#OpenUpGaza15 : une campagne aux cotés de 15 jeunes palestiniens


15 ans après l’instauration par Israël du blocus de Gaza, Première Urgence Internationale participe à la campagne internationale #OpenUpGaza15 qui commence ce mardi 21 juin, en partenariat avec plusieurs organisations internationales et palestiniennes ainsi que l’ONU. Jusqu’au 5 juillet, nous explorerons l’impact du blocus israélien sur les vies des jeunes hommes et jeunes femmes de la bande de Gaza, en présentant l’histoire, les messages et les rêves de 15 d’entre eux.

OpenUpGaza15

Un agriculteur dans la zone d’Accès restreint à Gaza. © Première Urgence Internationale

Objectif : dénoncer l’illégalité de ce blocus sous le droit international, en mobilisant la jeunesse internationale et les responsables politiques, et appeler la communauté internationale à travailler sur une feuille de route pour lever le blocus de Gaza.

La bande de Gaza, plongée dans une crise humanitaire et économique

Restrictions de circulation, isolement, manque d’accès à des infrastructures médicales, pauvreté extrême, chômage, connectivité faible à internet… Dans ce territoire plongé dans une crise humanitaire et économique, la situation continue de se détériorer. D’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, environ 172 individus en moyenne par jour ont été autorisés à quitter l’enclave côtière de la bande de Gaza en 2021 (un chiffre qui a considérablement baissé par rapport à 2007). Les permis accordés aux commerçants ont eux chuté de 300 000 (en 2000) à 12 000 (en 2022).

En tout, près de 2,1 millions Gazaouis vivent sur ce territoire de 40 kilomètres sur 11 où les « infrastructures vitales s’effondrent » selon l’ONU et où les conditions humanitaires « restent profondément préoccupantes ». La question de la santé mentale est également très inquiétante :  selon une récente étude de l’ONG Save the Children, 4 jeunes sur 5 sont atteints de troubles émotionnels, dont la dépression. Par ailleurs, 800 000 habitants de Gaza, âgés de moins de 15 ans, n’ont connu que la vie sous blocus.

Pour les jeunes de Gaza, un avenir entre restrictions et espoirs

La campagne internationale lancée ce mardi 21 juin va mettre en valeur les histoires, messages et rêves de 15 jeunes gazaouis confrontés aux restrictions imposées à Gaza. A l’occasion du 15e anniversaire du blocus de Gaza, Première Urgence Internationale vous invite également à découvrir les témoignages de deux jeunes palestiniens qui ont vécu près de la moitié de leur vie sous ce blocus aérien, maritime et terrestre. Ils ont participé au programme INTIQAL2030 de Première Urgence Internationale qui forme les jeunes à la protection de leur patrimoine culturel tout en développant leur capacité de résilience et en participant au développement socio-économique à long-terme.

Mohammed, 31 ans

témoignage de Mohammed pour la campagne OpenUpGaza15Portrait de Mohammed © Première Urgence Internationale

« Je suis Mohammed, j’ai 31 ans. J’avais 16 ans lorsque le siège de Gaza a été imposé.

J’ai obtenu une bourse pour faire une licence d’ingénieur à l’université de Columbia aux États-Unis. Mais je n’ai pas pu voyager à cause de la situation compliquée au passage de Rafah et je n’ai pas pu obtenir de permis de sortie. J’ai donc perdu ma bourse et j’ai entrepris des études de mathématiques à l’Université islamique de Gaza et d’architecture à l’Université de Palestine.J’ai travaillé en tant que freelance pour couvrir mes frais universitaires et les besoins de ma famille. Je me suis ensuite retrouvé au chômage et je n’ai trouvé aucune opportunité de travail jusqu’à ce que je rejoigne la formation en photogrammétrie proposée par Première Urgence Internationale et le programme INTIQAL2030. Cette chance m’a donné des possibilités de réseaux non seulement dans la bande de Gaza mais aussi en Europe. Grâce à cette expérience, j’ai acquis des compétences pointues en modélisation 3D et en photogrammétrie et je suis maintenant devenu un professionnel qualifié. Je suis maintenant chargé de former trois nouveaux diplômés et de communiquer avec des collègues de l’Université de Strasbourg, en France.

J’ai dû néanmoins relever des défis en travaillant sur la photogrammétrie. Il est difficile d’acheter et d’importer des drones dans la bande de Gaza et une fois que leur batterie tombe en panne, la maintenance est compliquée et les batteries ne sont pas disponibles dans la bande de Gaza. J’ai postulé pour une autre bourse et j’espère terminer mon master au Royaume-Uni pour améliorer mes compétences dans les technologies liées à la protection du patrimoine culturel en Palestine.»

Shaimaa

témoignage de Shaimaa pour la campagne OpenUpGaza15Portrait de Shaimaa © Shaimaa

« Je m’appelle Shaimaa, j’avais 16 ans lorsque le siège a été déclaré.

Ma mère a une malformation congénitale des reins et a besoin d’un suivi médical régulier à l’hôpital Al Makased de Jérusalem. En raison du blocus, ma mère n’est pas autorisée à sortir pour recevoir son traitement et sa santé se détériore.

J’avais l’intention d’étudier en Égypte, car je disposais d’un permis de séjour égyptien. Mais en raison des restrictions de voyage, je n’ai pas pu quitter la bande de Gaza et me rendre en Égypte, la carte de séjour a expiré et j’ai perdu cette opportunité.

Mon père a également perdu son emploi et j’ai dû travailler comme réceptionniste dans un hôtel pour aider ma famille et couvrir mes frais universitaires. J’ai étudié l’archéologie à l’université islamique de Gaza et j’ai fait du bénévolat pendant trois mois au musée de l’université. Ensuite, j’ai passé avec succès l’entretien pour rejoindre l’équipe de restauration d’INTIQAL2030 et travailler jusqu’au début de la pandémie. J’ai travaillé sur les fouilles archéologiques, la classification des poteries et le traitement des mosaïques. Par ailleurs, j’ai également participé à l’échange de connaissances sur le patrimoine culturel avec nos collègues du sud d’Hébron, en Cisjordanie occupée. Collègues qu’il est malheureusement impossible de rencontrer physiquement en raison du blocus.

Ma passion pour la protection du patrimoine s’est développée grâce à mon travail sur le site archéologique avec Première Urgence Internationale et le programme INTIQAL. J’ai ensuite pu travailler pendant trois mois avec le ministère du tourisme et des antiquités, où j’améliore mes connaissances sur la gestion des sites archéologiques.

Je souhaite compléter ma formation à l’étranger pour devenir experte en gestion du patrimoine culturel et transférer ces connaissances dans la bande de Gaza. Je rêve aussi de rencontrer des amis et des collègues en Cisjordanie pour partager et échanger nos connaissances sur le patrimoine

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