Intervenir au Soudan du Sud : un challenge permanent


Indépendant depuis 2011, le Soudan du Sud connait une situation difficile, constamment instable et souvent violente depuis décembre 2013. Malgré un accord de paix signé en 2015, la situation de ce pays, déjà très pauvre avant la crise, reste très compliqué. Cobi Rietveld, cheffe de mission de Première Urgence Internationale au Soudan du Sud, et présente sur ce terrain depuis 4 ans, nous raconte les nombreux défis à relever dans un pays où près de la moitié de la population, soit 7 millions de personnes, sont en insécurité alimentaire.

PUI au Soudan du Sud

Photographie de © Gwenn Dubourthoumieu.

Survivre pour essayer de vivre

« Très peu de gens arrivent à placer le Soudan du Sud sur une carte, entame Cobi Rietveld. Il faut imaginer un pays avec une économie très mal en point, dans lequel de nombreux enfants ne vont pas à l’école et une majeure partie de la population ne mange pas à sa faim. Plus d’un Soudanais sur deux est sans travail ou n’est pas payé par son employeur. Les récoltes sont très maigres et l’approvisionnement en eau très instable. Cette situation pèse sur l’agriculture mais aussi directement sur la santé de la population. Malheureusement au Soudan du Sud, le quotidien de millions de personnes c’est de tenter de survivre. Dans ce contexte, améliorer les conditions de vie des populations et leur permettre de retrouver leur autonomie constitue un véritable défi. »

Soutenir les structures existantes plutôt que s’y substituer

« Première Urgence Internationale a élaboré une stratégie fondée sur la mise en œuvre de solutions aussi durables que possibles. Dans la région d’Aweil, zone dans laquelle nous travaillons, nous développons des programmes pour assurer la sécurité alimentaire et apporter les biens de première nécessité. Nous distribuons donc des semences, des outils, des kits de pêche. Nous soutenons aussi le système de santé publique.

Sur le terrain, cela signifie que nous prenons en charge les enfants malnutris. L’objectif est de les diagnostiquer le plus rapidement possible pour améliorer la prise en charge. Nous nous assurons que les enfants soient vaccinés et que les femmes enceintes soient correctement suivies pendant leur grossesse et lors de l’accouchement.

Travailler continuellement dans l’intérêt des bénéficiaires

L’objectif n’est pas de se substituer aux structures existantes mais de renforcer leurs capacités. Par exemple, pour les centres de santé, nous assurons l’approvisionnement en médicaments. De plus, nous formons et nous assurons du bon paiement des salaires du personnel. En effet, certains centres de santé, qui sont officiellement gratuits, voient certains personnels essayer de se faire rémunérer directement par les patients ou quitter leurs postes en cas de retard de paiement des salaires. Ces conjonctures ont évidemment des conséquences directes sur la santé des patients.

Pour réussir notre intervention au Soudan du Sud, nous devons prendre en compte l’ensemble des besoins de la population. Il s’agit de casser certains mécanismes de survie qui sont négatifs à moyen-terme. Par exemple, pour lutter contre le paludisme et améliorer la santé de la population, rien ne sert de fournir une moustiquaire à une famille qui ne mange pas à sa faim. En effet, la moustiquaire pourrait être vendue ou troquée pour de la nourriture. C’est ce que Première Urgence Internationale essaie de faire depuis 2015 avec une approche globale des besoins.

Réaliser une approche globale des besoins

Pour obtenir une amélioration des conditions de vie dans la zone, cette approche est indispensable. Elle doit être couplée avec une capacité à nouer des relations solides avec l’ensemble des acteurs de la réponse humanitaire. Cela comprend : les autorités locales, ministère de la Santé, ministère du Travail, autres ONG présentes etc. Il faut veiller à ce que nos interventions soient bien comprises et essayer de faire travailler tout le monde dans le même sens. C’est l’intérêt des populations que nous aidons qui est visé. Un challenge passionnant et permanent. » conclut Cobi Rietveld.

 

Suite à l’épidémie de maladie à virus Ebola déclarée en République Démocratique du Congo, et à l’identification de cas proches de la frontière, les équipes de Première Urgence Internationale au Soudan du Sud sont aussi en veille active pour se préparer à une réponse d’urgence dans le pays si nécessaire.

Plus d’informations sur la situation en République Démocratique du Congo : Ebola : vigilance absolue après un cas diagnostiqué à Goma (RDC)

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