La situation sanitaire d’un pays en transition


Shwe Linn Htet a travaillé avec Première Urgence Internationale en tant que responsable médical au Myanmar. Il nous explique la situation sanitaire dans ce pays et ce que Première Urgence Internationale souhaite accomplir au travers de ses programmes.

Situation sanitaire au Myanmar, consultations dans un hôpital

Pourquoi intervenir au Myanmar ?

Depuis l’été 2011, le Myanmar s’est engagé dans un processus de transition politique, sociale et économique afin de s’affranchir d’un régime miliaire dominant. Son système de santé avait jusque-là souffert de sous-investissement et d’une répartition inégalitaire des ressources disponibles au profit de certaines zones géographies ou thématiques. Cela a conduit à une infrastructure sanitaire défaillante, des ressources humaines insuffisantes et peu qualifiées, des dépenses élevées, une qualité des prestations de services de santé faible et disparate.

Afin d’accompagner ce processus démocratique et de pallier les difficultés évoquées, Première Urgence Internationale soutient le pays pour la mise en place d’une couverture santé plus qualitative et égalitaire. Ce changement de direction contribue à améliorer les services de santé à l’intention des enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes ainsi que les populations particulièrement vulnérables à la tuberculose, le VIH/SIDA et le paludisme. C’est en particulier l’engagement pris par le gouvernement français qui a travers le Fonds Mondial et l’initiative 5% se mobilise pour la réduction de la mortalité liée à ces maladies.

Pourquoi intervenir auprès de ces populations ?

L’accès aux soins est toujours inégal et certaines populations sont particulièrement lésées. C’est pourquoi aujourd’hui, notre approche est centrée autour de la sensibilisation communautaire et du soutien aux initiatives de la société civile. Notre mission est double. D’une part, renforcer l’accès au traitement et étendre les services de prévention contre le VIH/SIDA des centres de thérapie. D’autre part, contribuer à réduire la stigmatisation, la discrimination et la discontinuité du suivi médical des patients par l’appui à la structuration et la mise en réseau d’organisation de la société civile.

Concrètement, qu’est-ce que cela signifie ?

Afin de lutter contre les discriminations et la négation de l’accès au soin pour certaines populations particulièrement vulnérables, Première Urgence Internationale concentre ses activités autour de campagne de sensibilisation sur le VIH/SIDA et les maladies sexuellement transmissibles. Afin d’accroître les effets positif de ces campagnes de sensibilisation, nos activités se concentrent à l’intention de populations dites « clé ».

En effet, le risque de contamination ou d’être déjà contaminé est particulièrement élevé pour les hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (indépendamment de leur préférence sexuelle), les femmes prostituées, les utilisateurs de drogues injectables et les migrants. Ces populations clés sont fortement discriminées lorsqu’il s’agit d’avoir accès au soin de santé. Particulièrement exposées, le risque d’infection est alors jusqu’à 50 fois plus élevé qu’au sein de la population générale.

Pour atteindre efficacement ces populations discriminées et difficilement accessibles, l’équipe de prévention réalise une « cartographie sociale » et organise un suivi précis des patients. Par le biais de « pairs », elle va identifier les zones où les populations clé se rassemblent et où les patients positifs socialisent habituellement. Ensuite, elle va pouvoir y promouvoir et réaliser des tests de dépistage et sensibiliser à la santé. Ce travail est compliqué et sensible. C’est pourquoi ces activités reposent sur ce que nous appelons des « pairs ». Les « pairs » sont des personnes bénévoles positives ou ayant des liens avec les populations « clé » qui ont une parfaite connaissance de la zone, des populations concernées et des problématiques rencontrées.

Peux-tu nous en dire plus sur ces « pairs » ?

Comme le mot l’évoque, le soutien par les pairs est une initiative sociale fournie par un pair, une personne qui est fondamentalement similaire au bénéficiaire du soutien. Un « pair » est en mesure d’offrir un soutien en vertu de son expérience et peut se rapporter à d’autres qui sont maintenant dans une situation similaire. La solidarité est ce qui pousse ces personnes à aider les organisations comme Première Urgence Internationale. C’est un concept très important dans cette communauté.

Dans notre équipe de prévention du VIH, certains d’entre eux vivent avec le même statut et ont parfois vécu dans les mêmes conditions critiques que leurs clients. Ils se comprennent et c’est pourquoi il n’y a pas de discrimination entre eux. Les pairs ont en eux un enthousiasme sans pareil pour résoudre les problèmes de leurs clients. Afin de les aider dans leur parcours personnel mais aussi dans leur précieux travail, Première Urgence Internationale les forme au soutien psychosocial et favorise la participation et la mise en réseau de nombreux groupes d’entraide.

Sources :

Le ministère de la Santé et des Sports a annoncé hier (11/01) qu’il veillera à ce que les soins de santé soient dispensés de manière égale entre les personnes vivant dans l’État de Rakhine, sans discrimination fondée sur la race, la religion, le sexe ou la citoyenneté. Pour en savoir plus, voir : 

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