Conférence internationale sur la crise des réfugiés et migrants vénézuéliens : un soutien international accru est nécessaire


Les 28 et 29 octobre, l’Union européenne, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés (HCR) et l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) se sont réunis, à Bruxelles, pour la Conférence internationale de solidarité sur la crise des réfugiés et des migrants vénézuéliens. Tinou-Paï Blanc, chargée des Urgences au sein de Première Urgence Internationale, a assisté à la conférence.

Quel était l’enjeu de cette conférence?

Comme Federica Mogherini, Haute Représentante de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de Sécurité et Vice-Présidente de la Commission européenne, l’a rappelé pendant la conférence, le Vénézuela est devenu l’épicentre de l’exode le plus important et le plus rapide de l’histoire récente de l’Amérique latine, et l’une des plus grandes crises de déplacement au monde. C’est pourtant une des crises humanitaires les moins financées.

Il s’agit d’une crise dramatique et multidimensionnelle. 4,5 millions de personnes ont fui le Venezuela depuis ces quatre dernières années. Et cela, en raison de l’instabilité politique, l’insécurité croissante, les violations des droits humains et l’effondrement économique du pays. Les réfugiés et migrants vénézuéliens se rendent principalement vers la Colombie et le Pérou. Mais également au Chili, en Équateur, au Brésil, en Argentine et dans les pays d’Amérique Centrale.

Du fait de l’ampleur de cette crise et de ses conséquences dramatiques pour les vénézuéliens et les pays de la région, il nous paraissait très important en tant qu’ONG humanitaire française de participer à cette conférence, afin de montrer notre soutien à l’Amérique latine.

En effet depuis janvier 2019, les équipes de Première Urgence Internationale suivent l’arrivée de Vénézuéliens en Colombie. Soumis à cet afflux massif de réfugiés et migrants vénézuéliens, les pays d’accueil sont à la limite de leurs capacités d’accueil.

Quels sont les objectifs atteints par cette conférence ?

L’objectif principal de cette conférence, était de rappeler à la communauté internationale l’ampleur de la crise. Et ainsi s’assurer qu’elle soit considérée comme l’une des priorités de l’agenda politique européen.

Historiquement la France et l’Europe ont toujours eu un œil plus attentif vers l’Afrique et le Moyen-Orient que l’Amérique Latine. Mais en termes de nombre de personnes migrantes et réfugiées, il s’agit en effet de la plus grande crise de l’histoire moderne en Amérique Latine, avec une prévision de 6,5 millions de réfugiées à fin 2020. Et pour l’instant c’est une crise délaissée et sous financée.

Malgré l’absence du gouvernement vénézuélien et des représentants de la société civile. Un autre succès de cette conférence a été de réunir les représentants des Gouvernements d’Amérique Latine, d’IOM, de l’UNHCR et de l’Union européenne avec des ONG, des bailleurs et de des représentants de la société civile, afin de s’accorder sur un discours et des priorités communes.

« Urgence », « ampleur » et « fonds nécessaires », « aide aux vénézuéliens et aux populations hôtes », sont les mots clés qui ont mis tout le monde d’accord. Un autre point positif, et non négligeable, est le fait que les besoins des pays hôtes ont été entendus par la communauté internationale. Notamment dans la santé, la protection, l’éducation et l’intégration socio-économique.

Comme l’a souligné Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), « pendant des années, les Sud-Américains ont ouvert leur maison et leur cœur et se sont montrés solidaires. Plus de 2 millions de demandes d’asile ont été accordées. Les vénézuéliens ne sont pas dans des camps mais intégrés dans les villes. L’exemple de la Colombie, consistant à accorder la « citoyenneté » est l’exemple le plus généreux de cette intégration sociale. Mais ce pays est lui-même en pleine crise sociale. Un soutien international accru est nécessaire. »

Et quels étaient les points soulevés par les ONG ?

Les ONG ont rappelé la vulnérabilité des Vénézuéliens. Ils sont privés de nourriture, d’eau potable et de l’accès aux services essentiels depuis plusieurs années. Elles ont mis en avant l’aggravation de leur précarité sur les routes migratoires. En effet, au cours des centaines de kilomètres qu’ils parcourent à pieds pour atteindre les centres urbains. Les « Caminantes » font face à de grands risques d’abus et sont souvent victimes de trafic humain et de violence (notamment de violence basée sur le genre (VBG). Les personnes les plus vulnérables. Notamment les enfants, les mineurs non accompagnés, les femmes et les communautés LGBTI– sont les plus touchés.

En attente d’une solution politique permettant de mettre fin à cette crise multidimensionnelle (politique, économique, sécuritaire, humanitaire, droits de l’Homme). Les acteurs présents à cette conférence ont insisté sur l’urgence à répondre à cette crise humanitaire en apportant une assistance aux Vénézuéliens (au sein du pays), sur les routes de l’exil et dans les pays hôtes. Plusieurs pays de l’UE et les États-Unis ont annoncé plus de 100 millions d’euros (110 millions de dollars) de dons pour aider à faire face à la crise. Ils ont appelé les autres bailleurs à prendre part à cette crise.

 

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