RAPPROCHER LES SOINS : L’INTERVENTION DES CLINIQUES MOBILES AU MALI
Première Urgence Internationale met en œuvre plusieurs projets afin de renforcer l’accès aux soins dans la région de Kidal, située dans le nord du Mali. Une zone qui a été le théâtre de troubles sécuritaires depuis de nombreuses années, ce qui a rendu impératif le renforcement de l’aide humanitaire, notamment dans le secteur de la santé.
Depuis 2013, Première Urgence Internationale déploie ses interventions dans la région de Kidal pour apporter un soutien aux populations qui font face aux défis d’un système de santé fragilisé. En plus d’appuyer les centres de santé de la région, l’ONG déploie des cliniques mobiles pour permettre aux populations isolées d’avoir accès à des soins de santé de qualité.
UNE SITUATION SÉCURITAIRE ET SANITAIRE ALARMANTE
La région de Kidal, située au nord du Mali, est le théâtre de troubles politiques et sécuritaires depuis plus de 10 ans. La crise de 2012 par laquelle plusieurs groupes rebelles ont déclaré l’indépendance de ce territoire, a abouti à la création d’un double système de gouvernance de la région de Kidal divisé entre organes officiels de l’État, et organes parallèles mis en place par les groupes indépendantistes. La région de Kidal est également marquée par l’activisme sans précédent des groupes d’opposition armée radicaux dans les régions voisines, notamment les régions de Ménaka et de Gao. Ces groupes y mènent des attaques terroristes, ciblant à la fois les forces de sécurité maliennes et les civils, et forçant une partie de la population à fuir vers la région de Kidal.
La situation humanitaire à Kidal est ainsi devenue alarmante depuis 2022, avec à ce jour plus de 80 000 personnes ayant désespérément besoin d’assistance humanitaire*. L’urgence est évidente, et les vagues de personnes fuyant les conflits continuent d’affluer vers Kidal : alors que la région ne comptait qu’environ 400 personnes déplacées en fin d’année 2021, elles sont désormais près de 23 000 en ce mois d’août 2023. La majorité des familles déplacées font face à des conditions de vie très précaires, ayant laissé tous leurs biens derrière elles. C’est le cas de Ahmad, un père de famille rencontré par l’équipe de Première Urgence Internationale, qui a dû fuir son village à cause du conflit : « La majorité d’entre nous est venue ici à dos d’âne, d’autres en transports en commun. Pour nous qui sommes venus à dos d’âne, le voyage a duré un mois et trois jours. Nous avons beaucoup souffert car nous manquions d’eau, de nourriture et d’argent. »
Dans ce contexte d’insécurité régionale et d’arrivées continues de personnes déplacées par le conflit, Kidal fait face à des défis majeurs en matière de développement et d’accès aux services sociaux de base pour sa population, en particulier en ce qui concerne l’accès aux soins de santé. En effet, la duplication du système de gouvernance de la région de Kidal complique le fonctionnement d’un système sanitaire déjà fragile : les structures de santé de la région sont pour la plupart non fonctionnelles et manquent de professionnels de santé qualifiés, dans une région désertique très étendue où la majorité de la population adopte un mode de vie nomade, loin des centres de santé.
La situation sanitaire est ainsi sous tension, marquée par la prévalence de maladies telles que la malnutrition aiguë, et les maladies infectieuses comme le paludisme, qui sont des problèmes majeurs de santé publique au Mali, étant parmi les principales causes de morbidité et de mortalité.
DES SOINS INCLUSIFS POUR LES PLUS DÉFAVORISÉS
Pour pallier aux fragilités du système de santé au Mali, Première Urgence Internationale intervient dans la région de Kidal afin de renforcer l’accès aux soins des populations touchées par la crise. Le déploiement de ses cliniques mobiles permet de délivrer des soins de santé primaire gratuits et accessibles à près de 700 personnes chaque mois. Almouner, vivant désormais à Tassik, dans la commune de Kidal, témoigne : « Grâce à la présence de Première Urgence Internationale nos enfants ont été soignés contre la fièvre, la toux et les diarrhées, et ont été vaccinés. »
Ces cliniques mobiles au Mali sont déployées dans des zones où se concentrent le plus de personnes déplacées internes, la plupart ayant fui leur village en raison des conflits.
Site de personnes déplacées internes de la région de Kidal | © Première Urgence Internationale
Les cliniques mobiles au Mali sont également déployées dans les villages éloignés, situés à plus de 15 kilomètres d’un centre de santé. Boubacrene, un habitant de Tintersene, un village isolé, a bénéficié des soins gratuits auprès de la clinique mobile de Première Urgence Internationale : « Nous sommes très heureux car nous avons bénéficié de soins de santé gratuits. Notre communauté est éprouvée par les maladies depuis longtemps et ne pouvait pas avoir d’assistance médicale. Pendant des années les populations de Tintersene étaient obligées de parcourir de grandes distances pour pouvoir rejoindre un centre de santé. »
Au-delà des cliniques mobiles au Mali, Première Urgence Internationale met en œuvre de multiples activités pour répondre aux besoins des populations de la région, notamment avec la mise en place d’un système de surveillance épidémiologique, l’organisation de campagnes de sensibilisation et de dépistage de masse pour lutter contre la malnutrition aiguë et les maladies infectieuses telles que le paludisme, la tuberculose ou le VIH/Sida, ou encore la donation de médicaments et d’équipements aux centres de santé. Des initiatives qui facilitent le quotidien de plus d’un millier de personnes tous les mois. « Dieu merci nous nous sentons maintenant en sécurité et profitons de l’assistance médicale des organisations internationales qui travaillent à Kidal dont Première Urgence Internationale. Nous comptons rester ici jusqu’au retour définitif de la paix », précise Almouner.
Les projets de Première Urgence Internationale dans la région de Kidal sont mis en place grâce au soutien financier de l’Union européenne et du Fonds Mondial.
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