« Au Cameroun, les équipes me racontaient comment ils défrichaient les routes à la machette »


Fanny Vagné est responsable technique urgence au Cameroun. Encore junior dans le monde de l’humanitaire, à son retour de mission, elle nous parle de son parcours, son expérience dans la solidarité et sa mission au Cameroun.

Fanny Vagné nous raconte du retour du Cameroun son expérience dans l'humanitaire

Comment es-tu arrivée chez Première Urgence Internationale ?

« J’ai commencé mon parcours par une licence en sciences politiques puis un master recherche, en genre et développement. J’ai enchainé après ma première année de master par une année de volontariat en Asie du sud-est. Pendant cette année, j’ai travaillé en Thaïlande à Mae Sot auprès des réfugiés birmans et ensuite au Cambodge dans une ONG locale qui se mobilisait pour l’alphabétisation des femmes notamment. J’ai ensuite repris mes études pour une deuxième année de master en coopération internationale dans le cadre duquel, j’ai fait un stage opérationnel chez Première Urgence Internationale au pôle Asie-Caraïbes. J’ai ensuite enchaîné avec une mission en tant que « grants officer » en Afghanistan pendant 7 mois avant d’aller au Cameroun en tant que responsable technique urgence.

Pourquoi avoir choisi de travailler dans le domaine de la solidarité ?

J’ai toujours été assez militante. Cela va peut-être sonner comme un cliché, mais j’avais réellement envie de m’engager pour essayer de faire changer les choses. Je voulais essayer de faire quelque chose qui ait un impact sur la réduction des inégalités. C’est une volonté qui est inhérente chez moi. Alors en master, j’ai essayé de voir ce que je pouvais faire concrètement autour de moi ou à l’international.

Pourquoi avoir choisi de partir au Cameroun ?

La mission au Cameroun de Première Urgence Internationale intervient sur des camps de réfugiés dans la zone de Batouri notamment. La problématique des réfugiés est un point qui m’a toujours intéressé. J’ai fait de la sociologie pendant mes études alors gérer des populations, des données, cela se rapprochait de ce que je savais et aimais faire. Et le poste de responsable technique urgence sous-entend qu’il faut s’occuper de la gestion de camp mais aussi des abris. Ce qui était finalement une problématique nouvelle et excitante pour moi.

De plus, après l’Afghanistan, j’avais envie de participer à une mission dans un contexte sécuritaire plus calme et avec la possibilité d’aller physiquement sur le terrain, ce qui n’était pas possible à Kaboul. Et je n’avais jamais été en Afrique non plus.

Alors le Cameroun a été une combinaison de toutes ces opportunités et envies et c’est pourquoi j’ai eu envie de partir.

Qu’est-ce qui t’as le plus marqué là-bas ?

Ce qui m’a le plus marqué c’est le lien avec les équipes camerounaises. La plupart des équipes nationales avec qui j’ai travaillé étaient présentes sur la crise depuis 2014. C’est l’année qui a connu des vagues d’arrivées de réfugiés centrafricains venant s’installer dans les camps où nous intervenons maintenant. Ces équipes avaient donc une connaissance parfaite des enjeux et du contexte. Certains me racontaient mille et une anecdotes et histoires. Par exemple, ils m’ont expliqué comment, il y a dix ans, ils partaient défricher les routes à la machette pour essayer d’accéder aux zones avec des populations dans le besoin. A Batouri, c’est une zone qui est géographiquement très isolée mais pour autant c’est un endroit où j’ai créé des liens très proches et profonds autant professionnels qu’amicaux. »


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