POLOGNE : MISE EN PLACE DES PREMIÈRES ACTIONS D’URGENCE
L’avancée de l’offensive russe en Ukraine entraîne l’intensification des déplacements de population vers les pays frontaliers. La Pologne est devenue l’un des théâtres de l’aide humanitaire face à ce flux massif de réfugiés. Les équipes de Première Urgence Internationale sont à pied d’œuvre afin de répondre efficacement aux nouvelles vulnérabilités provoquées par ces exils forcés via des dispositifs liés à la sécurité et à la santé mentale et physique des populations déplacées.
Gare de Przemyśl en Pologne, © Tinou-paï BLANC I Première Urgence Internationale
On estime aujourd’hui que le nombre de réfugiés venant d’Ukraine approche rapidement des 2,7 millions dont 1,6 million ayant trouvé refuge sur le territoire polonais[1]. Après avoir dépassé les différents postes-frontières, ces vagues de réfugiés se rendent dans des points d’accueil comme la gare de Przemyśl devenue un lieu de transit incontournable en Pologne depuis le début de la crise ukrainienne.
L’équipe de Première Urgence Internationale a pu recueillir le témoignage d’une jeune femme ukrainienne arrivée à la gare de Przemyśl jeudi 3 mars. Après avoir passé plusieurs jours dans des abris souterrains et ne réussissant à dormir que quelques heures par nuit, elle a décidé de quitter l’Ukraine afin de rejoindre son frère en Pologne. Comme une majorité des réfugiés ayant traversé la frontière polonaise, elle souffre déjà des conséquences psychologiques de la guerre et de l’exil. Elle nous dépeint notamment l’atmosphère étouffante et anxiogène de son départ à la gare de Kyiv : « Il n’y a aucune organisation, personne ne sait à quelle heure partent les trains et vers où ils se dirigent. Il y a énormément de monde. Quand les trains arrivent, on a seulement quelques minutes pour accéder aux quais et une masse de gens se ruent pour entrer dans les wagons. Les gens se poussent, des mères et des enfants pleurent, c’est le chaos total. J’ai essayé de monter dans deux trains avant de finalement réussir à en prendre un troisième ».
Point de passage de Medyka en Pologne, © Tinou-paï BLANC I Première Urgence Internationale
Des milliers de femmes, d’enfants et de personnes âgées et handicapées arrivent dans ces points d’accueil, éreintés par le voyage, anxieux et transportant le strict nécessaire. Les conditions d’exil sont éprouvantes comme l’explique cette réfugiée ukrainienne rencontrée à la gare : « J’ai fait le voyage dans le train dans la pénombre la plus totale pour ne pas être repérée. On nous a demandé de ne pas utiliser nos téléphones afin de ne pas être géolocalisé par l’ennemi. Il y a tellement de monde que c’est impossible de s’asseoir, j’ai passé la majorité de mon voyage debout ».
UN SUPPORT PSYCHOSOCIAL INDISPENSABLE POUR AIDER LES RÉFUGIÉS À SE RECONSTRUIRE
La rupture physique et émotionnelle provoquée par la guerre et la migration forcée se fait déjà ressentir parmi les réfugiés. La prise en charge psychosociale de ces personnes est une priorité au même titre que leur accès à des abris et à des produits de première nécessité.
Plusieurs types de profils ont été identifiés comme étant particulièrement vulnérables notamment les personnes ne revêtant pas la nationalité ukrainienne. L’équipe de Première Urgence Internationale constate que ces dernières éprouvent de grandes difficultés à accéder aux services de protection et à l’assistance déployés dans la région. De plus, la vulnérabilité des personnes âgées est renforcée due à un manque de maîtrise des nouvelles technologies de l’information. En effet, l’accès aux informations se déroulent principalement sur les réseaux sociaux déjà surchargés et sur des sites Internet.
La pluridimensionnalité de la vulnérabilité des populations sera au cœur de la réponse de Première Urgence Internationale. Chaque facteur, comme l’âge, le genre, le handicap, la nationalité, induit une vulnérabilité accrue face à la violence et aux problèmes de santé physiques et mentaux. Nos équipes d’urgence sont particulièrement attentives à faciliter l’accès à l’assistance pour toute personne vulnérable et à la mise en place de mesures adaptées permettant l’inclusivité de la réponse humanitaire.
PLUSIEURS ONG MUTUALISENT LEURS ACTIONS POUR RENFORCER LEUR EFFICACITÉ DANS LA RÉPONSE D’URGENCE EN POLOGNE
Dans le cadre du Response Refugee Plan (RPP), Première Urgence Internationale collabore avec le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), des ONG internationales (MEDAIR, Action contre la Faim, HOPEProject) et nationales (Croix Rouge polonaise, Polish Humanitarian Action, Fondation Ocalenie) ainsi qu’avec des associations de volontaires (Grupa Granica). Ensemble, nous tentons de mettre en place une réponse d’urgence adaptée afin de fournir une assistance aux réfugiés tant aux points d’accueil qu’aux postes-frontières au sud-est de la Pologne.
Atelier d’aide psychosociale avec des enfants réfugiés mis en place par Première Urgence Internationale © Tinou-paï BLANC I Première Urgence Internationale
L’objectif de Première Urgence Internationale en Pologne consiste en la prévention et l’atténuation des conséquences du déplacement forcé sur la sécurité et la santé mentale des réfugiés fuyant le conflit ukrainien. Nos équipes d’urgence se mobilisent afin d’informer, d’orienter et d’offrir un support psychosocial ainsi qu’une réponse de protection immédiate aux personnes en exil au sein des différents points de transit, des zones stratégiques d’arrivée manquant actuellement de services d’assistance humanitaire structurés. Ce jeudi 11 mars, les premières activités psychosociales ont débuté à Przemyśl, au sein de la gare et du supermarché Tesco converti en centre d’accueil.
VOUS POUVEZ SOUTENIR NOS ACTIONS
Votre contribution permettra à nos équipes de poursuivre notre mandat d’assistance humanitaire auprès des victimes de la guerre en Ukraine et d’adresser une aide de première nécessité aux personnes ayant fui vers les pays voisins.
Faites un don d’urgence pour la population civile.
[1] Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), 12 mars 2022.
