Au Nigeria, des projets innovants pour soutenir des populations dans le besoin


Première Urgence Internationale intervient dans le quartier Bolori II à Maiduguri au Nigeria auprès des populations réfugiées et locales. En 2017, elle a lancé un projet d’aide alimentaire sous forme de cartes électroniques. Rémi Alverhne, responsable projet sécurité alimentaire nous explique les enjeux de ce projet innovant.

Personnes devant une boutique partenaire du projet innovant au Nigeria de Première Urgence Internationale

L’innovation pour contourner les problèmes

« Nous sommes face à des populations qui ont besoin de tout et en particulier d’argent pour pallier ses besoins de nourritures sur des marchés locaux bien alimentés en produits de première nécessité », explique Rémi Alverhne. « Une question s’est alors posée quand nous avons voulu intervenir dans la zone : comment apporter de l’argent à ses populations pour qu’elle puisse se procurer de la nourriture malgré le contexte sécuritaire ? »

En effet, le nord-est du Nigeria fait face à un contexte sécuritaire tendu depuis 2009 lié à la présence de groupes armés dans la région. Les attaques, attentats et combats y sont fréquents. Première Urgence Internationale poursuit son intervention, malgré la difficulté d’y travailler « C’est en tenant compte du contexte sécuritaire, que nous avons mis en place un projet plus innovant : un système de cartes électroniques. Grâce à ce système, nous pouvons contourner ce problème et apporter des fonds aux populations vulnérables pour qu’elles aient accès à l’aide alimentaire dont elles ont besoins ».

Un système nouveau

Pour mettre en place ce système, plusieurs étapes ont été nécessaires. D’abord, il a fallu sélectionner les bénéficiaires du projet en fonction de leur niveau de vulnérabilité. Ensuite, les équipes ont fait imprimer des cartes, appelées « e-voucher » ou coupon électronique, qui ont été distribuées à chacun des ménages sélectionnés. Enfin, des sessions de sensibilisation à l’utilisation de ces cartes ont été organisées.

En parallèle, il a fallu également sélectionner les vendeurs qui pourront accueillir les bénéficiaires du programme. Pour cela, les équipes ont évalué la qualité de la nourriture proposée, la propreté, le respect des règles éthiques etc. de plusieurs magasins. Ensuite, elles ont formé les gérants à l’utilisation des cartes et fourni le matériel nécessaire (applications, imprimante pour les reçus etc.). Une liste d’articles alimentaires correspondant aux habitudes locales a été prédéterminée avec les marchands. Cela permet de fixer les prix et de s’assurer que les bénéficiaires puissent chaque mois échanger en quantité et qualité suffisantes les aliments couvrant leur besoins. Cette méthode permet aussi de ne pas perturber les prix du marché local.

Liste et e-voucher utilisés dans le cadre du projet innovant au Nigeria de Première Urgence Internationale

Grâce à une application mobile, les équipes peuvent enfin effectuer les transferts monétaires aux ménages. Cela leur permet ensuite d’aller en magasin acheter leur nourriture. Le vendeur pourra les encaisser via cette application. En plus, les équipes peuvent assurer un suivi des achats pour améliorer la sélection des magasins, des vendeurs et la liste d’articles alimentaires.

Des avantages pour les populations

« Grâce à ce système, l’argent est dématérialisé et les cartes sont protégées par un code PIN. Les populations sont donc en autonomie par rapport à leurs courses. Elles achètent ce qu’elles veulent, comme elles veulent, quand elles le veulent et où elles le veulent», commente Rémi.

En tout, c’est près de 70 000 personnes que Première Urgence Internationale a aidé dans la zone.

Comment sont utilisés vos dons ?

Stats Chaque année, Première Urgence Internationale affecte l’essentiel de ses ressources aux programmes qu’elle déploie sur ses différents terrains d’intervention et seulement 0,2% à la recherche de fonds. Vos dons sont essentiels.

Reprendre en main son destin !

Vos dons sont les garants de notre liberté d’action. Ils nous permettent de venir en aide aux populations affectées par des crises oubliées qui ne retiennent l’attention ni des médias, ni des bailleurs de fonds institutionnels. Les sommes collectées constituent ainsi les fonds propres de l’association, lui donnant une autonomie d’action et une réactivité accrue.
Faire un don