En Pologne, des réfugiées ukrainiennes intègrent les équipes de Première Urgence Internationale


Dès leur arrivée en Pologne fin février, les équipes de Première Urgence Internationale ont identifié d’importants besoins en santé mentale et en soutien psychosocial pour les personnes ayant fui la guerre en Ukraine. La nécessité de recruter des psychologues et des travailleurs sociaux parlant ukrainien s’est donc imposée rapidement.

Des réfugiées ukrainiennes en Pologne ont intégré les équipes de Première Urgence Internationale

Yulia Nahorna discute avec une réfugiée ukrainienne à Medyka (frontière polonaise) I © Première Urgence Internationale

Pour trouver des spécialistes parlant ukrainien, un profil très demandé dans ce contexte, les équipes de Première Urgence Internationale se sont tournées vers les réfugiés arrivant en Pologne, leur nombre augmentant rapidement. Grâce aux groupes Facebook d’aide et les sites de recherche d’emploi, près de 25 personnes, principalement des réfugiées ukrainiennes, ont pu ainsi être recrutées sur le terrain.

Découvrez le portrait de trois femmes qui ont intégré les équipes de Première Urgence Internationale :

Des réfugiées ukrainiennes en Pologne ont intégré les équipes de Première Urgence Internationale

Olha Husakova discute avec le Premier ministre belge Alexander De Croo I © Première Urgence Internationale

Olha Husakova

La première assistante sociale engagée par Première Urgence Internationale s’appelle Olha Husakova. En Ukraine, elle étudiait le travail social tout en travaillant pour l’ONG environnementale Eco Action. Le 20 février, elle se rend en Pologne pour rendre visite à une amie à Varsovie, où elle doit rester une semaine seulement. Mais quatre jours plus tard, le président russe, Vladimir Poutine, lance l’invasion en Ukraine. Olha Husakova décide de rejoindre l’équipe de Première Urgence Internationale en Pologne le 10 mars en tant que superviseuse des travailleurs sociaux.

Comme le raconte cette Ukrainienne, le profil des réfugiés a évolué depuis le début de la guerre. Au mois de mars, les personnes fuyant l’Ukraine étaient originaires de l’ensemble du pays. Aujourd’hui, les réfugiés viennent surtout du sud-est de l’Ukraine, la plupart arrivant de zones de guerre où les villes ont été détruites, sans possibilité de retour. « Il est difficile d’accepter qu’il n’est pas possible de tout faire », confie Olha Husakova, ajoutant que sa plus grande satisfaction est de constater qu’elle a pu fournir une aide immédiate (à la fois des informations de base, mais aussi en permettant à des réfugiés de se sentir davantage en sécurité et d’aller mieux).

Yulia Nahorna

Yulia Nahorna est arrivée en Pologne le 28 mars de la région de Dniprov. Professeur d’anglais avant le début de la guerre en Ukraine, elle est devenue bénévole au point de passage du poste-frontière de Medyka, à la frontière polono-ukrainienne, où elle a rencontré Olha Husakova qui lui a parlé de son travail au sein de Première Urgence Internationale. Le 14 avril, Yulia Nahorna rejoint notre ONG en tant qu’assistante sociale.

La plupart des réfugiées rencontrées par Yulia Nahorna sont des femmes originaires du sud-est de l’Ukraine, cherchant par exemple des informations sur des centres d’accueil, pour celles souhaitant rester en Pologne, ou des informations sur la manière de se rendre dans d’autres pays de l’Union européenne. « Les réfugiés qui viennent de franchir la frontière sont pour la plupart très confus et émotifs et il est difficile pour eux d’assimiler les informations fournies », remarque cette Ukrainienne, soulignant que la majorité d’entre eux ne sait pas quoi faire par la suite et a du mal à prendre des décisions.

Ira Radelyska

Des réfugiées ukrainiennes en Pologne ont intégré les équipes de Première Urgence Internationale

Ira Radelyska parle avec une réfugiée dans le centre d’accueil de Boratyn I © Première Urgence Internationale

Avant la guerre, Ira Radelyska, originaire de Kiev, travaillait comme psychologue dans de nombreuses ONG ukrainiennes telles que Positive Women et Life Line Ukraine où elle aidait les victimes de violences sexuelles et les toxicomanes. Arrivée en Pologne le 10 mars, elle a commencé à travailler avec Première Urgence Internationale dix jours après. Les réfugiés qu’elle rencontre luttent principalement contre le syndrome de stress post-traumatique et ses conséquences (dépression, agression, violence). Cette psychologue note également des cas de victimes de violences domestiques qui ont pu échapper à leur agresseur en fuyant le conflit et trouvant refuge en Pologne.

Dans des anciennes écoles réaménagées en logements temporaires pour réfugiés – dont quatre centres sont soutenus par Première Urgence Internationale dans le voïvode de Podkarpackie, l’aide psychologique est cruciale. Les réfugiés restent en effet sur de longues périodes, ce qui permet à Ira Radelyska de tenir des consultations régulières, en prodiguant des services de premiers secours psychologiques, d’œuvrer à la résolution de conflits familiaux ainsi que faire de la prévention du suicide.

Un des défis majeurs est de trouver un établissement d’accueil pour des réfugiés porteurs de handicap mental (comme la schizophrénie et la maladie d’Alzheimer) – les établissements publics étant déjà surpeuplés et sous-payés avant même la guerre. « La plus grande satisfaction reste celle de pouvoir aider mes compatriotes ukrainiens », indique cette psychologue ukrainienne.

Notre mission en Pologne est soutenue par la Fondation de France, la Fondation Abbé Pierre, la Fondation Faurecia, la Fondation Renault et le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR).

Découvrez les activités de Première Urgence Internationale en Pologne.

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