Témoignage de Senam Saturnin, Bénéficiaire du projet Reconstruction à Boulata
Senam Saturnin est un centrafricain de 23 ans qui réside à Bimbo 4 dans le quartier cité de la paix. Il est célibataire et père d’une fille.
- Pouvez-vous nous raconter votre histoire ?
Mon père est décédé en Janvier 2013 pendant les affrontements entre les Séléka et les anti-Balaka à Bangui. J’ai alors dû abandonner mes études. Avec le soutien de mon frère, je me suis inscrit à différentes formations professionnelles afin de trouver une activité économique. Ainsi, j’ai pu monter mon propre atelier de couture et de broderie. Malheureusement, un jour les milices armées sont venues dans mon atelier et ont emporté toutes mes machines et outils de travail. Je me suis alors retrouvé sans emploi.
Aujourd’hui, je travaille pour Première Urgence Internationale. Je suis en charge de la surveillance et de la distribution de briques cuites. Ces briques sont distribuées aux bénéficiaires du projet de reconstruction de maisons dans le quartier de Boulata (3e arrondissement de Bangui).
- Quel est l’impact de ces travaux menés par Première Urgence Internationale?
Les activités de Première Urgence Internationale dans le quartier de Boulata ont réellement contribué au bon déroulement du processus de retour des déplacés et ont favorisé la réconciliation entre les deux communautés de mon quartier qui se sont longtemps affrontés. De plus, grâce aux activités de l’organisation, j’ai pu gagner assez d’argent pour subvenir aux besoins quotidiens de ma famille. Les travaux en cours dans le quartier ont aussi permis l’ouverture des routes entre les quartiers KM5 et BOEING. Je souhaiterai que Première Urgence Internationale agrandisse sa zone d’action dans tous les arrondissements de Bangui et sur le reste du territoire centrafricain.
- Qu’avez-vous appris grâce à ce projet et comment envisagez-vous l’avenir ?
Grâce à mon emploi chez Première Urgence Internationale et les tâches qui me sont confiées, j’ai acquis une réelle rigueur dans le travail.
J’ai plusieurs projets : tout d’abord j’aimerais rouvrir mon atelier de couture. Mon but est ensuite de pouvoir m’engager auprès de ma communauté afin de sensibiliser la population. Ainsi, j’espère aussi pouvoir aider les retournés qui sont sans appui ni aide humanitaire dans les quartiers de Bangui. Je pense qu’à travers les activités telles que le THIMO[1], l’amélioration des conditions d’eau, hygiène et assainissement ainsi que la réhabilitation de tous les marchés du 3e arrondissement, nous pourrons aider la ville. J’espère que l’association poursuivra ses activités à Boulata et dans le 3ème arrondissement afin de pouvoir continuer à travailler avec eux sur les projets à venir.
[1] Travaux à haute intensité de main-d’œuvre