IRAK : A Fallujah, les habitants reviennent après avoir fui la guerre


Ramadi et Falloujah sont deux villes emblématiques en Irak, situées dans le gouvernorat d’Anbar, qui ont été saisies par l’État islamique d’Irak et du Levant (DAECH) entre 2014 et 2015. Les forces armées irakiennes et leurs alliés lancent une opération militaire en 2016 visant à reconquérir les zones tenues par DAECH : de violents combats provoqueront une destruction généralisée dans les deux villes, alors que la région est déjà largement ravagée par la guerre d’Irak lors des années précédentes. Ici, tout est à reconstruire et la population est mise au défi de répondre à ses besoins les plus élémentaires.

Campement informel de Ramadi, Gouvernorat d’Anbar, IRAK – © Batiste Hostache Herrera | Première Urgence Internationale

Entre 2014 et 2016 l’Irak connait un mouvement massif de sa population à l’intérieur du pays, dont une grande majorité provient des gouvernorats d’Anbar et de Ninewa fortement touchés par le conflit. 7 ans après le début de la crise, environ 2,5 millions de personnes sont toujours dans le besoin et on compte 6,1 millions de personnes déplacées depuis leurs lieux d’origine vers des camps et autres établissements informels.[1]

Les familles ont depuis décidé de revenir dans la région : les gouvernorats de Ninewa et d’Anbar enregistrent les pourcentages les plus élevés de retours.  Le district de Fallujah fait état de 92 % de retours bien que la plupart des personnes vivent encore dans des conditions difficiles dans des campements informels ou dans des maisons en location.

Le conflit impacte durement le secteur de la santé

La région souffre d’un manque d’infrastructures médicales, et particulièrement dans le sous-district d’Amriat Al Fallujah (AAF). L’hôpital principal a été la cible de frappes répétées pendant des mois durant le conflit, et les impacts sont encore visibles sur les murs.

Lorsque l’équipe de Première Urgence Internationale a évalué les besoins de l’établissement, l’hôpital manquait d’équipements médicaux, de matériel. Il manquait également de médicaments pour couvrir les besoins de la population et faire face à la charge de travail.

L’hôpital était également en incapacité de fournir des services en santé mentale en raison d’un manque de personnel ; les patients étaient systématiquement orientés vers l’hôpital de Ramadi, soutenu par Première Urgence Internationale dans le cadre d’un autre projet, et qui compte le seul psychiatre du gouvernorat.

L’Hôpital d’AAF, Gouvernorat d’Anbar, IRAK – © Batiste Hostache Herrera | Première Urgence Internationale

Première Urgence Internationale a décidé de participer à la réhabilitation de la zone tout en renforçant la Direction de la Santé d’Anbar afin de répondre aux besoins de la population de manière durable.

Le soutien apporté à l’hôpital d’AAF est essentiel car il permet de couvrir les besoins en santé d’environ 130 000 personnes et sert de point de référence pour huit centres de soins de santé primaires, en plus de couvrir de nombreux campements informels.

La distance et le manque d’accès aux services de santé ont un impact immédiat sur la morbidité et la mortalité.

Première Urgence Internationale aide l’hôpital à répondre aux besoins les plus urgents, à travers la fourniture d’équipements médicaux et de laboratoire, mais aussi du matériel non médical tels que des pompes à eau et des chauffe-eau afin de garantir une eau disponible et appropriée pour les patients et le personnel.

Le personnel de l’hôpital bénéficie par ailleurs de formations sur la bonne gestion des stocks et l’allocation rationnelle des ressources; pour permettre notamment à la pharmacie de l’établissement de garantir un accès aux médicaments. Pour permettre également de gérer les flux de manière efficace.

L’équipe de Première Urgence Internationale soutient le déploiement d’un système d’information sanitaire pour la pharmacie et l’entrepôt; en étroite coordination avec la Direction de la Santé.

Cela permettra de mettre en place un meilleur suivi des besoins à long terme en médicaments, consommables et équipements médicaux. Le personnel de l’établissement a été formé pour assurer la bonne utilisation de ce nouveau logiciel. Du matériel informatique a également été acheté pour répondre aux besoins de l’hôpital.

Matériel informatique livré à l’hôpital d’AAF, Gouvernorat d’Anbar, IRAK – © Yousif Ismael | Première Urgence Internationale

Renforcer le système de santé existant pour une sortie de crise plus durable

Le projet mis en œuvre par Première Urgence Internationale vise à renforcer le système de santé déjà en place. Cela de manière durable en dispensant des formations au personnel de l’hôpital et en fournissant l’équipement manquant.

Des formations sur les soins d’urgence et sur les procédures de prévention et de contrôle des infections ont été organisées. Cela afin de renforcer la capacité du personnel soignant.

Avec un module « formation de formateurs », les participants peuvent notamment accompagner d’autres membres du personnel. Ils peuvent aussi partager leurs connaissances nouvellement acquises, comme la gestion des déchets médicaux et l’assainissement.

Première Urgence Internationale assure également une session axée sur la santé mentale et le soutien psychosocial (SMSPS). De même que le déploiement d’un psychologue accompagné d’un travailleur social au sein de l’hôpital. Cela permet de proposer des consultations en SMSPS et d’appuyer le personnel hospitalier nouvellement formé dans cette discipline.

Première Urgence Internationale a renforcé le système de référencement vers les services spécialisés en santé mentale; afin de garantir sa pérennité après la fin du projet.

Avec le soutien financier du Centre de Crise et de Soutien (CDCS) du Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères.

[1] Humanitarian Needs Overview, OCHA

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