Des cliniques mobiles à Maiduguri
Au Nigeria, trois cliniques mobiles viennent d’être lancées à Maiduguri. Au total, 250 patients sont accueillis par jour dans les cliniques. Comment fonctionnent ces structures ? Explications de Margot Vappereau, responsable des cliniques mobiles.
Quel est le principe d’une clinique mobile ?
Les activités de nos trois cliniques mobiles à Maiduguri ont débuté il y a un mois. Leur objectif est de soutenir les structures de santé locales et proposer des consultations généralistes gratuites. La réalisation de suivi de grossesse post et pré natal est également possible. Les équipes arrivent chaque jour sur l’un des trois sites du quartier Bolori II de Maiduguri et installent le dispositif d’accueil. Le soir, chaque équipe démonte sa clinique, charge le matériel sur le camion et rentre à la base. Nous avons choisi ces trois sites pour des raisons sécuritaires.
En un mois, nous avons accueilli 3 500 patients au total, aussi bien des habitants de Maiduguri que des déplacés internes vivant actuellement sur le quartier Bolori II. Les pathologies les plus courantes à cette période de l’année sont le paludisme et la fièvre typhoïde. De nombreux Nigérians souffrent d’infections des yeux et des oreilles ainsi que d’infections respiratoires à cause des conditions de vie insalubres. Nous avons également détecté des cas de malnutrition.
Chaque équipe des trois cliniques mobiles à Maiduguri est composée de deux personnes, qui se chargent de l’enregistrement des patients, de deux infirmiers pour les consultations généralistes et d’une sage-femme pour les consultations de grossesse. Un responsable s’occupe de la distribution gratuite des médicaments nécessaires au traitement.
En cas d’urgence vitale, nous accompagnons les patients jusqu’à l’hôpital principal de Maiduguri, avec qui nous avons passé un accord pour la prise en charge de ces derniers.
Les débuts difficiles des cliniques mobiles à Maiduguri
La veille du déploiement de nos activités, les équipes sont allées à la rencontre des populations pour les tenir informées. Nous travaillons conjointement avec les leaders communautaires pour la gestion de ces cliniques mobiles. Le premier jour, 150 patients ont pu bénéficier de soins via ces cliniques mobiles, mais un violent orage a éclaté la veille, détruisant l’abri construit pour les consultations. Il a fallu alors quatre heures à la totalité de l’équipe pour tout remettre en état. Nous attendons prochainement l’arrivée de tentes plus solides.
Début juillet, nous avons commencé à vacciner les femmes enceintes qui viennent pour le suivi de grossesse. De mi-juillet à mi-août, les équipes distribuent des moustiquaires aux femmes enceintes et aux enfants de moins de cinq ans. L’activité de détection des cas de malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans a débuté fin juillet.
Nous prévoyons ainsi d’étoffer le panel de nos activités sur les cliniques mobiles. Nous étendrons également nos activités à la réalisation de sessions de sensibilisation à l’éducation à la santé et au planning familial. Nous souhaitons ainsi former des travailleurs de santé communautaires pour qu’ils diffusent des messages de prévention et de sensibilisation auprès des populations.
Première Urgence Internationale est présente au Nigeria depuis 2016. La mission intervient également dans le domaine de la sécurité alimentaire pour soutenir les populations qui ont fui Boko Haram.