Journée mondiale des réfugiés – Zoom sur la Libye


Pour la Journée internationale des réfugiés, Première Urgence Internationale alerte sur la situation des réfugiés et migrants en Libye, qui n’ont pas accès à une protection internationale et qui peuvent être détenus arbitrairement.

Libye

Depuis 2001, le 20 juin est la Journée internationale des réfugiés. Aujourd’hui dans le monde, ce sont 25,4 millions de réfugiés qui ont fui leur pays. Souvent, par crainte de persécutions basées sur leur race, leur religion, leur nationalité, leur appartenance à un groupe social, ou leur opinion politique.

Le statut de réfugié prévoit une protection internationale pour les individus. Cela arrive quand le pays d’origine n’est plus en mesure de la leur assurer. Privée de cette protection, une personne a, comme le prévoit la Déclaration universelle des droits de l’homme, le droit de demander la protection d’un autre État : c’est le droit d’asile. Cependant, certains pays, en proie à des crises humanitaires importantes, rendent impossible les demandes d’asile pour les personnes en besoin de protection internationale. C’est le cas de la Libye.

La migration criminalisée par la loi

La Libye se situe sur l’une des principales routes migratoires menant à l’Europe. C’est un pays de destination et de transit pour la migration depuis des décennies. Sous le régime de Kadhafi, de nombreux secteurs (travaux de construction, services médicaux – infirmiers, ambulanciers, etc.) avaient déjà recours à l’emploi de travailleurs étrangers. Ils étaient au nombre de 2 millions avant la crise.

Mais avant la révolution de 2011, la migration était criminalisée par la loi. Le régime avait conclu des accords avec les gouvernements européens pour limiter les flux migratoires. La loi, toujours en vigueur actuellement. Elle prévoit pour toute entrée et séjour irréguliers dans le pays une peine d’emprisonnement. Cette peine est accompagné de travaux forcés ainsi que d’une amende, avant un renvoi à la frontière. Ainsi, les migrants et réfugiés arrêtés par les autorités, ou interceptés en mer, sont renvoyés dans des centres de détention. Ils peuvent y être détenus arbitrairement pour des périodes indéfinies, sans aucune option de recours légal.

Dans le cadre de cette détention, les migrants et réfugiés, y compris les femmes et les enfants, peuvent être sujets à de graves violations des droits de l’homme. Comme des exactions comprenant violence physique et psychique, violence sexuelle, exploitation, ou extorsion, etc. Souvent, l’expulsion se fait via un renvoi à la frontière, souvent en plein désert, sans opportunité de déposer une demande d’asile.

3 930 réfugiés détenus en Libye

Le régime de Kadhafi chutte en 2011. En 2014 c’est la reprise des hostilités. Elles entraînent une forte instabilité politique. Les autorités centrales libyennes perdent le contrôle d’une partie de leurs frontières. Cela a fait du pays un passage privilégié de migration vers l’Europe. C’est dans ce contexte, que la Libye connait un afflux massif de migrants depuis plusieurs années maintenant. Selon l’IOM, 670 000 migrants seraient aujourd’hui en Libye.

Ces chiffres incluent 55 665 réfugiés et demandeurs d’asile. Ils sont enregistrés dans le pays par l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Ils comprennent également un nombre estimé entre 5 000 et 7 000 personnes détenues par les autorités libyennes. 3 930 d’entre eux sont réfugiés. Parmi ces réfugiés détenus, on dénombre 1 235 enfants (dont 1 138 mineurs non-accompagnés et 209 femmes). Par ailleurs, une part inconnue des migrants et réfugiés sont aux mains de trafiquants.

Une aide humanitaire indispensable

Des ONGs locales et internationales, et des agences des Nations Unies interviennent dans le pays. Elles fournissent une assistance aux personnes les plus vulnérables, dont les réfugiés et les migrants. Celles-ci interviennent à l’intérieur et/ou en-dehors des centres où les migrants et refugiés sont détenus. Elles constituent les seuls moyens par lesquels les réfugiés peuvent avoir accès à une protection internationale.

Après l’ouverture de la mission Libye en 2017, Première Urgence Internationale a débuté une intervention en centres de détention pour migrants et réfugiés. Elle y déploie une équipe de santé mobile, en distribuant des kits d’hygiène et en réalisant des travaux de travaux de réhabilitation. Ils ont pour objectif de permettre un accès à de l’eau potable et des sanitaires (accès aux toilettes, à des aires de lavage, mise en place de système de gestion des eaux usées, etc.) pour tous les détenus. L’objectif étant de permettre l’accès à des services de santé, ainsi qu’à des moyens d’hygiènes. Et cela pour assurer la dignité des personnes, mais aussi permettre la réduction du développement de maladies, y compris celles liées à l’eau ou à l’insalubrité.

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