« Je voulais juste que quelqu’un me tienne la main et aide mes enfants. »


Les violences et les morts ne sont pas les seules blessures que gardent les populations atteintes par les conflits. Souvent, les traumatismes sont plus profondément ancrés en chacun. Les équipes de Première Urgence Internationale agissent en Irak afin d’essayer d’apporter un soutien psychologique et en santé mentale pour ces populations blessées.

Soutien psychologique en Irak : un soutien fait notamment auprès des enfants

Fuir les violences, mais ne pas leur échapper

Samia est une mère syrienne de trois enfants. Son mari est mort dans un bombardement auquel le fils aîné a assisté. Depuis, il est traumatisé par la mort de son père. « Après l’attaque, il est resté hospitalisé pendant 3 jours, sans nouvelles ni de son père, ni de sa famille, ni de leur état de santé. Puis, je l’ai retrouvé », raconte sa mère. Depuis, il est devenu mutique, le traumatisme qu’il a subit étant tellement important.

Samia explique : « Plus tard, je me suis remarié et nous avons tous déménagé pour le Kurdistan. Nous sommes devenus des réfugiés. Mes enfants et moi-même souffrions d’un trouble psychologique sévère au point que je cherchais la bagarre avec mon mari tous les jours. Et ça ne faisait qu’empirer. » Son mari entend alors parler des équipes de support psychologique et en santé mentale de Première Urgence Internationale et lui en fait part. « J’ai tout de suite accepté de les rencontrer parce que j’étais fatiguée et j’avais besoin de parler. A ce moment-là, je voulais juste que quelqu’un me tienne la main et aide mes enfants. »

Le psychologue lui a alors expliqué que ses enfants avaient besoin d’un support psychologique. « Au fur et à mesure des séances, j’avais comme l’impression qu’un poids immense était progressivement en train de me quitter. J’arrivais mieux à me contrôler et à gérer la situation. Depuis, ma relation avec mon mari et mes enfants s’est d’ailleurs grandement amélioré », explique-t-elle.

Des cicatrices… à demi-mots

En Irak, l’abri d’une famille a été touché par des tirs aériens. Le père a été tué. La mère a réussi à s’échapper avec ses trois jeunes enfants et ils se sont réfugiés tous les quatre dans le camp de Kilo 18. La mère souffrait d’un certain nombre de troubles psychologiques tels que des troubles du sommeil et de l’alimentation, un sentiment d’anxiété et de dépression. Elle redoutait les interactions sociales avec les autres. La famille en était très isolée. Ses enfants eux aussi souffraient des conséquences des violences qu’ils avaient vues. Ils étaient émotionnellement instable et mouillaient leur lit chaque soir.

La femme était obsédée à l’idée que le camp allait se faire bombarder. Au début, quand elle a rencontré les équipes de Première Urgence Internationale, son discours était confus, discontinu. Elle était en grand besoin d’être écoutée, ce que les équipes ont fait au travers de plusieurs sessions. Progressivement, elle a commencé à se rétablir.

Les équipes se sont ensuite concentrées sur ses enfants : Maqtada, 10 ans, Hadel, 8 ans et Reem, 6 ans. Après s’être assurées qu’il n’y avait pas de problèmes d’ordre médical, les équipes ont mis en place des sessions de groupes pour les enfants. Le but était d’ouvrir le dialogue.

Grâce à des thérapies de jeu, via des histoires ou des films par exemple, petit à petit la parole s’est libérée. En cinq semaines, les enfants ne mouillaient plus leurs lits la nuit. L’amélioration de l’état de santé mentale de ses enfants a aussi grandement aidé la mère à aller mieux.

Le temps de la guérison

Première Urgence Internationale intervient en Irak auprès des réfugiés syriens et des déplacés internes irakiens qui manquent d’accès à des services psychologiques. Dès le début, les équipes ont remarqué qu’un grand nombre de déplacés et de personnes affectées par les conflits souffraient de troubles de santé mental et de problèmes psychologiques comme la dépression, l’anxiété ou avaient des pensées suicidaires. Bien que devant faire face à de nombreuses contraintes notamment culturelles, elles ont mis en place un support psychologique et en santé mentale dans le pays.

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