De Kunduz à la Seine-Saint-Denis


En janvier dernier, les équipes de Première Urgence Internationale ont réalisé une évaluation sociale et sanitaire d’un groupe de personnes d’origine afghane, ayant trouvé refuge à la sortie de deux tunnels situés dans le département de Seine-Saint-Denis. Le groupe vivait depuis plusieurs mois dans les issues de secours des tunnels, dans des conditions très précaires.

« Les personnes que nous avons rencontrées viennent de l’est de l’Afghanistan, particulièrement de zones disputées ou contrôlées par les Talibans » souligne Florence Batori, responsable des missions de Première Urgence Internationale en France. 35% ont fui la province de Nangarhar, et 20% viennent de la ville de Kunduz, située au nord du pays et récemment soumise à des combats violents entre les Talibans et les forces armées afghanes et étrangères. « Beaucoup ont mentionné le climat d’insécurité permanente et certains souffrent encore de blessures causées par des armes de guerre » poursuit Florence Batori.

Leur trajet migratoire est souvent le même : l’Iran, la Turquie, puis la Grèce ou directement la Bulgarie, pour continuer jusqu’en France, en passant par la Serbie, l’Autriche, l’Allemagne ou l’Italie. Le bus, la marche, les trains bondés et les taxis partagés leur ont permis d’arriver jusqu’en Seine-Saint-Denis.

L’analyse de leur situation sociale et sanitaire a permis à Première Urgence Internationale d’identifier et de comprendre au mieux leurs besoins en termes d’assistance. Bien qu’il n’y ait pas de problème de santé majeur, l’accès aux soins reste problématique. La plupart des personnes rencontrées ne savent pas où se rendre pour se faire soigner. Si la majorité dispose de matelas pour dormir, ils sont cependant tous exposés au froid de l’hiver et n’ont accès à aucun point d’eau, ni à des toilettes ou des douches. « Les services de Police font évacuer les lieux toutes les deux semaines, et leurs affaires sont jetées s’ils ne sont pas présents » commente la responsable des missions de Première Urgence Internationale en France. Pourtant, ils reviennent, même si leur nombre a diminué.

« Tous émettent le besoin prégnant et prioritaire d’avoir un logement décent »

En octobre dernier, Première Urgence Internationale avait déjà mené une mission exploratoire dans sept sites de la région Nord-Pas-de-Calais où vivent des réfugiés et des migrants. La fermeture du centre d’accueil pour les personnes étrangères sans-papiers à Sangatte en 2002 n’a pas amélioré leur situation dans la région. Des milliers de personnes continuent à y vivre dans des conditions inhumaines, dans l’espoir de rejoindre le Royaume-Uni.

L’escalade progressive des conflits, notamment en Syrie, en Irak et en Afghanistan, a conduit à des crises sans précédent tant sur le plan géopolitique que sur le plan humanitaire, avec des millions de personnes affectées, déplacées et réfugiées. Si la majeure partie de ces populations a fui dans les pays voisins, nombreuses sont celles qui poursuivent leur exil vers l’Europe. Cette tendance, en croissance régulière depuis plusieurs années, a pris la forme d’un phénomène de masse depuis plus d’un an, charriant son lot de drames humains. En 2015, plus d’un million de personnes sont entrées en Europe, par voies maritime et terrestre.

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