Interview de Moussa Kaba, coordinateur santé au Burkina Faso


Moussa est coordinateur santé pour Première Urgence Internationale au Burkina depuis Octobre 2020

Peux-tu te présenter s’il te plait ? 

Je suis médecin généraliste en cours de finalisation d’un master 2 en santé communautaire et épidémiologie. Je viens de la république de Guinée, j’ai 38 ans, je suis marié et père d’un petit garçon très mignon.

Quel travail voulais-tu faire quand tu étais petit ?

Dès mon enfance, je me disais que je voulais être docteur parce que mon père était directeur d’un hôpital.

Comment est venu ton engagement humanitaire ?

Pendant un de mes stages, j’ai réalisé que je devais attendre que les malades viennent me voir alors j’ai préféré rejoindre les ONG qui interviennent pour sauver des vies en allant directement sur le terrain.

Quel a été ton parcours chez Première Urgence Internationale ?

Après une collaboration avec l’équipe Première Urgence Internationale en Guinée, j’ai commencé l’expatriation en 2017 en tant que Responsable de Projet santé sur la base de Ndélé en République Centrafricaine pendant 18 mois. Je suis ensuite devenu Responsable de Projet santé sur la base de Bangui toujours en République Centrafricaine pendant 7 mois.

Je suis actuellement en mission au Burkina Faso en tant que Coordinateur Médical depuis octobre 2020.

Quelle est la chose que tu as faite dont tu es le plus fier depuis que tu travailles chez Première Urgence Internationale ?

J’ai beaucoup d’histoires à raconter qui me donnent l’amour de ce métier d’humanitaire !

Lorsque j’étais Coordinateur Santé en République Centrafricaine, on a pu construire les bâtiments de tout un district sanitaire à Bangui, qui permet aujourd’hui aux autorités sanitaires, régulateur du système de santé de pouvoir travailler dans un cadre idéal.

Je me souviens également que nous avons facilité le référencement d’un jeune malade de Ndélé vers Bangui. Il était malade depuis longtemps et le plateau technique de Ndélé ne permettait pas à sa prise en charge; on a donc facilité son évacuation via le vol UNHAS afin de venir à Bangui. Je l’ai accueilli à l’aéroport pour le conduire à l’hôpital où il a rencontré un professeur spécialisé en traumatologie; celui-ci a ordonné son hospitalisation. Il a suivi des interventions que Première Urgence Internationale a facilité. Il a pu remarcher sans béquille.

Est-ce que tu peux nous décrire la situation actuelle dans la région Sahel des trois frontières (Burkina Faso, Mali et Niger) ?

La situation est de pire en pire, les gouvernements du Sahel sont en train de perdre des territoires au profit des groupes armés non identifiés. Du coup, les besoins humanitaires dans ces trois pays ne font que s’accroitre. Les gouvernements n’arrivent pas à répondre aux besoins des populations, les partenaires techniques et financiers apportent leur aide mais il reste un gap.

Quels sont les besoins humanitaires les plus urgents ?

Les populations dans ces trois pays ont besoin de tout ! Les priorités sont les abris parce qu’ils quittent leur localité et ils dorment parfois dehors, la santé et la sécurité nutritionnelle. La protection est également très importante parce que les gens quittent leur localité par peur et se réfugient dans d’autres localités donc il faut les protéger.


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