Un projet pour répondre aux besoins des migrants en Ile-de-France
Chaque jour, Paris, premier point d’arrivée en France, voit arriver à pied ou par train près de 100 migrants. En 2015, les campements de rue dans la capitale se sont multipliés. La ville de Paris a tenté quelques actions en 2016 afin d’améliorer le dispositif d’accueil et limiter les campements de rue, mais cela reste insuffisant.
Face à cette crise, les actions associatives se sont démultipliées sans pour autant parvenir à mettre en place une collaboration efficace. Certains citoyens ou associations prennent l’initiative, au niveau micro-local, de coordonner les actions entre elles, mais le travail est d’ampleur massive et très complexe.
Expérimentée déjà en République Centrafricaine, Première Urgence Internationale a décidé de mettre en place le projet de Mécanisme de Réponse Rapide en Île-de-France pour répondre aux besoins de migrants sur le territoire.
Ce projet a pour but principal de mettre en évidence les besoins des personnes migrantes en situation de grande vulnérabilité et de les partager aux acteurs de toute nature (associatifs, structures du droit commun, citoyens, etc.), susceptibles de pouvoir répondre à ces besoins. Afin d’aider à une première réponse en urgence, l’équipe appuie les acteurs distributeurs sur place à l’aide d’une donation en biens de première nécessité.
Le mécanisme d’urgence
Le mécanisme de réponse rapide consiste dans une première phase de veille humanitaire par la réalisation d’évaluations rapides multisectorielles auprès des migrants et leur diffusion au niveau des partenaires de proximité et aux citoyens. La première phase du projet est cruciale : il s’agit d’évaluer les besoins et de les analyser afin de faciliter la compréhension des acteurs pouvant y répondre. Le but étant de créer du lien entre les personnes en précarité et les acteurs pouvant leur apporter leur soutien.
C’est le cas par exemple de l’action menée à Porte de la Chapelle pendant ces mois, dont la finalité était de produire une évaluation multisectorielle des besoins des 300 à 400 personnes migrantes présentes jusqu’en mai 2017 dans cette zone. La deuxième étape du projet est d’apporter une réponse d’urgence avec la distribution des biens de première nécessité et l’orientation vers les structures adéquates.
Cette partie du projet s’appuie sur le travail des partenaires et des bénévoles, en liaison avec la mobilisation d’une multiplicité d’acteurs associatifs, citoyens et de droit commun. Sanofi et Solidarity Accor ont par exemple organisé des opérations de collecte de produit d’hygiène avec Première Urgence Internationale auprès de leurs collaborateurs.
La présence associative et citoyenne importante auprès des personnes vivant sur les campements de rue de la Porte de la Chapelle permet de répondre en partie aux besoins primaires que sont l’alimentation, l’apport en biens de première nécessité (couverture, kits d’hygiène, etc.) et l’accès aux soins de santé. Cette aide permet aux personnes de conserver leur dignité, et un minimum de lien social avec les acteurs français.
Enfin, le projet prévoit une dernière phase de sensibilisation des riverains sur les situations des migrants, ayant pour but de les impliquer à l’amélioration de leurs conditions de vie.
Comme l’explique Marion Maigne, responsable du projet de Mécanisme de Réponse Rapide en Ile-de-France,
» l’objectif est de sensibiliser les riverains : raconter le parcours migratoire des demandeurs d’asile, leurs difficultés quotidiennes en France, la guerre chez eux afin de leur faire réaliser les difficultés que rencontrent les personnes migrantes vivant en bas de leur rue, ou dans l’hôtel social d’à côté.”