En Afghanistan, aider les femmes à accoucher en sécurité


Dans l’Est de l’Afghanistan, Première Urgence Internationale améliore l’accès au suivi maternel et néonatal, pour les femmes vivant dans des villages reculés. Grâce à ce programme, le nombre d’accouchements médicalisés a augmenté, dans les cinq centres de santé soutenus par l’ONG.

Donner l'accès aux accouchements médicalisés en Afghanistan

En Afghanistan, l’espérance de vie des femmes est l’une des plus basses au monde, malgré un taux de fécondité parmi les plus hauts de la planète. La mortalité maternelle est parmi les principales causes de décès chez les femmes en Afghanistan. Dans le cadre de son intervention dans le pays, Première Urgence Internationale travaille activement à améliorer l’accès aux soins maternels et néonatals, pour les femmes vivant dans des villages reculés de la province de Kounar, à l’Est du pays. L’ONG vise à résoudre les obstacles existants à l’accès aux accouchements médicalisés en Afghanistan, pour permettre une transformation durable dans le recours aux services de santé. Les équipes s’appuient pour cela sur :

  • La mobilisation communautaire, pour sensibiliser à la pratique des accouchements médicalisés dans les villages reculés ;
  • La mise en place de services obstétricaux d’urgence primaire, accessibles 24/7, de qualité, et culturellement acceptables, via la réhabilitation d’infrastructures, la formation d’équipes et la construction de logements pour les sages-femmes ;
  • L’allocation d’un soutien financier pour les femmes enceintes, pour couvrir les coûts de transport. Un projet pilote, qui vise à mettre en place une caisse de solidarité communautaire, pour qu’au niveau des villages, l’argent puisse être collecté et redistribué aux femmes enceintes qui ne peuvent pas se rendre à l’hôpital par leurs propres moyens.

Avec le soutien de Women Hope International, en venant en appui à cinq structures de santé, Première Urgence Internationale soutient directement près de 2 600 femmes enceintes, et influence indirectement 39 000 mères et enfants de moins de cinq ans, dans les zones couvertes par les structures de santé.

Améliorer l’accès aux accouchements médicalisés en Afghanistan

Sabrina, sage-femme en Afghanistan pour Première Urgence Internationale, est elle-même originaire de la province du Kounar. Elle travaille avec l’ONG depuis deux ans. Sabrina avait d’abord travaillé comme sage-femme dans une clinique mobile, et a intégré, depuis octobre 2018, l’un des cinq centres de santé du Kounar soutenus par ce programme. « J’aime beaucoup mon travail. Je rencontre des femmes différentes chaque jour, et je peux les aider et les soutenir, sur plusieurs plans. Pour moi, c’est vraiment important, car les femmes du Kounar font encore face à de nombreux défis au quotidien. »

À propos des accouchements médicalisés, elle développe : « Au niveau du centre de santé, nous n’avons pas d’ambulances pour les patients, donc c’est parfois compliqué, en cas d’urgence, de référer à des structures de santé plus importantes. Il existe aussi de vraies barrières financières. Les médicaments sont chers, et de nombreuses familles n’ont pas les moyens d’en acheter. »

Comment vivez-vous le fait de travailler dans le Kounar en tant que sage-femme ?

Je suis très fière de mon travail. Chaque jour, je reçois 20 patients, en grande majorité des femmes. Les raisons pour lesquelles elles consultent sont variées. Cela va des consultations pré et post-natales classiques, à des questions sur l’allaitement, des vaccinations, de la planification familiale… Je suis vraiment heureuse de pouvoir offrir ces services de santé à des femmes qui en ont besoin.

Grâce à l’intervention de Première Urgence Internationale, j’ai aussi la possibilité de vivre près du centre de santé, dans le logement construit pour les sages-femmes. J’ai ma propre cuisine, chambre et séjour, donc je n’ai plus à m’inquiéter pour rentrer chez moi en sécurité. Je suis aussi disponible pour les urgences, 24/7.

D’après votre expérience, quels sont les principaux obstacles à l’accès aux accouchements médicalisés en Afghanistan ?

L’un des problèmes majeurs est le manque de transports. Cela coûte cher de se rendre dans un centre de santé ou un hôpital. En effet, pour la majorité des populations, ces structures sont loin et il n’existe pas de transports publics. Un autre enjeu important, c’est le manque de connaissances et les malentendus sur les services existants. D’autant plus dans une société où les questions de santé sexuelle et reproductrice sont des sujets sensibles. Beaucoup ne savent pas, par exemple, qu’il existe des médecins femmes dans les centres de santé. La prise en charge par des hommes peut les freiner à consulter.

Apporter un soutien aux centres de santé

Pour ces raisons, Première Urgence Internationale soutient ces centres de santé, en formant des équipes et en réhabilitant les infrastructures. Les salles d’accouchement ont été modernisées, pour améliorer la qualité du service et l’intimité des patientes. De plus, Première Urgence Internationale vient en appui à des groupes de travail sur la santé familiale. Via des actions de plaidoyer et de communication (dont j’ai également bénéficié en tant que sage-femme), nous apprenons comment améliorer les connaissances des communautés dans ce sens. Les acteurs communautaires formés réfèrent les femmes vers nos centres de santé. Ils sont en mesure de détecter les cas pathologiques éventuels. Ils informent les communautés des services disponibles, de l’importance d’accoucher dans un environnement sain, et transmettent également des conseils généraux sur la santé maternelle et infantile.

 

Toutes ces activités ont été mises en place grâce au soutien financier de Women Hope International (WHI).

Comment sont utilisés vos dons ?

Stats Chaque année, Première Urgence Internationale affecte l’essentiel de ses ressources aux programmes qu’elle déploie sur ses différents terrains d’intervention et seulement 0,2% à la recherche de fonds. Vos dons sont essentiels.

Reprendre en main son destin !

Vos dons sont les garants de notre liberté d’action. Ils nous permettent de venir en aide aux populations affectées par des crises oubliées qui ne retiennent l’attention ni des médias, ni des bailleurs de fonds institutionnels. Les sommes collectées constituent ainsi les fonds propres de l’association, lui donnant une autonomie d’action et une réactivité accrue.
Faire un don