Soigner le corps et l’esprit en Afghanistan
La province de Kunar en Afghanistan est l’une des zones les plus touchées par les violences liées au conflit. Première Urgence Internationale développe des activités de premiers soins psychologiques afin de répondre aux souffrances que subissent les populations.
A Kunar, une province située dans le nord-est de l’Afghanistan, les semaines sans incident majeur sont rares. Le conflit perdure et affecte les populations qui peuvent se retrouver en profonde détresse psychologique et souffrir de graves troubles sociaux et mentaux. Pour répondre à ces souffrances, les équipes de Première Urgence Internationale interviennent dans les structures de santé. Leur objectif : renforcer l’accompagnement psychologique d’urgence dans le cadre d’activités médicales afin d’éviter des traumatismes plus profonds à moyen et long terme. Ce projet s’inscrit dans le cadre d’une extension des activités de prise en charge d’urgence des victimes de conflit, financées par l’Office d’aide humanitaire de la Commission européenne (ECHO) depuis mai 2013. En effet, dans ce contexte de crise, il est essentiel d’associer soins médicaux d’urgence et aide psychologique d’urgence. « Je suis heureuse de travailler pour aider les populations car, en Afghanistan, le nombre de personnes affectées sur le plan psychologique est très important. Nous délivrons des soins psychologiques d’urgence pour limiter les traumatismes », explique Malalai, sage-femme qui participe aux activités de santé.
En 2015, Première Urgence Internationale a dispensé des formations pratiques de premiers secours psychologiques à 70 personnels de structures de santé. Des médecins, des infirmières, des conseillers psychosociaux, des formateurs de travailleurs de santé communautaire et des sages-femmes ont bénéficié de ce soutien durant l’année. Ces formations ont permis d’apporter un appui psychologique à 240 personnes durant le seul mois de septembre 2015 dans la province de Kunar. Pour Ihsanullah, un conseiller psychosocial, « ce projet a un impact positif dans notre façon d’exercer et c’est un bon moyen d’aider les gens à améliorer leur vie ». Wahab, formateur de travailleurs de santé communautaire, explique : « J’ai beaucoup appris pendant ces formations. Avant, je ne savais pas vraiment comment aider une personne victime de traumatismes et je n’avais pas beaucoup d’informations sur l’aide psychologique d’urgence. Désormais, j’ai toutes les clés en main ».
Ce projet, mis en oeuvre dans la province de Kunar, est une expérience pilote que le ministère de la Santé afghan vise à reproduire dans d’autres provinces du pays.