Liban : Réhabilitation de logements insalubres pour des familles vulnérables


En 2020, divers facteurs ont impacté les activités de l’ONG au Liban : COVID-19, crise socio-économique et politique, explosions sur le port de Beyrouth… Malgré tout, les équipes ont maintenu le cap et rempli leurs objectifs.

Du 1er novembre 2019 au 30 novembre 2020, Première Urgence Internationale s’est attelée au projet de « Réhabilitation de logements insalubres pour les familles vulnérables affectées par la crise syrienne ».

Ce programme, financé par la Fondation Abbé Pierre, visait à réhabiliter 100 logements insalubres dans les camps palestiniens de Miye w Miye et d’Ein el Hilwe, ainsi que dans les villes de Saida et de Bqosta, situées majoritairement dans le sud du Liban.

Romain Prado, Adjoint au chef de mission pour les programmes explique : « Pour cette activité de réhabilitation de logements insalubres, l’ONG a sélectionné des foyers sur la base de critères de vulnérabilité, d’éventuels besoins spécifiques et de l’évaluation de leur condition de logements, sans distinction de nationalité. »

Sécurité et hygiène

Au total ce sont 101 familles composées de 492 personnes qui ont vu leurs conditions de logement améliorées grâce à ce projet. Les populations visées par ce programme sont palestiniennes, syriennes, libanaises et toutes en situation de forte vulnérabilité.

En accord avec les minimum standards en matière de logement (standards SPHERE adaptés au contexte), Première Urgence Internationale s’est concentrée sur l’installation à l’intérieur du logement, de fenêtres, barreaux, barrières, éclairages et de portes d’entrée afin d’ améliorer la sécurité des foyers, l’intimité, l’accès à des installations sanitaires de bases.

Porte extérieure en bois remplacée par Première Urgence Internationale – Avant/Après

L’année passée a été particulièrement instable dans certains campements informels au Liban : la promiscuité et les conditions précaires de vie dans ces camps entrainent en effet des tensions, et des violences entre les différents groupes qui y résident.

En plus de la sécurité, l’ONG s’est concentrée sur l’accès à l’eau, l’hygiène et l’assainissement à travers, par exemple, le remplacement de sanitaires et de l’isolation.

Pendant toute la durée des réhabilitations, les équipes de Première Urgence Internationale ont assuré un suivi mensuel auprès des prestataires et des personnes soutenues au travers de visites ou par téléphone lorsque les conditions sanitaires ne le permettaient pas.

Adapter son fonctionnement

La crise économique a provoqué une très forte dévaluation de la livre libanaise et donc une augmentation exponentielle du prix des biens de consommation et des matériaux importés pendant le premier semestre 2020. Par conséquent l’ONG n’a pas pu procéder comme à son habitude.

Habituellement, ce sont les personnes concernées qui se procurent les matériaux nécessaires à la réhabilitation de leurs logements. Cette façon de procéder permet aux habitants de participer pleinement à l’action mise en place et garantit une meilleure appropriation du projet par les familles.

La crise financière touchant le Liban a contraint Première Urgence Internationale à se tourner vers des prestataires de service. Cette nouvelle approche a permis d’améliorer la qualité des réhabilitations fournies via des professionnelles du bâtiment sélectionné sur appel d’offre ainsi qu’un meilleur respect des délais.

Contraintes sanitaires obligent, les actions de réhabilitation ont été mises en pause du 21 mars au 24 mai pendant le confinement généralisé du pays qui n’autorisait plus que les activités d’urgence pour les ONG.

Logement d’un foyer vulnérable, accolé à une exploitation agricole

Double explosion de Beyrouth

A l’été 2020 les activités ont pu reprendre mais l’explosion survenue le 4 août dans la capitale a de nouveau contrecarrer l’agenda initial de l’ONG. Effectivement, les équipes sur place se sont mobilisées en urgence pour répondre aux besoins des populations affectées par la tragédie.

« Les équipes de réhabilitation ont notamment assuré l’évaluation des dégâts sur 12 centres de soins de santé primaires à Beyrouth ainsi que la distribution de kits de réhabilitation d’urgence », développe l’Adjoint au chef de mission pour les programmes.

Le projet de réhabilitation a malgré tout pu être mené à terme en s’adaptant et en innovant face aux multiples situations tout en remplissant ses objectifs de départ.

« La réhabilitation de leur logement a permis à ces personnes de réduire leur exposition à certains risques de protection tels que les violences basées sur le genre ou les risques d’éviction », explique Romain Prado, il ajoute : « Ce projet s’intègre ainsi parfaitement dans la stratégie de Première Urgence Internationale, qui est d’apporter une réponse multisectorielle et adaptée aux différentes populations en situation de vulnérabilité. »

Carte des activités de Réhabilitation de logements insalubres au Liban par Première Urgence Internationale

Carte des activités de réhabilitation de logements insalubres au Liban par Première Urgence Internationale

Vulnérabilité aggravée

Malgré le succès de ce projet, de l’aide supplémentaire est nécessaire pour améliorer les conditions de vie des populations vulnérables au Liban. Particulièrement celles des populations palestiniennes qui ne bénéficient que de peu d’aide humanitaire.

« Dans les camps palestiniens notamment, où les logements sont particulièrement insalubres, les comités locaux ont manifesté leur besoin de réparations supplémentaires. » indique Romain Prado.

Les restrictions de mouvement dues à la pandémie ont profondément détérioré la capacité des foyers vulnérables à faire face et à répondre à leurs besoins essentiels.

« L’absence d’opportunités économiques et l’absence de possibilités de travail journalier ont obligé les foyers les plus vulnérables à adopter des mécanismes d’adaptation négatifs incluant notamment le travail des enfants, la réduction du panier alimentaire ou la réduction des dépenses liées à la santé des membres du foyer. »

En avril 2020, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) prévoyait une « aggravation des vulnérabilités préexistantes » suite à la pandémie de la COVID-19 pour les travailleurs et travailleuses de l’économie informelle « dans les pays en développement et émergents ».

« Pour de nombreuses personnes de l’économie informelle, arrêter de travailler ou travailler à distance, à la maison, n’est pas une option. En l’absence de revenu de remplacement ou d’économies, rester chez soi signifie perdre son emploi et, pour beaucoup, perdre ses moyens de subsistance », souligne le rapport.

Présence continue au Liban

Première Urgence Internationale est présente au Liban depuis 2003. Elle mobilise ses équipes pour apporter un soutien aux populations locales et répondre au besoin des réfugiés.

Depuis 2011, la crise syrienne a déplacé des millions de personnes à l’intérieur et à l’extérieur du pays. En conséquence, la population du Liban a augmenté de 25% chargeant plus lourdement les installations libanaises déjà affaiblies par une crise interne de longue durée.

Pour répondre aux divers besoins des populations dans le pays, l’ONG agit dans plusieurs domaines dont ceux de la santé, la protection, les shelter, la sécurité alimentaire, l’agriculture et les moyens d’existence.

Avec votre aide, Première Urgence Internationale peut continuer à œuvrer pour les personnes les plus vulnérables au Liban. Vous pouvez soutenir nos actions en faisant un don ici.

Ces activités ont été rendues possibles grâce au soutien de la Fondation Abbé Pierre.


Nous vous conseillons également

Comment sont utilisés vos dons ?

Stats Chaque année, Première Urgence Internationale affecte l’essentiel de ses ressources aux programmes qu’elle déploie sur ses différents terrains d’intervention et seulement 0,2% à la recherche de fonds. Vos dons sont essentiels.

Reprendre en main son destin !

Vos dons sont les garants de notre liberté d’action. Ils nous permettent de venir en aide aux populations affectées par des crises oubliées qui ne retiennent l’attention ni des médias, ni des bailleurs de fonds institutionnels. Les sommes collectées constituent ainsi les fonds propres de l’association, lui donnant une autonomie d’action et une réactivité accrue.
Faire un don