La moitié de la ville de Mossoul est détruite


Après 10 mois de violents combats, Mossoul, la deuxième ville d’Irak se retrouve dévastée. Ses habitants tentent de reconstruire leur vie. Première Urgence Internationale ouvre une base opérationnelle dans la ville pour intervenir au plus près des populations.

Après la bataille de Mossoul

Après la bataille de Mossoul, l’Est et l’Ouest

La sonnerie retentit. Un petit groupe d’enfants se presse pour entrer dans la cour de l’école. Peu à peu, la sonnerie laisse place aux bruits des camions de chantier circulant dans les rues. A Mossoul, les activités de nettoyage et de déminage sont quotidiennes. Elles ont débuté dès février 2017 dans la partie Est de la ville, et en fin d’année à Mossoul-Ouest à la suite de la bataille de Mossoul.

Si la vie semble avoir repris son cours, « le calme est apparent », prévient Liam Kelly, chef de mission en Irak pour Première Urgence Internationale : « le conflit est moins intense mais chaque semaine, il y a encore des attaques à l’intérieur et en dehors de la ville ». De plus, les mines qui ont été posées rendent le terrain dangereux.

A Mossoul-Est, les rues sont pleines à craquer. Sur la rive ouest du Tigre, le fleuve mossouliote, elles sont presque vides. Des amas de ruines jalonnent certaines rues dans cette partie de la ville dévastée par les combats. « Après la bataille de Mossoul, il est difficile de vivre à l’Ouest. Dans certains endroits notamment dans la vieille ville, il n’y a plus rien. On trouve des mines, des engins qui n’ont pas explosé. Beaucoup d’habitants de ces zones se sont alors réfugiés à l’Est rendant ainsi cette zone surpeuplée », ajoute Liam.

Après la bataille de Mossoul

Un centre de santé détruit à Mossoul

Une base opérationnelle dans la deuxième ville du pays

Après la bataille de Mossoul, les besoins de la deuxième ville d’Irak font partie des priorités de Première Urgence Internationale. Les équipes ont recentré leurs activités dans la région de Mossoul et dans le sud du pays. Fin décembre, elles ont ainsi ouvert une base opérationnelle située dans la ville de Mossoul. « Nous opérons maintenant de Mossoul pour gérer le camp de déplacés de Salamiyah situé à 20 km de la ville ».

Les équipes de Première Urgence Internationale apportent également un soutien psychosocial aux populations. Elles interviennent dans les unités de santé mentale des centres de santé dans l’est de la ville. « Les traumatismes liés aux exécutions, à la torture, aux bombardements quotidiens sont énormes parmi la population », précise Liam. « La santé mentale est donc une composante indispensable de notre intervention ».

Chaque jour, la salle d’attente de l’hôpital d’Al Rashidiyah est pleine. Les patients se relaient presque sans interruption dans le cabinet du psychologue. « Nous intervenons dans quatre établissements de santé. Nous participons notamment à la formation d’experts en santé mentale ».

Après la bataille de Mossoul

Dans l’unité de santé mentale d’Al Rashidiyah

Les personnes retournées du camp de Bardarash

L’établissement de la base opérationnelle dans la ville de Mossoul rend également plus facile l’accès aux villages à proximité pour les équipes. Des cliniques mobiles composées de médecins et d’experts en santé mentale se déplacent dans ces zones. Des programmes d’eau, hygiène, assainissement, protection et des activités psychosociales ont été mis en place à Khorsebad, Abujrbuah et Derewish. Les habitants de ces villages sont connus par les équipes car ils viennent du camp de déplacés de Bardarash. Première Urgence Internationale y est intervenue pendant trois ans.

En 2017, Première Urgence Internationale a quitté le camp de Bardarash. il accueillait des personnes déplacées de Mossoul et des alentours. Alors que les populations ont quitté le camp, Bardarash a fermé. « Le retour des personnes a pris plusieurs mois parfois », précise Liam. « Certains ont visité leurs maisons qu’ils ont été forcés d’abandonner dans un premier temps. Puis, ils sont retournés chercher leurs familles restées dans le camp lorsqu’ils sont assurés que toutes les conditions du retour étaient réunies. D’autres, ont cherché des solutions alternatives. Car leur domicile a été détruit ou pillé ».

8,7 millions de personnes dans le besoin

La reconstruction après la bataille de Mossoul est loin d’être terminée. Au-delà des infrastructures et des maisons à remettre en état, c’est le relèvement des personnes qui prendra des années. Aujourd’hui en Irak, on estime que 8,7 millions de personnes sont dans le besoin. « Et les violences dans le pays ne sont pas prêtes de s’arrêter ».

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