Rasmiya : « Comment penser à moi dans cette situation ? »


Soigner le diabète au Liban est désormais plus facile grâce à un projet visant à améliorer l’accès aux soins de santé primaire et en santé mentale. Il est destiné aux réfugiés syriens et aux autres populations vulnérables (Libanais, les réfugiés palestiniens et irakiens).

 

Dans ce cadre, un système de consultations subventionnées a été mis en place par Première Urgence Internationale. Pour 1,8 euro il est désormais possible de soigner le diabète au Liban. C’est le prix que paient les patients sélectionnés pour leur vulnérabilité. Ils peuvent bénéficier de tout l’équipement et le matériel nécessaires : les tests de laboratoire, un diagnostic, de l’imagerie médicale et des médicaments. Rasmiya, 57 ans, est l’une de ces patients.

Soigner le diabète au Liban, à Chiim, un des villages les plus pauvres

Rasmiya a fui la Syrie et vit maintenant à Chiim. C’est un des villages les plus pauvres dans lequel on n’imaginerait pas pouvoir soigner le diabète au Liban. Il est situé dans le gouvernorat du Mont Liban. Elle partage un abri avec son mari et leurs 12 enfants.

Rasmiya souffre de diabète et d’hypertension. Face à des difficultés d’accès et de continuité des soins, sa santé a commencé à se dégrader à son arrivée. Au Liban, elle doit en effet se rendre dans les cliniques privées pour des consultations ou des diagnostics. Afin de bénéficier de ces soins médicaux, elle est forcée d’économiser durant 6 mois. En effet, le mari de Rasmiya et les fils de la famille sont travailleurs journaliers. Les revenus de la famille sont donc très bas.

Sa santé, loin d’être une priorité

Pour Rasmiya, ses soucis de santé étaient alors loin d’être une priorité à son arrivée. « Tous les jours, j’étais confrontée à une multitude de problèmes. La sécurité est un problème. Avoir quitté mon pays est un problème. Nourrir ma famille est un problème. Comment penser à moi dans cette situation ? ».

Rania est une travailleuse de santé communautaire dans le cadre du projet développé par Première Urgence Internationale. Chargée de réaliser une cartographie des besoins des populations hôtes et réfugiées de la zone, elle a rencontré Rasmiya et sa famille. « Lors de la première visite de Rania, j’ai senti que quelqu’un se préoccupait de moi et de ma santé », se rappelle Rasmiya.

Un suivi médical régulier

La travailleuse de santé communautaire a parlé du projet à Rasmiya. Elle l’a ensuite référée au centre de santé de Ketermaya, soutenu par Première Urgence Internationale et à une infirmière. Au-delà de l’aspect purement médical, l’infirmière a travaillé avec elle à modifier ses comportements alimentaires et ses habitudes. Elle choisit maintenant des produits plus sains et pratique une activité physique.

Depuis qu’elle a rencontré Rania, Rasmiya sait qu’il est possible de soigner le diabète au Liban. Elle s’est ainsi rendue au centre de santé de Ketermaya deux fois. Elle fait partie d’un dispositif de soins curatifs et a déjà commencé à recevoir des médicaments dans le cadre d’un programme de traitement des maladies chroniques. L’infirmière se rend chez elle régulièrement afin d’effectuer le suivi médical.

Aujourd’hui, Rasmiya avoue se sentir beaucoup mieux. Mais elle n’a pas encore adapté toutes les recommandations de l’équipe médicale à sa vie quotidienne. « Première Urgence Internationale m’a permis de prendre conscience de ma situation et d’en mesurer les risques. Et encore plus important, j’ai pu accéder à des services de santé au moment où je ne pouvais plus me le permettre financièrement ».

L’arrivée de 1,5 millions de réfugiés syriens au Liban a provoqué une pression sur les services, notamment sur le système de santé. Il est aujourd’hui dépassé. Au Liban, le secteur de la santé est caractérisé par une offre de soins privatisée. Donc la qualité et le coût des soins varient considérablement d’un établissement à un autre. Pour les populations libanaises dites vulnérables ainsi que pour les réfugiés syriens, ces services sont inabordables.

Un projet de santé financé par le fonds fiduciaire régional de l’Union Européenne en réponse à la crise syrienne. En partenariat avec International Medical Corps UK et Fundacion Promocion Social de la Cultura.

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