France : La santé mentale au cœur des interventions de la mission


La mission France intègre la santé mentale et le soutien psychosocial (SMSPS) dans l’ensemble de ses actions via des accompagnements individuels ou en groupe, dans le centre d’insertion ou sur les lieux de vie des bénéficiaires.

Les personnes résidant en squats et bidonvilles vivent dans une extrême précarité : l’accès à l’eau et à l’électricité, voire à l’alimentation sont difficiles et ces conditions de vie mettent à mal leur santé physique et psychique. L’exposition à différentes formes de violences, liées aux conditions de vie ou aux multiples discriminations, augmentent le stress, l’anxiété et les risques de troubles dépressifs chez des personnes qui sont tributaires d’un parcours de vie déjà difficile.

Face à cette situation, la mission France de Première Urgence Internationale, située à Montreuil en Seine-Saint-Denis, développe un soutien psychosocial auprès de ses bénéficiaires, des personnes étrangères résidant en France avec un titre de séjour. Tout a commencé en 2019, avec la mise en place d’entretiens individuels, d’ateliers collectifs, et de parrainage avec des bénévoles pour les bénéficiaires du centre d’insertion (qui était alors situé à Ivry-sur-Seine). Dans ce centre, des cours de français langue étrangère et d’accompagnement socio-professionnel sont également proposés.

santé mentale et soutien psychosocial: jeu lors d’une soirée Tandem (parrainage entre un bénévole et un bénéficiaire) - Première Urgence Internationale

Jeu lors d’une soirée Tandem (parrainage entre un bénévole et un bénéficiaire) -Première Urgence Internationale

Une situation compliquée par la pandémie de COVID-19

« La crise sanitaire est venue exacerber les vulnérabilités déjà présentes chez les bénéficiaires que nous accompagnons. Les personnes hier identifiées comme très vulnérables voient aujourd’hui leur situation d’autant plus dégradée, les besoins d’accompagnement en santé, sur le plan somatique et/ou psychique étant de plus en plus importants. », déplore Léa Dumas, Chargée de projet santé.

C’est pourquoi, depuis mars 2020, une psychologue intervient sur les lieux vie (squats et bidonvilles du Val-de-Marne et de la Seine-Saint-Denis).  Accompagnée d’une médiatrice en santé roumanophone – la majorité des habitants de bidonvilles étant d’origine roumaine -, elle se rend sur ces lieux et propose des sessions de sensibilisation sur la santé mentale ainsi que des entretiens individuels. Les personnes qui le demandent peuvent ensuite bénéficier d’un accompagnement régulier dans les locaux du centre d’insertion à Montreuil ou sur leur lieu de vie. De plus, depuis 2020, une permanence de soutien psychosocial est ouverte à tous, sur rendez-vous, une fois par semaine, dans le centre d’insertion.

« Nous souhaitons créer de plus en plus de liens entre les interventions sur les lieux de vie et celles menées au centre d’insertion, explique Léa Dumas. Par exemple, la psychologue de la mission peut réaliser un premier entretien sur le terrain et une médiatrice accompagne la personne au centre d’insertion. Cette dernière repère ainsi sa localisation et peut s’y rendre pour poursuivre son accompagnement et profiter de l’ensemble des aides que nous pouvons apporter. »

Outre celles rencontrées directement par la psychologue sur les lieux de vie, les personnes en détresse psychologique peuvent être orientées vers la mission France de différentes façons. Certaines sont identifiées lors des permanences d’accompagnement sociaux-professionnel ou lors des cours de français langue étrangère dispensés par la mission. D’autres sont adressées par des structures partenaires. Enfin, le bouche à oreilles fonctionne entre les bénéficiaires qui peuvent conseiller d’autres personnes et les inviter à entrer dans le dispositif.

Les filles et les femmes : une population qui retient l’attention de la mission

« Parmi les personnes identifiées comme particulièrement vulnérables, les filles et les femmes retiennent aujourd’hui notre attention sur les lieux de vie : les jeunes mères, les mères seules, les femmes enceintes et allaitantes, précise Léa Dumas. Leurs besoins spécifiques portent sur la santé sexuelle et reproductive, l’accompagnement lors de la grossesse, post-partum puis à la parentalité, les violences basées sur le genre, etc. Leur accompagnement nécessite, en plus d’une formation adaptée des équipes, une flexibilité du cadre d’intervention : il apparait essentiel de pouvoir proposer un espace neutre, sécurisant, adapté aux entretiens. »

En 2021, près de 70 % des bénéficiaires de ce soutien en santé mentale sont des filles et des femmes. La mission organise d’autres actions qui leur sont spécifiquement adressées, comme la sensibilisation à la santé sexuelle et reproductive (transmission des infections sexuellement transmissibles, moyens de protection et conception, prévention des grossesses précoces et non désirées). En octobre aura lieu la première sensibilisation à la précarité menstruelle, avec la distribution de kits contenant des culottes menstruelles et des serviettes hygiéniques jetables et lavables. « L’objectif ne se cantonne pas à la distribution des kits, mais nous souhaitons mettre en place un véritable travail d’information. Nous leur laisserons le temps de tester les protections et feront régulièrement le point avec elles », précise Léa Dumas. Une vingtaine de femmes rencontrées sur les lieux de vie où intervient la mission sont visées par ce projet, qui montre comment la mission renouvelle constamment ses actions, afin de répondre au plus près aux besoins des bénéficiaires.

Ce projet est rendu possible grâce au soutien de l’Agence Régionale de santé, la Fondation Sanofi  Espoir, la Chaîne de l’Espoir,  Primonial, la Fondation abbé Pierre, la Fondation de France, la Fondation Raja

 


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