Afghanistan: Former pour faire face à l’augmentation des victimes civiles
En Afghanistan, l’année 2015 a été la plus meurtrière pour les civils depuis que la Mission d’Assistance des Nations Unies sur place (MANUA) a commencé en 2009 à compter le nombre d’Afghans tués ou blessés dans le conflit. Au total, ce sont 11 002 personnes qui ont été victimes des combats en 2015, dont 3 545 sont mortes. Un chiffre en augmentation de 4% par rapport à l’année précédente, et qui coïncide avec le retrait des troupes combattantes de l’OTAN fin 2014. En cause, une intensification des combats entre les Talibans et le gouvernement, ainsi que le déplacement des combats vers des zones davantage peuplées et près de larges centres urbains, où les attentats suicides et les dispositifs explosifs entrainent des pertes humaines et des dégâts de plus en plus conséquents.
A l’est du pays, à la frontière avec le Pakistan, les combats font particulièrement rage dans les provinces de Kunar et Nangarhar, largement contrôlées par les Talibans. Ces violences entrainent de nombreux mouvements de populations ainsi qu’un accroissement des besoins en aide d’urgence. Pour y répondre, Première Urgence Internationale, présente en Afghanistan depuis 1979, a mis en place des programmes spécifiques permettant d’améliorer la capacité des structures de santé en gestion des traumatismes.
Grâce au soutien d’ECHO, la direction de la Commission Européenne en charge de l’aide humanitaire et de la protection civile, les équipes de Première Urgence Internationale ont mis en place depuis 2013 des activités de préparation aux urgences dans 41 centres de santé de la province de Kunar. Ce dispositif est également opérationnel depuis 2015 dans quatre centres de la province de Nangarhar.
L’objectif: améliorer la capacité du système de santé à prendre en charge les personnes souffrant de traumatismes physiques et psychologiques liés aux combats, notamment les blessures par balles ou encore celles causées par les bombardements.
Grâce à des formations théoriques et pratiques dispensées par Première Urgence Internationale, le personnel de santé est en mesure de fournir des soins de qualité en urgence et de préparer les patients à être référencés vers d’autres structures, en fonction de la gravité de leurs pathologies. Dans le cadre de ce projet, 319 agents de santé ont ainsi été formés. Des kits d’urgence leur ont également été remis afin qu’ils puissent rapidement assurer les premiers soins. Par ailleurs, sept structures sanitaires, sélectionnées pour leur volume important de patients, ont bénéficié de la construction d’une salle de triage et d’une ambulance, afin de pouvoir gérer au mieux les urgences et l’affluence de patients.
Grâce au soutien d’ECHO, 16 000 interventions de premiers secours ont permis de traiter plus de 10 000 cas de traumatismes ces deux dernières années, mettant en avant l’importance d’une intervention d’urgence adaptée afin d’assister au mieux la population civile en Afghanistan.