Cameroun – « Nous avons fui notre village après l’attaque de Boko Haram »


En novembre 2015, Première Urgence Internationale ouvrait une base à Maroua, chef-lieu de l’extrême nord du Cameroun, région affectée par les attentats répétés de Boko Haram, pour venir en aide aux milliers de réfugiés nigerians et aux personnes déplacées internes, tous fuyant les attaques et les exactions.

Si fin 2016 la situation sécuritaire tend vers une accalmie relative, le retour des réfugiés et déplacés internes n’est pas encore d’actualité. Les déplacés qui ont tout perdu durant leur fuite, se retrouvent dans des situations économiques précaires avec un accès limité aux soins et services de base.De novembre 2015 à décembre 2016, Première Urgence Internationale  a porté assistance aux  populations déplacées de la commune de Mora, d’abord pour apporter une réponse d’urgence caractérisée par l’organisation de foires aux vivres et la distribution d’eau potable  pour répondre aux besoins vitaux, puis en initiant des solutions plus durables avec la réhabilitation de forages, la redynamisation de l’économie locale et le regain des moyens d’existence au travers de l’appui au développement d’activités génératrices de revenus.

Salki Amtcheda, 20 ans, mère célibataire de 2 enfants et son petit frère, ont fui leur village de Dougza dans la localité d’Amchide, à la frontière camerouno-nigeriane, elle bénéficie de ce programme et nous raconte :

« Ca fait plus de 3 ans que j’ai quitté mon village d’origine. Nous avons fui notre village après l’attaque de Boko Haram un mercredi, jour du marché d’Amchide. Le lendemain, mon frère, moi et mon fils ainé sommes partis dès 6h, laissant derrière nous les autres membres de notre famille. Nous avons parcouru 24 km pour arriver à Mora vers 13h.

Nous vivons de la mendicité, de la bienveillance du chef du quartier et parfois des travaux ménagers chez des personnes à Mora. Nos difficultés sont de plusieurs ordres : l’eau est une denrée rare à Djakara, le quartier dans lequel nous habitons. Nous n’avons pas à manger ni d’habitation. »

Elle et sa famille ont reçu des coupons de Première Urgence Internationale pour se faire livrer de l’eau à domicile et recevoir de la nourriture lors de distributions de vivres.  Enfin, ils ont reçu une aide au lancement d’une activité économique pour renforcer leur autonomie et améliorer durablement  leurs conditions de vie.

article nigeria

« Première Urgence Internationale nous a beaucoup aidés. Depuis 3 ans aucune ONG n’a pensé  à nous. Première Urgence Internationale a commencé par nous distribuer des kits  (bidons, gobelets, etc.), puis des coupons pour obtenir de l’eau pendant 5 mois. Ensuite l’association nous a donné des vivres pour 3 mois et enfin 100.000 F CFA (équivalent à environ 150 euros) versés en deux tranches de 50.000 F CFA pour relancer des activités génératrices de revenus. Nous avons également reçu une formation sur la gestion et la compatibilité, ainsi que des cahiers, des stylos, crayons, gommes pour la gestion de nos activités.

Actuellement avec l’appui de Première Urgence Internationale, mon activité génératrice de revenu est le commerce des produits de première nécessité. Dans ma tablette (étalage en bois), il y a un peu de tout : poisson sec, huile végétale, niébé, sel, cube Maggi, etc. En plus de la table, j’ai acheté deux chèvres dont l’une à 15000 F CFA et l’autre à 18000 F CFA. Notre activité nous permet de subvenir en partie à nos besoins alimentaires, aux soins de santé et à l’achat de savon. » 


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