Une maladie basée sur la disparité sociale et la pauvreté


Le thème de la Journée mondiale de lutte contre la tuberculose 2018 – « Avis de recherche : chefs de file pour un monde exempt de tuberculose » – vise à susciter un engagement des ONG, parmi les autres acteurs, pour mettre fin à la tuberculose.

Première Urgence Internationale prend part à cet engagement à travers son travail et dans le cadre de son activité au sein des bidonvilles en Île-de-France.

La tuberculose, principale cause de mortalité à l’échelle mondiale, reste une maladie basée sur la disparité sociale.

En France, on compte près de 5 000 nouveaux cas par an et environ 900 décès chaque année (1), mais près de 6 cas de tuberculose sur 10 sont déclarés chez des personnes nées à l’étranger.

N’importe qui peut contracter la tuberculose. Cependant, la maladie touche avant tout les personnes vivant en situation de pauvreté, les communautés et les groupes marginalisés et d’autres populations vulnérables comme les migrants, les réfugiés, les minorités ethniques et les personnes qui vivent et travaillent dans des environnements à risque.

Contribuer à la lutte contre la tuberculose

« L’insalubrité des bidonvilles, la promiscuité et la difficulté d’accès à l’hygiène et aux soins sont autant de facteurs favorisant le développement de maladies infectieuses comme la tuberculose » explique Etienne Fourmaux, chargé de projet Santé au sein du programme « Squats et Bidonvilles » pour Première Urgence Internationale.

Consciente de cette réalité, Première Urgence Internationale intervient depuis 2012 dans les bidonvilles de Seine-Saint-Denis et du Val-de-Marne en proposant des actions de médiation en santé et des séances de sensibilisation et d’éducation à la santé. Associées aux séances de sensibilisation collective, des actions de dépistage systématique de tuberculose sont réalisées en partenariat avec l’équipe mobile de dépistage actif (EMDA) du Conseil Départemental du 93.

Ces actions permettent de sensibiliser les personnes vivant dans les bidonvilles sur cette pathologie et sur les principaux signes évoquant la maladie, de les encourager à se faire dépister et d’améliorer leur parcours de soin et l’adhérence au traitement.

« Le traitement de la tuberculose est long et difficile à suivre et les populations suivies ont besoin d’appui pour l’observance. C’est en continuant ces actions de prévention, de dépistage et de suivi des populations à risque, puis en évaluant régulièrement notre travail, que nous pourrons voir les résultats concrets de nos programmes de prévention et de lutte contre la tuberculose. » 

2017. Notre action contre la tuberculose en chiffres :

  • 6 séances collectives ont été réalisées
  • 78 personnes ont été dépistées
  • Aucun cas de tuberculose maladie, ni d’infection tuberculeuse latente n’ont été détectées
  • 20 octobre 2017 : un dépistage réalisé

Combattre le stigma autour de la maladie

Pour les personnes migrantes vivant en bidonvilles et situation de grande pauvreté, les dépistages sont souvent associés à un « fichage » des personnes sur les campements pouvant déboucher sur des expulsions. La mise en confiance est un travail de longue haleine et les dépistages concernent souvent une petite partie de la population en raison du sentiment de méfiance vis-à-vis des personnes étrangères au campement. Ainsi, les médiateurs en santé de Première Urgence Internationale effectuent une première action de sensibilisation pour déterminer ce que les gens savent de cette maladie et leur donner des informations de base sur la bactérie, son mode de transmission, les symptômes principaux et les actions à entreprendre en cas de suspicion de contamination.

L’objectif est de discuter autour de cette maladie hors contexte de dépistage et donc hors urgence. Il est important de répéter régulièrement ces actions de sensibilisation, afin de permettre aux personnes d’acquérir petit à petit des connaissances. Ce savoir leur permettra de réagir en cas d’apparition de symptômes de la tuberculose et faciliter ainsi la mise en œuvre d’un éventuel dépistage.

Mettre fin à la tuberculose à l’ère des ODD

Mettre fin à la tuberculose est un des objectifs de développement durable (ODD) qui ont été fixés par l’Assemblée mondiale de la Santé.

Pour rejoindre cet objectif l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) encourage une réponse multisectorielle et à la mobilisation des acteurs participant déjà à des activités communautaires.

En effet, même si 53 millions de vies ont été sauvées grâce aux efforts mondiaux déployés depuis 2000, la maladie ne peut pas être freinée sans une mobilisation des autres acteurs, participant déjà à des activités communautaires.

Première Urgence Internationale prend part à cet engagement à travers son travail et notamment dans le cadre de son activité auprès des personnes vivant dans les bidonvilles en Île-de-France.

(1) Source : Santé publique France 2015, données 2013.

 

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