Lever les tabous sur le VIH et la sexualité en RDC


En République démocratique du Congo, des animateurs se rendent dans les classes afin d’offrir aux jeunes des informations sur le VIH et le Sida et pour parler plus largement de sexualité. Des sujets tabous dans le pays.

le VIH et la sexualité en RDC

Dans une salle de classe, Dr Héritier Moengo, responsable technique santé-nutrition à Kinshasa et Dr Lakis Mavueta, l’animateur communautaire de la zone de santé, se tiennent prêts à répondre aux questions de leur auditoire sur la sexualité en RDC. Devant eux, les mains se lèvent timidement. Pendant 20 minutes, Héritier et Lakis ont parlé de plusieurs thèmes :

  • modes de transmission des infections sexuellement transmissibles
  • VIH/SIDA 
  • mesures de prévention
  • Et plus généralement la sexualité à ces adolescents de plus de 15 ans.

Le VIH et la sexualité en RDC, des sujets tabous pour le personnel de santé

Les 10 dernières minutes de leur intervention sont consacrées à un moment de questions-réponses. « Dans le pays, la sexualité est un sujet tabou. Pour certains, les jeunes n’ont pas le droit à la sexualité » déclare Héritier. Même si les jeunes ne prennent pas facilement la parole devant leurs camarades de classe, la présence de personnel d’information dans les salles de classe est déjà une réussite. En effet, l’objectif de ce programme de sensibilisation, mis en place dans les salles de classe, est d’apporter les bases de l’information et d’orienter les jeunes vers les centres de santé dans lesquels du personnel formé pourra répondre plus longuement aux interrogations. « Les jeunes ont tendance à chercher des informations entre eux et beaucoup d’idées fausses circulent parmi eux, notamment sur les modes de transmission du VIH ».

Il faut faire évoluer les mentalités

Dans une unité spécifique des centres de santé baptisée « centre informatif », les adolescents peuvent raconter leur situation et faire part de leurs problèmes personnels. Pour Héritier, « les membres de cette unité ont la tâche de convaincre les jeunes de se faire dépister » mais cette mission n’est pas toujours évidente car le personnel, lui-même, a parfois des tabous bien ancrés. « Les jeunes sont souvent blâmés par les adultes lorsqu’ils évoquent la sexualité. Il faut faire évoluer les mentalités ». Première Urgence Internationale forme le personnel soignant afin que les adolescents ne soient pas infantilisés et que leurs difficultés soient traitées sérieusement. Selon Héritier, les centres de santé ne sont pas suffisamment fréquentés par les jeunes aujourd’hui.

Lever les résistances à la prévention

Environ 2 000 jeunes ont été sensibilisés sur le VIH et la sexualité en RDC dans les écoles grâce à ce projet. Pour la deuxième phase, Première Urgence Internationale souhaite étendre ses activités et utiliser une approche communautaire. « Nous souhaitons former les jeunes pour qu’ils parlent aux autres jeunes. Ils se parlent plus facilement les uns les autres ». Les séances de sensibilisation pourraient avoir lieu dans des centres religieux,  les centres  d’activités ludiques où de nombreux adolescents se réunissent. Le but étant de faire passer l’information et de lever les résistances à la prévention et à l’échange d’informations.

La République démocratique du Congo reste en effet l’un des pays les plus affectés par le VIH de la région de l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Selon un rapport de l’ONU SIDA, 38% des nouvelles infections sont enregistrées chez jeunes femmes en âge de procréer et 83,2 % d’entre elles n’ont jamais effectué de test VIH.

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