Syrie : Et si nous parlions d’espoir ?
A l’occasion des 10 ans de la mission de Première Urgence Internationale en Syrie, l’association organise une table-ronde à Paris le 28 juin 2018. Emmanuel Tronc est chef de mission en Syrie depuis bientôt 3 ans. Il revient sur les objectifs de cet événement.

Quel message veux-tu faire passer au travers de cet événement ?
« Nous voulons tout d’abord nous faire témoins de la résilience de la population de Syrie. Nous parlons là de personnes très éduquées et très compétentes, et nous souhaitons donc montrer que malgré la guerre et les sanctions, l’espoir n’a jamais disparu et qu’il est indispensable d’intervenir à leurs côtés. Notre message se veut avant tout apolitique, humain et humanitaire.
Pourquoi parler d’espoir en Syrie ?
Il nous a semblé important au sein de l’équipe de profiter de cet anniversaire des 10 ans de la mission pour partager notre vision et notre perception de la Syrie aujourd’hui. Le pays traverse une crise majeure depuis 7 ans maintenant. Ainsi, dans l’esprit de beaucoup, la Syrie n’est synonyme que de guerre et de destruction. Cette image est perpétuellement relayée par les médias mais n’est pas totalement fidèle à la réalité. D’une nature intrinsèquement pacifique et neutre, la population de Syrie ne souhaite qu’une seule chose : retourner à une vie normale. Ainsi, elle organise sa reconstruction. Nous observons tous les jours ces gens qui croient en l’avenir et qui agissent dans ce sens.
Comment travaille-t-on pour apporter de l’espoir ?

Emmanuel Tronc, chef de mission en Syrie, lors d’un discours pour les 10 ans de la mission de Première Urgence Internationale
Nous n’apportons pas l’espoir, car il est déjà là, dans le cœur des gens et nous bâtissons dessus. Notre parti est celui des populations. Si nous intervenons en Syrie, c’est pour contribuer à cet élan et essayer de donner des outils qui aideront à reconstruire ces vies, ces foyers. Porté par le peuple, cet espoir doit leur permettre de reconstruire leur maison, leur quartier, leur « monde ». Nous, nous ne sommes que des accompagnateurs du processus.