Burkina Faso : Assistance aux populations affectées par les violences


Le Burkina Faso, pays de 20 millions d’habitants grand comme la moitié de la France, est confronté à une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent liée en partie à une instabilité régionale dans le Sahel. Cette crise a provoqué le déplacement de plus d’un million de personnes aujourd’hui (5% de la population), ce qui équivaudrait à plus de 3 millions de déplacés pour une population comme la France.

Au début de l’année 2019 les déplacés étaient moins de 50 000. Le Burkina Faso a vu sa situation sécuritaire se dégrader considérablement durant l’année 2020, principalement sur les régions du Sahel, du Nord, du Centre-Nord, de la Boucle de Mouhoun et de l’Est. Selon le Conseil National de Secours d’Urgence et de Réhabilitation (CONASUR), il y a eu, en septembre, une augmentation de 2,11% par rapport à la dernière publication de juillet.

Malgré le contexte de pandémie de COVID-19 ayant ralenti le lancement des activités, Première Urgence Internationale a lancé la mise en œuvre des projets d’assistance aux populations du Burkina Faso pour le système de santé pour le maintien du continuum de soins dans le district sanitaire de Fada, région de l’Est.

Première Urgence Internationale soutien les populations dans l’accès aux soins au travers de la mise en place de cliniques mobiles, de l’appui à l’hôpital régional de référence (CHR) de Fada et de 6 Centre de Santé et de Promotion Social (CSPS). Cet appui se traduit également par l’amélioration des installations eau, hygiène et assainissement du CHR et des 6 CSPS.

La plupart des déplacés vivent dans des conditions précaires : l’accès à l’eau, droit humain fondamental, et à la nourriture sont limités. Selon OCHA, à ce jour, plus de 2 millions de personnes sont considérées dans le besoin et plus de 54% des déplacées se retrouvent sans abri ou ne possèdent pas d’abri adéquat.

Une crise sanitaire

En raison de la recrudescence des violences contre les populations civiles et des attaques armées, le personnel médical a commencé à fuir. Sur 1369 formations sanitaires (centre de santé, hôpitaux, etc.) 95 sont fermées et 199 fonctionnant à minima sur les 6 régions prioritaires.

De plus, les centres urbains d’accueil des déplacés internes subissent une pression importante sur le système de santé où la population dans certaines localités a augmenté de +150%.

Enfin, une épidémie de polio a été déclarée au Burkina en 2020.

La polio ou poliomyélite est une infection virale très contagieuse touchant principalement les enfants. Le virus se transmet par l’eau ou des aliments contaminés. Après s’être multiplié dans l’intestin, il envahit le système nerveux.

« Le système de santé est mis à rude épreuve avec la crise, et les populations affectées ont vu leur accès aux soins diminuer voir disparaitre sur certaines zones. De cette situation la population n’est en mesure de se soigner correctement, voyant ainsi son état de santé et sa résilience aux maladies se dégrader.

Il est donc nécessaire d’apporter un appui au système de santé pour être en capacité d’aborder l’afflux de besoins, tout en comblant les gaps par des réponses d’urgence (cliniques mobiles par exemple) » Philippe PILLON, chef de mission PUI Burkina Faso

Intervenir pour soigner les plus vulnérables

Alertée par la rapide détérioration du contexte burkinabé, Première Urgence Internationale avait effectué entre décembre 2018 et novembre 2019, plusieurs évaluations des besoins dans la région de l’Est du Burkina-Faso. Devant l’inquiétante militarisation de la région, l’accès réduit de la population aux centres de santé qui en résulte et la faible présence d’acteurs en santé, l’organisation a décidé d’intervenir dans le district sanitaire de Fada N’Gourma, dans la région de l’Est, pour garantir un libre accès aux soins de qualité pour les populations affectées par la crise.

La clinique mobile se déploie dans le zone où l’accès au soin est soit perdu, soit sous très forte pression du à l’afflux de déplacés. La clinique mobile dispense des soins primaires aux populations et référence au Centre Hospitalier régional les cas les plus graves ne pouvant être pris en charge par la clinique. Une centaine de consultations sont réalisées chaque jour par la clinique.

En cas de choc soudain dans la région (déplacement de populations), une clinique mobile allouée spécifiquement à la réponse d’urgence est déployée par Première Urgence Internationale dans le but d’apporter une réponse immédiate en santé.

Pour appuyer le système de santé l’ONG forme le personnel du Centre Hospitalier régionale et des 6  Centres de Santé et de Promotion Sociale appuyés tout en fournissant du matériel médical (boites d’accouchement, de pansements, appareils pour mesurer la tension, otoscopes, etc…) et des médicaments. En addition à cet appui Première Urgence Internationale intervient pour réhabiliter des installations d’accès à l’eau et à l’assainissement et fournir des équipements d’hygiène pour la prévention et le contrôle des épidémies.

Une réponse dans un environnement sécuritaire instable

Première Urgence Internationale intervient dans le district sanitaire de Fada dans la région de l’Est, qui aujourd’hui est la région où l’accès humanitaire est considéré le plus complexe. La présence des groupes armés radicaux et leurs actions vis-à-vis des forces armées régulières rendent l’espace humanitaire de plus en plus restreint, et les menaces sur le personnel humanitaire de plus en plus importantes.

Ce contexte demande à Première Urgence Internationale de développer de solides stratégies d’acceptantes et de mitigations pour intervenir au plus proche des populations.

Les personnes au cœur des interventions

Les personnes sont au cœur des interventions de Première Urgence Internationale. Au départ, pour le choix des zones d’intervention, lors des différentes évaluations des besoins, les représentants de la population, à savoir les chefs de villages, les comités de gestion et les élus locaux (Maires et Président du conseil de cercle) ont été consultés.

Puisque la gestion des soins de santé primaires au Burkina Faso est à base communautaire, les Comités de gestion ont été des interlocuteurs privilégiés, au cours de la planification des activités et de la mise en œuvre du projet.

Toutes ces activités ont été mises en place grâce au soutien financier de l’Aide humanitaire de l’Union Européenne (ECHO), du Centre de crise et de soutien du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (CDCS), Tulipe et de la Fondation Sanofi Espoir

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