Cameroun : les ONG internationales appellent à intensifier la réponse humanitaire face aux besoins croissants des populations de l’Extrême-Nord du pays


Des attaques répétées contre des civils, des inondations à grande échelle et l’impact de la pandémie de COVID-19 aggravent une crise humanitaire déjà critique dans l’Extrême-Nord du Cameroun. Les ONG internationales actives dans la région appellent à une intensification de la réponse humanitaire pour répondre aux besoins des plus vulnérables.

Entre le 1er août et le 14 septembre, trois attentats suicides ont eu lieu dans des camps et des localités accueillant des personnes déplacées à l’intérieur du pays. Trente civils ont été tués et plus de quarante blessés. Ces attaques illustrent l’augmentation significative des incidents violents dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun ces derniers mois.

« Les survivants de ces attaques sont contraints de fuir, laissant tout ce qu’ils possèdent derrière eux, pour sauver leur vie. Souvent, ils n’ont pas d’endroit où dormir et quasi aucun accès à l’eau et aux soins » dit Fabienne Mially de Première Urgence Internationale, qui mène le Mécanisme de Réponse Rapide dans cette région. « Il est inacceptable que des populations passées par de telles violences et un tel désespoir ne reçoivent pas le soutien dont ils ont besoin ».

À ce jour, le conflit a entraîné le déplacement forcé de 321 886 personnes de manière interne au Cameroun et de 115 000 réfugiés nigérians. Plus de 30 000 personnes ont perdu la vie à la suite des violences.

« J’ai dû m’enfuir il y a un an quand mon village a été attaqué. J’ai vu les membres de ma famille se faire tuer et ces images sont encore présentes dans mon esprit. J’ai perdu le sommeil à cause des cauchemars », dit Fatima, 34 ans et enceinte. « Je suis en vie certes, mais j’ai du mal à me sentir vivante », a-t-elle ajouté. En plus de ces attaques, la région de l’Extrême-Nord a connu de très fortes pluies ces dernières semaines, entraînant de fortes inondations qui ont endommagé voire détruit les habitations, zones cultivées, ponts et routes et réduit encore l’accès aux services de base alors même que les besoins d’urgence augmentent de manière significative en termes d’abris, de soins, de protection et de sécurité alimentaire.

La pandémie de COVID-19 a par ailleurs entraîné des pertes importantes d’emplois et de revenus dans cette région, déjà marquée par la pauvreté, un accès très limité aux services sociaux et une forte insécurité.

Les ONG internationales apportent une assistance vitale aux populations touchées par cette crise aux multiples facettes, selon les principes de l’action humanitaire : humanité, impartialité, neutralité et indépendance. Les ONG internationales restent déterminées à fournir une assistance fondée sur ces principes à toutes les populations civiles touchées par la crise en cours en fonction de leurs besoins et sans discrimination, afin de sauver des vies.

Nous appelons à la protection des civils, au respect des principes humanitaires et à une réponse en adéquation avec l’ampleur des besoins des populations. Les activités humanitaires doivent être facilitées par un accès sans restriction aux populations et les ressources doivent être mobilisées avec diligence pour répondre aux besoins des plus vulnérables.

Comment sont utilisés vos dons ?

Stats Chaque année, Première Urgence Internationale affecte l’essentiel de ses ressources aux programmes qu’elle déploie sur ses différents terrains d’intervention et seulement 0,2% à la recherche de fonds. Vos dons sont essentiels.

Reprendre en main son destin !

Vos dons sont les garants de notre liberté d’action. Ils nous permettent de venir en aide aux populations affectées par des crises oubliées qui ne retiennent l’attention ni des médias, ni des bailleurs de fonds institutionnels. Les sommes collectées constituent ainsi les fonds propres de l’association, lui donnant une autonomie d’action et une réactivité accrue.
Faire un don