« J’ai réalisé que mes enfants et moi méritions d’être heureux »


En 2013, une bombe frappe la maison de Dawlat. Son mari est tué sur le coup. Elle décide alors de fuir son pays, la Syrie, avec ses quatre enfants et se réfugie au nord du Liban dans le Akkar. En 2017, après des années très difficiles, elle rejoint des sessions de soutien psychosocial organisées par Première Urgence Internationale.

Cour d'école au Liban

« Lorsque je suis arrivée au Liban, tout m’a semblé étrange. Tout était nouveau pour moi. J’étais seule et je ne pouvais pas m’empêcher de penser à mon mari. J’étais également effrayée à l’idée de ne pas pouvoir subvenir aux besoins de mes quatre enfants », raconte Dawlat. Après la perte de son mari, mort sous une bombe qui a touché leur domicile, cette Syrienne de 44 ans a été forcée de se réfugier dans le pays voisin, au Liban. Elle s’est installée dans le village d’Aarida avec ses quatre enfants, seule et sans soutien.

Déterminée à s’en sortir, Dawlat parvient à être recrutée pour travailler sur une exploitation agricole dans le Akkar. Elle inscrit ensuite aussitôt ses enfants à l’école publique d’Aarida. Leur scolarité et leur avenir sont alors une priorité pour elle, même si les jeunes syriens ont des difficultés pour s’adapter à ce changement si brutal. « Ils pleurent tout le temps », confie Dawlat.

Un soutien psychosocial pour faire face aux problèmes

Un jour, elle entend parler de sessions de soutien psychosocial destinées aux parents organisées à l’école d’Aarida, où sont scolarisés ses enfants, par l’équipe de Première Urgence Internationale. Curieuse, elle décide de s’y rendre. Elle est tout de suite intéressée par les discussions qui s’y déroulent. « Elles me permettent de penser à autre chose qu’à tous mes problèmes ». Dawlat participe aux sessions réservées aux femmes. Elle rencontre d’autres mères de famille et en apprend ainsi davantage sur l’école et les difficultés que connaissent ses enfants.

« Rafah, l’assistante sociale de Première Urgence Internationale qui anime le groupe de soutien psychosocial vient deux fois par mois. Elle nous fait participer à des activités autour du théâtre, du dessin et des jeux. Elle organise également des moments d’échanges et nous avons ainsi l’occasion de parler à des personnes ayant vécu des situations similaires. Cela m’aide énormément ».

Dawlat a besoin d’aide

Lors d’une session, Dawlat fond en larmes. Le lendemain, Rafah, l’animatrice du groupe, se rend donc chez elle. Dawlat lui explique alors toute son histoire, sa situation professionnelle, ses souffrances et ses angoisses. Elle lui raconte comment elle doit gérer seule ses quatre enfants, régler les factures, travailler et les discriminations auxquelles elle doit faire face dans le village. Dawlat a besoin d’aide.

« J’ai abandonné le stress et la colère »

Les sessions de soutien psychosocial organisées par Première Urgence Internationale ont permis d’aider cette mère de famille à surmonter ses épreuves. En groupe et grâce au soutien de Rafah, elle a ainsi pris conscience de ses difficultés, ce qui a pu l’aider à les surmonter. Elle participe activement aux activités autour du dessin qui l’inspirent beaucoup et apprécie de partager ses idées en groupe, ce qui l’intimidait fortement au début. En décembre 2017, elle a même animé une session.

« Ces échanges m’ont donné confiance en moi. J’ai réalisé que mes enfants et moi méritions d’être heureux, et j’ai abandonné le stress et la colère. Je suis soulagée. J’ai réalisé que je pouvais être plus forte ».

Aujourd’hui, la situation de Dawlat et de ses quatre enfants s’est améliorée. Dawlat est même devenue référente communautaire de Première Urgence Internationale dans le village d’Aarida.

 Un projet financé par l’Agence Francaise de Développement (AFD)

Photo : Alexis Fogel

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