Témoignage de l’une de nos bénéficiaires au Cameroun


Hadja Madouva est l’une de nos bénéficiaires au Cameroun

Si fin 2016 la situation sécuritaire tend vers une accalmie relative, le retour des réfugiés et déplacés internes, parmi lesquels certains de nos bénéficiaires au Cameroun, n’est pas encore d’actualité. Les déplacés qui ont tout perdu durant leur fuite, se retrouvent dans des situations économiques précaires avec un accès limité aux soins et services de base. Entre novembre 2015 à décembre 2016, Première Urgence Internationale a porté assistance aux  populations déplacées de la commune de Mora, d’abord pour apporter une réponse d’urgence caractérisée par l’organisation de foires aux vivres et la distribution d’eau potable pour répondre aux besoins vitaux, puis en initiant des solutions plus durables avec la réhabilitation de forages, la redynamisation de l’économie locale et le regain des moyens d’existence au travers de l’appui au développement d’activités génératrices de revenus.

Hadja Madouva Oumar est née en 1996 à Kerawa, village situé à la frontière avec le Nigéria. Elle est arrivée à Mora il y a 1 an et 2 mois avec sa famille. Elle nous raconte son histoire :

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« Tout a commencé par l’enlèvement du bétail par Boko Haram. Ensuite, ils ont enlevé nos voisins hommes. Mon père a eu le courage d’escalader le mur et a pris la fuite après avoir enterré nos céréales et nos vivres. Quelques jours après, nous l’avons cherché et nous l’avons retrouvé à Mora. Il était épuisé après sa course folle. Le chef du quartier nous a accueilli et a négocié pour nous un abri. Nous louons ce salon à 5000 F CFA le mois. Nous sommes 9 dans la famille, suite à la mort de mon père qui a succombé à une brève maladie. Nous avons vendu tout ce que nous avions emporté pour le soigner. Les moyens n’ayant pas suffi, nous l’avons amené à la maison où il a passé ses derniers jours.

Son père, le chef de famille, avait été sélectionné comme bénéficiaire du projet mené par Première Urgence Internationale.

« Nous avons vu le nom de notre papa, mais quelques jours après l’affichage de la liste des bénéficiaires, notre père a tiré sa révérence. Notre maman ne pouvait pas encore sortir car la tradition le lui interdit pendant 40 jours après le décès de son époux. C’est pourquoi, c’est moi qui représentais ma famille. Première Urgence Internationale nous a distribué des bidons, des gobelets, des coupons que nous échangions contre de l’eau. Ensuite, on nous a distribué 8 types de coupons à deux reprises. Ces 8 coupons nous ont permis de nous approvisionner en sorgho, maïs, riz, arachide, niébé, huile, sucre et sel. Ces aliments nous ont permis de vivre pendant 60 jours, et pas les 90 jours prévus, parce que nous avons partagé avec nos voisins. Nous ne pouvons pas manger en voyant les autres mourir de faim. »

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Hadja, comme la majorité des déplacés, souhaite rentrer chez elle, mais l’instabilité de la situation ne lui permet pas encore d’envisager le retour à une vie normale.

 « Grâce à l’aide de Première Urgence Internationale, nous étudions la possibilité de repartir à Kerawa, mais aux dernières nouvelles, notre cachette de vivres a été découverte et les murs de notre habitat ont été détruits par les membres de Boko Haram. Actuellement, nous n’avons que nos yeux pour pleurer. »

Cette femme fait partie des 300 ménages qui ont bénéficié de formations et de financements  pour lancer des activités génératrices de revenus. Première Urgence Internationale a également distribué des vivres à 1100 ménages et de l’eau à 650 ménages.

Ce projet est financé par la cellule humanitaire de l’Union Européenne (DG ECHO) et le grand public.

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