L’aide alimentaire d’urgence, une activité à mettre entre de bonnes mains


En 2017, les Nations unies estiment que 6 millions de personnes ont besoin d’une aide alimentaire d’urgence. Un des outils de Première Urgence Internationale pour venir en aide à ces populations dans le besoin : l’assistance sous forme de distribution de nourriture.

Une femme donne un coupon à une bénéficiaire lors d'une distribution de nourriture.

Certains sont arrivés dès l’aube ce matin. Munis de leur carte, ils patientent depuis quelques heures sur la place du village. Ils recevront leur ration de nourriture avec laquelle ils pourront nourrir leur foyer durant les quatre prochaines semaines. L’enjeu est donc vital. Ce jour-là, les équipes de Première Urgence Internationale ont pour tâche d’accueillir, d’enregistrer et de distribuer des rations de nourriture à 15 000 personnes. La fatigue et l’attente, peuvent  amener des tensions lors d’une telle journée. Les équipes doivent donc être bien préparées pour apporter une aide alimentaire d’urgence.

L’aide alimentaire d’urgence, bien la préparer avant le jour J

La préparation de cette activité commence bien en amont de la distribution par une étape cruciale : l’identification des personnes qui recevront l’aide alimentaire d’urgence. La distribution se fait hors ou à l’intérieur des camps. Les équipes travaillent avec les autorités locales traditionnelles ou institutionnelles ainsi qu’avec les différentes communautés afin d’identifier les futurs bénéficiaires de la distribution. Des journées et des heures de passage précises seront ainsi déterminées avec les populations concernées.  « C’est très important car il peut exister des tensions entre certaines communautés, il faut donc éviter de les servir en même temps », explique Claire Allard, référente en sécurité alimentaire à Première Urgence Internationale.

2100 calories par jour et par personne

La méthode de travail à suivre est stricte. Pour définir une ration alimentaire type à distribuer, les équipes suivent les standards humanitaires qui sont de 2 100 calories par jour et par personne à moduler en fonction de l’âge, des spécificités, de l’environnement de vie de la personne. « En plus de la ration de base, selon les vulnérabilités des personnes nous pouvons donner des farines enrichies ou autres aliments supplémentaires pour renforcer des déficiences particulières», précise Claire Allard.

De la nourriture est disposée sur une bâche lors d'un marché aux vivres

© Rodolphe Goupil

Les équipes respectent également les habitudes locales.

« Nous ne changeons pas les habitudes alimentaires des personnes ».

Sur place, il faut également s’adapter au marché local. S’approvisionner en nourriture dans les magasins sur place, quand c’est possible et éviter de trop distribuer pour ne pas mettre à mal l’économie de la région c’est à dire les commerçants locaux qui vendent leurs productions.

Rien n’est laissé au hasard

Autre critère à prendre en compte : la façon dont les personnes aidées vont pouvoir transporter et stocker les rations alimentaires distribuées. Par exemple, durant la saison des pluies, si les personnes n’ont pas d’abris, elles ne pourront pas entreposer les aliments. Dans ce cas, les équipes distribueront des rations plus fréquemment.  Et au contraire, « si elles habitent loin du lieu de distribution, nous essayons de leur distribuer le plus de nourriture possible en une seule fois ».

Un homme transporte un sac de vivres sur la tête

© Rodolphe Goupil

L’aide alimentaire d’urgence ne s’improvise pas. En effet, durant la journée de distribution, rien n’est laissé au hasard. À l’arrivée sur le lieu de distribution, les personnes patientent dans la zone d’attente. Devant chaque table, des files s’organisent. Des listes noircies de noms, de signatures, d’empreintes sont précieusement rangées dans des cartons. Des sacs de nourriture s’entassent sur des bâches et sous des tentes improvisées. Chaque membre de l’équipe de Première Urgence Internationale remplit ainsi un rôle bien précis pendant la journée.  Vérifier les cartes, cocher un nom sur une liste, distribuer les rations, gérer la foule et éviter les mouvements de foule. « Toutes ces tâches sont très répétitives. Nous essayons de rendre la distribution la plus humaine possible », explique Claire Allard.

La nourriture, c’est une arme

« Il n’y a aucune situation où les personnes te disent qu’elles préfèrent recevoir de la nourriture plutôt que de cultiver elles-mêmes leurs terres ou même travailler pour nourrir leur famille », précise Claire.

Une aide humanitaire d’urgence bien conduite est indispensable pour éviter les crises sociales et l’asphyxie du marché local. Ces risques demandent une analyse fine avant la mise en place de l’activité. Les programmes alimentaires doivent tenir compte plus largement du contexte géopolitique et de l’implication des différents acteurs sur place. En effet conclut Claire Allard : « La nourriture, c’est une arme ! ».

Photos : © Rodolphe Goupil

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