Dans la région de Kharkiv, non loin de la ligne de front et dans des zones précédemment occupées par les forces russes lors du début du conflit, Première Urgence Internationale intervient auprès des enfants et des adolescents affectés par les combats, les déplacements ou les violences familiales exacerbées par le conflit. À travers des séances de soutien psychosocial organisées dans des centres communautaires, les équipes offrent un espace d’écoute, de dialogue et de reconstruction.
Ces jeunes, souvent marqués par la perte d’un proche, l’exil ou l’exposition aux frappes de drones et de missiles, expriment des signes de stress chronique, de troubles anxieux et d’épuisement émotionnel. Grâce à une approche adaptée, Première Urgence Internationale les aide à retrouver un équilibre psychologique dans un environnement encore instable.
Pour répondre à l’ampleur des besoins, Première Urgence Internationale a élaboré une stratégie de santé mentale et soutien psychosocial fondée sur le modèle ukrainien « Target Model 2.0 ». Celle-ci repose sur une approche graduée des soins : depuis les actions communautaires de prévention jusqu’aux prises en charge spécialisées.
Objectif : atténuer les effets du stress lié à la guerre, prévenir les troubles de santé mentale, et renforcer la résilience individuelle et collective.
L’action de Première Urgence Internationale repose sur quatre axes complémentaires :
Des groupes de parole, des interventions mobiles et des campagnes de sensibilisation permettent de réduire la stigmatisation et de favoriser les demandes d’aide. Des outils recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé sont intégrés aux services de première ligne.
Première Urgence Internationale investit dans la formation des soignants, travailleurs sociaux, premiers répondants et praticiens en santé mentale. L’objectif : renforcer leurs capacités à offrir un accompagnement de qualité, culturellement adapté et fondé sur des approches éprouvées, notamment la thérapie cognitivo-comportementale.
Nos équipes déploient des Unités Mobiles Intégrées incluant des services de santé mentale et soutien psychosocial dans les zones difficiles d’accès et les zones de transit pour les personnes déplacées. Elles assurent des consultations individuelles ou collectives, de l’écoute active, un soutien psychologique de crise et des orientations vers des services spécialisés, notamment pour les personnes déplacées, les victimes de violences ou les soignants en première ligne.
La stratégie vise à relier les différents niveaux de soins, en établissant des passerelles efficaces entre l’appui communautaire, les soins primaires et les services spécialisés. Cela passe notamment par la formation de chaque personnel soignant au Mental Health Gap Action Programme, qui permet la prise en charge des troubles mentaux, neurologiques et liés à l’usage de substances au niveau primaire, permettant par la suite de faciliter la redirection vers des services spécialisés si besoin. Ce cadre structuré garantit une réponse coordonnée, continue et adaptée à chaque situation.
L’approche de Première Urgence Internationale repose sur les principes de droits humains, d’inclusion et de sensibilité au genre. En Ukraine, les équipes s’attachent à faire de la santé mentale un pilier de la réponse humanitaire, mais aussi un levier pour reconstruire durablement les capacités locales. En tissant des liens entre urgence et renforcement des systèmes, Première Urgence Internationale œuvre pour que les soins en santé mentale soient accessibles, dignes et pleinement intégrés dans la vie des communautés affectées.
Copyright photos : @Caroline Thirion