Mieux vivre à l’hôtel social
Première Urgence Internationale a organisé dans un hôtel social du Blanc Mesnil une journée de cohésion et d’information. Cette action a eu lieu dans le cadre de son projet « Mieux vivre à l’hôtel social ».

Le début de la journée à l’hôtel social
Café, thé, croissants. Il est 9h30, certains bénévoles préparent le petit déjeuner pendant que d’autres vont à la rencontre des habitants dans les étages de l’hôtel. Désormais, ils se connaissent depuis plusieurs mois ou semaines, selon les familles. Aujourd’hui, Première Urgence Internationale organise dans cet hôtel social du Blanc Mesnil, une journée de cohésion et d’information. Cette action a lieu dans le cadre de son projet « Mieux vivre à l’hôtel social ».
Un jeune soudanais, encore ensommeillé, est le premier à descendre dans la salle. Plusieurs enfants le suivent, pour lesquels l’équipe a prévu un espace jeux animé par des bénévoles. Chaque nationalité dispose d’une zone dédiée avec un/une interprète pour les guider. Bientôt, une cinquantaine de personnes est réunie dans la salle collective mise à disposition par l’équipe hôtelière. Plus de cinq nationalités sont alors présentes dans la pièce. Soudanaise, érythréenne, roumaine, afghane, irakienne, et même américaine, espagnole et italienne au sein même de l’équipe de Première Urgence Internationale.
La mobilisation des acteurs
Les 9 autres associations invitées à l’événement arrivent elles aussi, enthousiastes (1).
En effet, après une première phase de veille humanitaire et une deuxième phase de distribution d’articles de première nécessité, cette journée s’inscrit dans la troisième phase du projet.
C’est l’étape de sensibilisation et de mobilisation des acteurs de proximité.
Deux livrets, rédigés en quatre langues différentes, ont été conçus.
- L’un pour expliquer aux habitants les règles de vie pratiques dans l’hôtel et des conseils pour mieux cohabiter avec les autres résidents.
- L’autre pour savoir: où manger, où se faire soigner, où suivre des cours de langue française, où trouver un appui juridique, à proximité de l’hôtel. Des informations fondamentales pour une personne étrangère qui ne connait pas le fonctionnement du système français. Elle doit trouver les moyens de se procurer à manger, de se déplacer, souvent sans papiers et ne sachant pas parler la langue.
L’équipe de Première Urgence Internationale leur explique, lors d’ateliers et avec l’aide d’interprètes et de bénévoles, les différentes démarches, selon les besoins de chacun. En même temps, les membres des associations présentes approchent les résidents de l’hôtel pour répondre à leurs questions. L’objectif est apporter une vision claire de l’aide que les habitants, en situation de précarité, peuvent recevoir (au niveau local : Blanc-Mesnil ou département).
Un moment dédié à l’explication, à l’écoute et aux réponses.
Un jeune homme afghan, professeur d’anglais dans son pays d’origine, profite du micro-onde mis à disposition dans la pièce pour donner un repas chaud à ses 3 enfants. Entre temps, il raconte qu’il passe ses journées à se déplacer en Île-de-France. Ceci dans le but de faire avancer, tant bien que mal, ses démarches administratives. « Les distances sont importantes, personne n’y pense ».
Cette réunion est donc fondamentale pour beaucoup de personnes qui, comme Souleymane, vivent dans l’hôtel, mais sont submergées d’informations diverses ou fausses. « Il y a trop de paperasserie administrative en France et les personnes n’ont pas le temps pour t’écouter », explique Souleymane.
Grâce à cette journée, et pour la première fois, les habitants de l’hôtel ont pu se retrouver tous ensemble. Ils rencontrent des problèmes similaires et ce moment d’échange leur a permis de trouver des réponses à certaines questions. Il leur a aussi permis de créer des liens.
L’hôtel social comme dispositif d’accueil
En 2016, la France a enregistré 76 000 demandeurs d’asile. La majorité s’oriente vers l’Ile-de-France.
Depuis 2015, la ville de Paris accueille un flux continu de personnes migrantes. Elles arrivent d’Afrique, d’Europe de l’Est, du proche et Moyen-Orient. Suite à un parcours long et périlleux, ces personnes se trouvent dans une situation de vulnérabilité aiguë. Une des causes de cette condition est la saturation des dispositifs d’accueil.
Les hébergements d’urgence et notamment l’hôtel social sont considérés de plus en plus comme une solution au phénomène des campements de rue.
Selon la Direction Régionale et Interdépartementale de l’Hébergement et du Logement (DRIHL), 80 000 personnes sont aujourd’hui hébergées par l’Etat. Plus de 30000 personnes vivent en hôtel social.
Pour en savoir plus : https://www.samusocial.paris/action/heberger-lhotel
(1) Ils ont participé à la journée : Secours populaire, l’équipe hôtelière, le service de PMI de la commune, Secours catholique, Médecins du Monde et le Samu social de Paris
Pour avoir plus d’information sur ce projet, vous pouvez contacter :
Marion MAIGNE, Chargée de Projet « Mieux vivre à l’hôtel social »
[email protected]