Formation en « cascade » : travailler avec et pour les communautés


Première Urgence Internationale intervient au Nigeria depuis 2016 auprès des populations locales. En 2017, les équipes ont mis en place des sessions de formation en nutrition. Rémi Alverhne, responsable projet sécurité alimentaire, nous explique le système de formation en « cascade » de ce projet.

Séance de formations des communautés au Nigeria

Des problèmes accumulés

« Au Nigeria, nous intervenons dans Bolori II à Maiduguri dans le Nord-Est du pays. Face à la violence des groupes armés, la région a connu de forts déplacements de populations. Elles se sont donc regroupées dans des camps, certains ont aussi trouvé refuges parmi la population hôte des villes épargnées par le conflit. La nourriture représente un enjeu vital pour ces populations déplacées. Les cas de malnutrition y sont nombreux, notamment chez les enfants de moins de 5 ans, et les populations les plus fragiles.

Les familles passent beaucoup de temps et d’argent afin de trouver des solutions pour se nourrir. Pour prévenir les cas de malnutrition, Première Urgence Internationale a lancé un programme au sein des communautés afin de les former au dépistage en améliorant leurs connaissances en nutrition.

Un projet au plus près des communautés

Notre but premier est de détecter en amont les cas de malnutrition et de prévenir les formes graves de cette maladie. Mais il nous a semblé impossible d’agir sans inclure les communautés directement dans notre réponse.

C’est pourquoi, nous avons mis en place des cycles de formation communautaire sur plusieurs semaines. Tout d’abord, nous sélectionnons des volontaires dans la communauté dans laquelle nous intervenons. A Bolori II, nous avons ainsi recruté environ 50 personnes. Nous les formons ensuite à avoir les bons gestes de nutrition, notamment concernant l’alimentation du nourrisson et du jeune enfant.

La cascade

Après avoir été formés, les volontaires vont sélectionner des mères – enceintes ou allaitantes pour la plupart – dans leurs propres communautés et constituer chacun deux groupes de 15 personnes. Dans ces groupes, les mères vont ensuite élire une « mère représentante » qui agira comme cheffe du groupe. Les mobilisateurs vont pouvoir ensuite former ces mères représentantes qui à leur tour pourront par la suite enseigner à leur groupes de mères respectifs.

Nous avons donc des volontaires qui forment des mères représentantes qui vont former les groupes de mères. C’est pour cela que nous parlons d’un système de « cascade ». Cela permet à la population de pratiquer elle-même la prévention contre la malnutrition, ce qui est la meilleure solution à termes pour limiter les cas.

Des résultats au-delà des espérances

Ainsi, par ce projet, en ne formant initialement que 50 personnes, nous avons réussi à toucher jusqu’à 1 300 mères.

L’implication communautaire permet aussi une amélioration directe et une durabilité de l’intervention. Ce système suscite un intérêt de long terme chez les communautés. Il rend possible également le renforcement de l’autonomisation des femmes. En effet, elles vont se former ensemble et prendre ces sessions de formation comme des moments de cohésion entre elles.

Grâce au projet de sensibilisation couplé à des transferts monétaires, Première Urgence Internationale mise sur une amélioration significative et durable de la diversité alimentaire et des pratiques d’hygiènes autour de l’utilisation des aliments. »

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