Mobilisation contre la coqueluche dans un bidonville de Seine-Saint-Denis


Ce mercredi 7 septembre, la mission France de Première Urgence Internationale organisait, en partenariat avec l’ARS (Agence Régionale de Santé), le Conseil départemental, Médecins du Monde et ADSF (Association pour le Développement de la Santé des Femmes) une campagne de vaccination contre la coqueluche dans un bidonville de Saint Ouen. L’objectif étant d’éviter la propagation de la maladie dont deux cas ont été signalés dans ce bidonville il y a quelques jours. Deux interventions ont ainsi été menées permettant dans un premier temps de donner un traitement préventif et dans un second temps de vacciner près de 100 personnes dont une majorité d’enfants.

Le difficile accès aux soins des populations précaires

Plus de 300 personnes d’origine roumaine vivent dans ce bidonville qui jouxte la déchèterie de Saint Ouen. Les conditions de vie y sont particulièrement difficiles, sans un accès réglementaire à l’eau potable et à l’électricité. En moyenne, les familles restent trois mois au même endroit, enchaînant les allers-retours entre la France et la Roumanie. A chaque retour sur le territoire français, ces populations ne disposent d’aucuns droits étant considérées comme « touristes », puis peuvent au bout de trois mois faire une demande d’AME (Aide Médicale d’Etat) afin de bénéficier d’une prise en charge médicale, ce qui nécessite d’avoir une domiciliation et de pouvoir prouver leur présence sur le territoire au delà de ce délai. Par ailleurs, une fois ce délai de 3 mois de « tourisme » écoulé, ces personnes deviennent également expulsables. L’ensemble de ces contraintes administratives participe à un difficile suivi médical.

Les médiateurs sanitaires au cœur du dispositif

Première Urgence Internationale intervient en France auprès des populations précaires via des actions de médiations sanitaires. Au quotidien au contact des personnes les plus fragilisées, les médiateurs sanitaires ont joué un rôle décisif d’information auprès des habitants de ce bidonville pour les informer de la nécessité de se faire vacciner. En effet, nombreux sont ceux qui pensent être protégés de toutes les maladies car « ils ont déjà été vaccinés contre le BCG », vaccin dont ils portent la marque sur le bras ou « parce qu’ils ne sont pas malades ». Le médiateur sanitaire, personne de confiance qu’ils connaissent et avec qui ils ont l’habitude d’échanger est le garant du succès de ce type de mobilisation. Comme le souligne Najat Lahmidi, chargée de projet santé de l’association « La médiation sanitaire ne se substitue pas aux institutions mais fait le lien entre les institutions et les bénéficiaires ».

Près de 100 personnes vaccinées, une opération réussie

Mercredi, les équipes ont majoritairement vacciné femmes et enfants, « il est plus difficile de convaincre les adultes  de se faire vacciner, notamment les hommes » précise Roxana Albu-Merciée médiatrice sanitaire de Première Urgence Internationale. La réticence devant la vaccination tient principalement à une méconnaissance de la prévention en santé. Les enfants sont assez volontaires, certains demandent même « s’ils pourront aller à l’école s’ils se font vacciner ». La coopération des différentes équipes sur le terrain a ainsi permis de vacciner près d’un tiers de la population du bidonville afin d’éviter la propagation de la coqueluche, un bilan satisfaisant même s’il reste toujours énormément à faire pour cette population qui souhaiterait avoir accès à des logements décents et plus encore à l’eau potable. Enfin, l’association se félicite d’avoir réussi à mobiliser les acteurs institutionnels à qui il incombe en réalité d’intervenir sur ces questions de santé publique et espère que cette mobilisation se poursuivra, notamment pour le rappel de la vaccination sans lequel la couverture vaccinale contre la coqueluche ne sera pas effective.

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