RD Congo : Des communautés à la fois bénéficiaires et actrices du changement


Présentes depuis 20 ans en République démocratique du Congo, les équipes de Première Urgence Internationale apportent leur aide à 350 000 personnes à l’échelle du pays. Dans la province du Nord-Kivu, les différentes interventions permettent particulièrement de lutter contre les difficultés de plus en plus grande d’accès à des services de santé de qualité.

Les communautés de la zone de santé de Kibua ont vu leur état de santé grandement s’améliorer; | © Première Urgence Internationale

Le territoire de Walikale, dans le Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo, est depuis plusieurs années le théâtre de conflits armés entraînant une dégradation majeure de l’état de santé des populations locales. Qu’ils soient victimes des violences ou indirectement affectés par le manque d’accès à des soins de santé de qualité, les habitants de la région sont particulièrement vulnérables aux maladies, à la malnutrition. De plus, la mortalité néonatale est particulièrement élevée (138‱ nouveau-né). Dans la zone de santé de Kibua (territoire de Walikale), seule 43% de la population a accès à l’eau potable et 40% des ménages déclarent que leurs enfants ont régulièrement la diarrhée. Les seuils de malnutrition aigüe sont particulièrement alarmants; le taux de malnutrition chronique est de 56.4 %, soit 16.4 points au-dessus du taux de gravité de 40% défini à l’échelle nationale.

Les équipes de Première Urgence Internationale se sont concentrées prioritairement à l’amélioration des conditions de vie des plus vulnérables, notamment par l’accès aux soins de qualité, la lutte contre la malnutrition aigüe, et enfin le renforcement de la résilience des communautés.

Les risques de l’automédication

Au village de Lubonga, par exemple, le centre de santé était dans un état « catastrophique »; d’après le président du comité de santé local. « Il est arrivé que certains patients préfèrent ne pas être hospitalisés, du fait de l’état du centre de santé, et optent pour l’automédication à domicile, » déplore-t-il. Première Urgence Internationale a réhabilité le centre de santé, construisant une salle d’hospitalisation des enfants, une petite pharmacie, un laboratoire et une maternité.

Une nouvelle maternité a également vu le jour à Kibua; permettant aux mères de la communauté d’accoucher dans de bonnes conditions. « J’ai donné le prénom de Martin à mon enfant; le prénom du chef de projet de Première Urgence Internationale, » avoue la première femme à donner la vie dans le nouveau centre. « Aujourd’hui, nous recevons les soins gratuits et, lors des accouchements, nous sommes assistées par des sage-femmes. De plus, nous recevons des pagnes, du savon, des couches et des tricots pour nos bébés, ce qui nous aide beaucoup. »

Les taux de morbidité et de malnutrition en flèche

Les accouchements à domicile peuvent causer des décès maternels et infantiles; mais on fait ces choix le plus souvent parce que des services de santé adéquats sont inaccessibles. Sur le long terme, ce manque d’accès a des effets très inquiétants sur les taux de morbidité et de malnutrition. Comme le décrit le président du comité de santé de Kishanga; « On avait pas sensibilisé la communauté à la prévention de la malnutrition ou des épidémies, causant de nombreux décès. »

En plus de renforcer les soins de santé dans les centres, il a été crucial de passer les bons messages; à tous les niveaux de la communauté, en passant parfois par les praticiens de médecine traditionnelle; vers qui une bonne partie de la population se tourne quand il n’y a pas de clinique. « Aujourd’hui, poursuit le président du comité de santé, on remarque une utilisation précoce des services de santé; et le renforcement de la collaboration entre médecine moderne et traditionnelle via, notamment, le renforcement des capacités des tradipraticiens sur la surveillance épidémiologique et le référencement. »

Au total, ce sont plus de 70 000 personnes qui ont bénéficié de cette intervention de Première Urgence Internationale, soutenue par le Bureau d’aide humanitaire (BHA). Dans les 11 aires de santé ciblées par le projet, 34 446 personnes ont pu bénéficier d’activités en santé. Le maillage important au niveau communautaire a également permis à 29 672 personnes de bénéficier d’activités de nutrition; notamment de sensibilisations et de dépistage, afin de permettre d’augmenter les capacités de résilience et d’induire un changement positif des comportements sur le long terme.

Ici au centre de santé de Lubonga; la clinique réhabilitée par Première Urgence Internationale permet au personnel de reprendre les soins | © Première Urgence Internationale


Nous vous conseillons également

Comment sont utilisés vos dons ?

Stats Chaque année, Première Urgence Internationale affecte l’essentiel de ses ressources aux programmes qu’elle déploie sur ses différents terrains d’intervention et seulement 0,2% à la recherche de fonds. Vos dons sont essentiels.

Reprendre en main son destin !

Vos dons sont les garants de notre liberté d’action. Ils nous permettent de venir en aide aux populations affectées par des crises oubliées qui ne retiennent l’attention ni des médias, ni des bailleurs de fonds institutionnels. Les sommes collectées constituent ainsi les fonds propres de l’association, lui donnant une autonomie d’action et une réactivité accrue.
Faire un don