Libye : un soutien à l’accès aux services de santé


Depuis 2011, la Libye subit une instabilité politique et économique forte, accentuée depuis 2020 par la pandémie de COVID-19. Face à de telles facteurs de tension, le secteur de la santé a été profondément impacté notamment dans le district d’Al-Marj, au nord-est du pays. C’est dans ce contexte que Première Urgence Internationale a décidé en mars 2021 de soutenir la clinique rurale d’Ahmed Al-Gheriani.

services de santé en Libye par Première Urgence Internationale

Gumaa, un visiteur régulier de la clinique des maladies non transmissibles avec un médecin de Première Urgence Internationale dans le centre de santé primaire Ahmed Al-Gheriani I © Première Urgence Internationale

Des services de santé en Libye fragilisés

La Libye est entrée dans sa 11ème année d’instabilité après la chute du régime précédent en 2011. Cette fragilité politique et économique prolongée a eu un impact sévère sur la population vivant en Libye, entraînant une détérioration significative de l’accès aux services de base. Depuis le début du conflit qui a fait rage dans le district de Benghazi et dans les zones voisines d’Ajdabiya et d’Al-Marj en 2014, le système de services de santé a été gravement endommagé. Les établissements de soins de santé avaient déjà du mal à faire face au nombre croissant de cas de maladies non transmissibles (MNT) lorsque la pandémie de Covid-19 a commencé en 2020, affaiblissant davantage le système de santé.

« En raison de la pénurie et de l’insuffisance des ressources, d’un environnement de travail adéquat, du manque d’équipements médicaux de base et de médicaments, et de personnel médical hautement qualifié, les habitants étaient obligés de faire plus d’une heure et demi de route pour pouvoir consulter des médecins spécialisés dans la ville la plus proche, Benghazi », explique le responsable du centre de santé primaire Ahmed Al-Gheriani. La clinique est située dans le district d’Al Marj, une zone de près de 85 000 habitants, qui accueille des Libyens et des non-Libyens.

Le renforcement des services de soins de santé primaires

Pendant un an, Première Urgence Internationale a soutenu le centre de santé Ahmed Al-Gheriani afin de renforcer les capacités de prise en charge et techniques de l’ensemble du personnel médical.

« Les sessions de formation ont créé une solide synergie entre les différents départements de l’établissement de santé, ce qui a permis d’améliorer la qualité des services fournis par le personnel médical. En fait, nous observons non seulement un énorme changement d’attitude, mais aussi une augmentation significative du nombre de patients enregistrés pour le traitement des maladies non transmissibles par rapport au début du projet », déclare Ghazala.

Première Urgence Internationale améliore les services de santé en Libye dans la clinique Ahmed Al-GherianiClinique des maladies non transmissibles au centre de soins de santé primaires Ahmed Al-Gheriani dans le district d’Al-Marj I © Première Urgence Internationale

L’apport d’un soutien psychologique, intégré dans l’ensemble des services fournis par la clinique, contribue à réduire la tension et l’anxiété résultant de la pression liée au fait d’être porteur de maladies chroniques incurables comme l’hypertension, le diabète et les troubles endocriniens, en particulier pour les jeunes patients.

Une situation en nette amélioration malgré la pandémie de COVID-19

Gumaa, un libyen de 47 ans et père de neuf enfants, témoigne de son expérience au sein de la clinique Ahmed Al-Gheriani : « Avant de me rendre à la clinique, j’avais l’habitude de consulter un médecin et un laboratoire privés. Depuis que j’ai découvert les services offerts par la clinique, je m’y soigne et je me rends régulièrement à ma visite médicale. J’ai été reçu par le personnel infirmier qui a pris mes données et mesuré ma tension artérielle et mon taux de sucre. Ils m’ont même fourni des médicaments gratuitement. J’ai commencé à suivre leurs instructions et maintenant, je n’ai plus besoin de payer pour mon traitement ou le glucomètre. Après avoir reçu des séances d’éducation et de sensibilisation à la santé de la part de l’assistant social, j’ai réalisé que j’avais besoin d’un soutien psychologique. Les séances avec le psychologue m’ont aidé à retrouver espoir et motivation. Je me sens beaucoup mieux maintenant, et j’ai même de meilleurs résultats. Le service est de très bonne qualité et le personnel très attentionné, de l’infirmière au médecin en passant par l’assistante sociale ».

Depuis le début du projet, le nombre de patients enregistrés dans la clinique a augmenté de 77 %, ce qui a entraîné une plus grande affluence dans l’établissement de santé.

« Avec l’épidémie de COVID-19, la situation a dégénéré et le risque d’infection parmi les prestataires de soins et les visiteurs était élevé. Afin d’éviter la congestion à l’intérieur du centre de santé et d’améliorer les mesures de prévention et de contrôle des infections, Première Urgence Internationale a installé un bâtiment préfabriqué entièrement meublé et équipé avec des dispositifs médicaux dédiés aux consultations des patients atteints de maladies non transmissibles. Cette activité a été mise en œuvre en étroite collaboration avec les autorités locales qui ont fait don d’un terrain près du centre de santé », atteste Ghazala, responsable du centre de santé.

Face au manque de personnel hautement qualifié et à la pénurie de matériel médical et de médicaments, Première Urgence Internationale poursuit son soutien pour améliorer l’accès à des services de santé complets et de qualité pour la population vivant avec des maladies non transmissibles dans un pays affecté par des années de conflit et d’instabilité politique.

Ce projet a été réalisé avec l’appui du Centre de Crise et de Soutien (CDCS) et en coordination avec les autorités locales.

Pour en découvrir plus sur nos activités en Libye, cliquez-ici.

Comment sont utilisés vos dons ?

Stats Chaque année, Première Urgence Internationale affecte l’essentiel de ses ressources aux programmes qu’elle déploie sur ses différents terrains d’intervention et seulement 0,2% à la recherche de fonds. Vos dons sont essentiels.

Reprendre en main son destin !

Vos dons sont les garants de notre liberté d’action. Ils nous permettent de venir en aide aux populations affectées par des crises oubliées qui ne retiennent l’attention ni des médias, ni des bailleurs de fonds institutionnels. Les sommes collectées constituent ainsi les fonds propres de l’association, lui donnant une autonomie d’action et une réactivité accrue.
Faire un don