Lutter contre les troubles psychosociaux en Jordanie


En janvier 2016, un programme communautaire qui s’adresse aux réfugiés et aux populations hôtes de la Jordanie, du Liban et de l’Irak a débuté. En Jordanie, deux centres communautaires accueillent plus de 350 personnes par mois.

Lorsque Noor, conseillère psychosociale, voit arriver Samia dans le service psycho-social, elle comprend immédiatement que la jeune femme syrienne réfugiée à Amman en Jordanie depuis quelques années, souffre de dépression et d’anxiété post-traumatique. Comme Samia est incapable de communiquer en groupe, Noor décide de la suivre individuellement. Petit à petit, elle l’intègre à des activités collectives. Après quelques temps, Samia révèle des talents de cuisinière. Quelques semaines plus tard, elle devient l’assistante des cours de cuisine du centre. Un bond en avant pour cette jeune femme.

Samia est l’une des bénéficiaires du programme communautaire développé par Première Urgence Internationale et financé par l’Agence Française de Développement (AFD). Ce programme a débuté en janvier 2016 et vise à apporter un soutien médico-social aux personnes réfugiées et aux populations hôtes en Jordanie au Liban et en Irak.

En Jordanie, les personnes sont orientées par des travailleurs sociaux qui rencontrent les personnes à leur domicile, évaluent leurs besoins et les dirigent vers les structures adaptées comme les deux centres communautaires mis en place dans le cadre du programme. « Les réfugiés font parfois face à de gros obstacles administratifs en Jordanie. Certains ne parviennent pas à accéder aux services de santé car il leur manque bien souvent des documents officiels. La plupart vivent dans de mauvaises conditions. Les problèmes d’hygiène ne sont pas rassurants et ils ont du mal à joindre les deux bouts », déplore Rosanna Rosengren-Klitgaard, chargée du programme communautaire en Jordanie pour Première Urgence Internationale.

« Ils souffrent de trauma »

Des travailleurs sociaux accueillent, informent et accompagnent les réfugiés à travers des sessions individuelles sur leurs droits dans le pays. Ils sensibilisent les réfugiés et les populations hôtes vulnérables à l’hygiène, aux méfaits du tabagisme ou encore au diabète et des conseillères psychosociales accompagnent les personnes souffrant de troubles psychosociaux.
Les centres communautaires organisent également des séances de soutien psycho-social individuelles et collectives. « Les syriens sont dans le pays depuis parfois plus de trois ans mais ils ont toujours le souvenir de ce qui s’est passé en Syrie. Ils souffrent de trauma. Et la vie est difficile pour eux dans le pays car souvent les parents ne travaillent pas et les enfants ne vont pas à l’école. L’oisiveté, le manque de documentation légale et les conditions de vie difficiles accentuent les troubles psychosociaux », explique Rosanna.

Les conseillères psychosociales organisent des activités collectives, comme les cours de cuisine, auxquels a participé Samia, afin que les adultes isolés se retrouvent ensemble.

Pour les enfants réfugiés, qui n’ont parfois pas pu aller à l’école pendant des années, les centres communautaires proposent des cours de rattrapage en arabe, anglais, mathématiques et sciences. En attendant de trouver une place dans une école publique, 73 enfants sont suivis dans les centres communautaires. Shahed, l’institutrice, se souvient d’un enfant de 15 ans qui est arrivé au centre et qui était illettré. « Après avoir suivi le module, il était capable de lire et écrire », affirme Rosanna, « C’est un projet très utile et qui répond à des besoins très concrets ».

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