Première Urgence Internationale réduit les inégalités d’accès à la santé au Liban
Au Liban, des milliers de réfugiés syriens et de civils hôtes vulnérables vivent sous le seuil de pauvreté. Ils n’ont pas les ressources financières pour accéder aux soins de santé primaire. Première Urgence Internationale mène actuellement un programme pour réduire ces barrières économiques et garantir l’accès aux soins de base à tous les patients.
Depuis le début de la crise syrienne, 1.5 million de déplacés syriens se sont réfugiés au Liban, dans des zones rurales reculées qui abritaient déjà quelques-unes des communautés libanaises les plus pauvres. Selon le rapport VASyR 2017, 67% des Libanais les plus vulnérables, et 87% des réfugiés syriens, se concentrent dans seulement 15% du territoire du Liban.
Ces populations ont des besoins de première nécessité très élevés, à commencer par la santé. Les soins primaires leur sont inaccessibles, en raison des coûts élevés des consultations et analyses. La qualité des prestations médicales, qui varie beaucoup d’un centre de soins à l’autre, accentue également une certaine méfiance. Beaucoup de Syriens ont une perception négative de la qualité des soins qu’ils pourraient avoir au Liban. Et cela réduit leur probabilité de se rendre dans un centre hospitalier national.
Soutenir les structures nationales
Partant de ce constat, Première Urgence Internationale, en consortium avec d’autres ONG internationales, a lancé un projet nommé REBAHS: Reducing Economic Barriers to Accessing Health Services (« Réduire les barrières économiques de l’accès aux soins de santé »).
À travers un soutien financier, logistique et humain(1), l’objectif est de réduire la vulnérabilité de ces populations en crise. Tout en renforçant le système de santé libanais existant.
Un projet pilote avait d’abord été mené en amont, basé sur l’accompagnement de 6 centres de soin. Les patients payaient un montant forfaitaire unique, à bas prix, pour toutes leurs consultations et examens médicaux. Première Urgence Internationale avait alors observé une augmentation du nombre de patients de 41% en moyenne. Bilan qui montrait la nécessité urgente de faire tomber les barrières économiques d’accès à la santé au Liban.
Aujourd’hui, grâce au soutien du Fonds régional de l’Union Européenne(2), Première Urgence Internationale soutient plus de 20 centres de santé primaires, dans trois districts libanais.
Le programme REBAHS n’a pas vocation à créer un système de santé parallèle. Il vise plutôt à venir en appui aux structures nationales existantes. Dans ce contexte, Première Urgence Internationale et le consortium d’ONGs sont en mesure de répondre à une augmentation du nombre de consultations et de soins. Ainsi, elles peuvent traiter efficacement ces patients en crise.
Répondre aux besoins des populations
Les organisations humanitaires fournissent, tout d’abord, un soutien financier. Dans le cadre de ce programme, les ONG couvrent 70% de tous les honoraires de consultation, ainsi que tous les coûts de laboratoire et d’analyse dans les centres de santé soutenus. Toutes les consultations de suivi et les examens diagnostiques sont donc rendus gratuits pour les patients.
Ce soutien financier permet également de rémunérer le travail des équipes médicales supplémentaires dépêchées dans les centres. “Nous devons nous assurer qu’il y ait suffisamment de médecins généralistes et spécialistes. Notamment des gynécologues et des pédiatres, et qu’ils soient disponibles un certain nombre d’heures pour répondre aux besoins urgents des populations”, explique Clare Shortall, coordinatrice médicale pour Première Urgence Internationale.
L’ONG finance également une partie des coûts administratifs et de fonctionnement des centres médicaux. Elle apporte aussi un soutien logistique, pour éviter les pénuries de médicaments de première nécessité.
Enfin, les conseillers et experts médicaux de Première Urgence Internationale sont également sur le terrain pour accompagner les équipes nationales des centres de santé. Les travailleurs de l’ONG mènent aussi des campagnes de sensibilisation et d’éducation à la santé auprès des populations.
« Je suis vraiment reconnaissant à Première Urgence Internationale. Grâce à eux, j’ai eu accès aux soins quand je n’avais pas les ressources financières, témoigne un bénéficiaire. Depuis la première visite des équipes chez moi, je sais que quelqu’un se préoccupe de ma santé. »
(1) Téléchargez ici le dossier complet du projet REBAHS (format PDF)
(2) Ce projet a été mis en œuvre avec le soutien du Fonds européen pour la crise syrienne (MADAD).