Lutte contre la malnutrition à Ibanda, République démocratique du Congo.


Né en République Démocratique du Congo dans le village d’Ibanda dans le Mai-Ndombe, Ekangala M. est le benjamin d’une famille de trois enfants. Il a quatre ans et pèse 7 kg quand sa mère, madame M., l’amène au centre de santé de Ntanda. Ekangala souffre de malnutrition sévère : dans une situation nutritionnelle normale, un enfant de quatre ans pèse en moyenne 16 kg. Immédiatement pris en charge par les membres de Première Urgence Internationale, Ekangala est envoyé à l’hôpital où il sera soigné.

malnutrition en République Démocratique du Congo

Ekangala et sa mère sont interviewés devant leur maison. On peut voir Ekangala en bonne santé en compagnie de sa mère. La photo a été prise 6 mois après celle de la consultation. Crédits : Première Urgence Internationale.

Les causes de la malnutrition en République Démocratique du Congo (RDC) :

Sur une population de 105,9 millions de personnes en RDC, près de 41,8 millions de personnes sont touchées par la malnutrition. Les enfants sont particulièrement impactés par ces graves carences alimentaires qui sont à l’origine de 35 % des décès des moins de 5 ans. La région du Mai-Ndombe où est né le petit Ekangala est largement concernée par ses difficultés (pour plus d’informations sur les zones touchées par la malnutrition dans le monde, voir la carte interactive du World Food Programme.)

Des difficultés à nourrir sa famille

« Nous vivons de l’agriculture pour subvenir à tous les besoins de la famille, explique madame M., Après chaque saison, nous vendons une partie de nos récoltes et allouons l’autre partie à notre consommation personnelle. Le problème, c’est que nous vendons localement à un prix très bas. Cela nous permet de nous procurer du sel, de l’huile et parfois des habits, mais nous n’avons pas les moyens d’acheter du poisson ou de la viande. ». Cela s’explique notamment à cause des troubles politiques qui sont le quotidien de la RDC depuis une vingtaine d’années qui déstabilisent l’économie et l’agriculture du pays. La zone du Mai-Ndombe est un des théâtres de ses conflits où l’accès à des denrées nécessaires telles que, par exemple, le poisson y est très compliqué.

Le manque de prise en charge

Avant d’arriver au centre de santé, madame M., alarmée par la perte de poids de son fils, ne savait pas quoi faire. Son fils ne voulait plus ingérer les feuilles de manioc et d’amarante qui sont les bases de l’alimentation de la famille : « Il maigrissait à vue d’œil, et je constatais des desquamations sur sa peau. ». Elle l’amène alors chez le tradipraticien1 de son village qui prescrit des remèdes à son enfant, mais cela n’améliore pas son état. Elle entend ensuite parler d’un autre tradipraticien spécialisé cette fois, dans les maladies de la malnutrition (appelées mapsi) à Ntandembelo. Elle s’y rend donc avec son fils. Mais une fois arrivée dans la ville, elle apprend que des « visiteurs » dispensent des soins de prévention à la malnutrition des enfants. Elle choisit donc de les consulter au lieu du second tradipraticien. Ekangala a donc pu être ausculté par l’équipe de Première Urgence Internationale, avant d’être hospitalisé pendant six jours.

« Au jour le jour, je voyais mon enfant reprendre la santé jusqu’à ce qu’il soit déclaré guéri. Cela m’a rendu très heureuse !» déclare madame M. Elle explique aussi comment le manque de structures locales fait naître chez les parents de mauvais réflexes et des fausses certitudes : « Ici, dans la communauté de Ntandembelo, nous avons tendance à croire que la malnutrition est incurable. Mais c’est par manque de connaissances, on croit que le tradipraticien apporte la guérison alors que parfois, le temps passe, et puis c’est la mort ».

malnutrition en République Démocratique du Congo
La pesée d’Ekangala après son arrivée au centre de santé le 23 avril 2021. Crédits : Première Urgence Internationale

Le programme de Première Urgence Internationale en RDC.

L’intervention de Première Urgence Internationale à travers le Consortium « Programme d’Urgence Nutritionnelle par Coalition Humanitaire » (PUNCH) dirigé par Action contre la Faim se déroule dans les zones de santé de Ntandembelo et Bandjow Moke dans la province du Mai Ndombe. Cette intervention vise à contribuer à la prévention de la morbidité et de la mortalité liées à la malnutrition aiguë en République Démocratique du Congo.

Plus spécifiquement, Première Urgence Internationale en RDC renforce les services de santé clés dans la zone en détectant les cas de malnutrition aiguë et en les traitant, tout en continuant d’assurer l’accès à des soins de santé primaires de qualité. Par-delà ce premier axe d’intervention, les actions de notre ONG visent à prévenir l’apparition de crises nutritionnelles générales en mettant en œuvre des stratégies communautaires. L’objectif : améliorer les pratiques d’alimentation du nourrisson et du jeune enfant au sein de la communauté, mettre en place ou perfectionner des installations d’eau et d’assainissement et promouvoir de bonnes pratiques d’hygiène.

1 Le tradipraticien est une personne reconnue par la collectivité dans laquelle elle vit comme compétente pour diagnostiquer des maladies et des invalidités y prévalant et pour dispenser des soins grâce à l’emploi de substances végétales, animales ou minérales.

Ce projet est soutenu par Le Bureau des Affaires étrangères, du Commonwealth et du Développement (FCDO)

Comment sont utilisés vos dons ?

Stats Chaque année, Première Urgence Internationale affecte l’essentiel de ses ressources aux programmes qu’elle déploie sur ses différents terrains d’intervention et seulement 0,2% à la recherche de fonds. Vos dons sont essentiels.

Reprendre en main son destin !

Vos dons sont les garants de notre liberté d’action. Ils nous permettent de venir en aide aux populations affectées par des crises oubliées qui ne retiennent l’attention ni des médias, ni des bailleurs de fonds institutionnels. Les sommes collectées constituent ainsi les fonds propres de l’association, lui donnant une autonomie d’action et une réactivité accrue.
Faire un don