Mali : Reportage au cœur du site de personnes déplacées de Targada


Depuis plus de 10 ans, la région de Gao, située au Nord du Mali, est confrontée à un contexte sécuritaire en constante dégradation. L’intensification du conflit oblige des milliers de familles à quitter leurs villages, en proie à de nombreuses attaques de la part des groupes armés opérant dans la région. Dans le cercle d’Ansongo, la majeure partie de ces personnes déplacées viennent trouver refuge en périphérie de la ville d’Ansongo, dans des sites de personnes déplacées. Première Urgence Internationale intervient notamment au niveau du site de Targada, où elle déploie une clinique mobile pour garantir l’accès des populations déplacées aux services de santé et de soutien psychosocial gratuits.

Le médecin de la clinique mobile de Première Urgence Internationale en consultation sur le site de Targada (cercle d’Ansongo, région de Gao, Mali) / © Studio 360 – Mali

 

Les conséquences des conflits : des déplacements massifs de populations

Le cercle d’Ansongo, située dans la région de Gao au Mali, fait face à une situation complexe, marquée par de nombreux défis humanitaires et sécuritaires. Depuis 2012, l’insécurité reste l’une des principales problématiques dans cette zone frontalière du Niger et du Burkina Faso, en raison de l’activisme des groupes armés présents dans la zone. L’augmentation du nombre d’incidents dans la région a poussé de nombreuses personnes à quitter leurs foyers pour trouver refuge au niveau des villes les moins ciblées par les attaques des groupes armés. C’est le cas de la ville d’Ansongo, qui accueille désormais près de 10 000 personnes déplacées – une augmentation de plus de 45% par rapport au mois de mai 2022.

A cause des attaques répétées des groupes armés sur la commune de Tin-Hamma ou elle vivait avec sa famille, Zeinab a été obligée de fuir en laissant tous ses biens derrière elle : « Quand j’ai quitté Tin-Hamma, je suis partie avec mes sept enfants. Nous avons marché plus de cinquante kilomètres jusqu’à Ansongo. Quand nous sommes arrivés ici, nous n’avions rien. »

Zeinab et son fils dans leur abri du site de Targada (cercle d’Ansongo, région de Gao, Mali) / © Studio 360 – Mali

Lorsqu’elles n’ont pas de proches pouvant les accueillir en ville, les personnes déplacées se regroupent en périphérie, et vivent dans des abris temporaires où elles font face à une situation de grande vulnérabilité. Les conditions de vie sur ces sites sont difficiles et les maladies, notamment la malnutrition, les infections respiratoires et les maladies hydriques, sont répandues. La commune d’Ansongo accueille plusieurs sites de personnes déplacées, notamment le site de Targada : près de 4 000 personnes y vivent dans des conditions très précaires, après avoir fui leur communes et leurs villages à cause de l’insécurité.

Depuis la fin du mois de décembre 2022, plus de 2 500 personnes ont rejoint le site de Targada après avoir fui, comme Zeinab et son fils, la commune de Tin-Hamma – une localité victime d’attaques répétées de la part des groupes armés.

 

Une prise en charge médicale et psychosociale gratuite

Dès son arrivée sur le site de Targada, Zeinab a rencontré les équipes de Première Urgence Internationale : « Le jour où nous sommes arrivés, j’étais malade. J’ai été amenée jusqu’à la clinique mobile où j’ai été soignée jusqu’à ce que je retrouve la santé. »

Le médecin de la clinique mobile de Première Urgence Internationale en consultation sur le site de Targada (cercle d’Ansongo, région de Gao, Mali) /  ©Studio 360 – Mali

Première Urgence Internationale opère en effet à Targada afin de répondre aux besoins urgents en santé des populations du site. Le déploiement d’une clinique mobile, composée d’un médecin, d’une sage-femme, d’un infirmier et d’un mobilisateur communautaire, permet de fournir des soins médicaux et nutritionnels gratuits aux personnes déplacées.

Comme Zeinab, Maimouna a également dû fuir la commune de Tin-Hamma avec ses enfants pour trouver refuge sur le site de Targada. « On m’a parlé d’une équipe de santé qui était présente sur le site. J’ai été les voir, c’était la clinique mobile de Première Urgence Internationale. Leur équipe m’a bien accueillie. J’ai été prise en consultation et j’ai reçu des médicaments gratuitement. » raconte Maimouna, qui était atteinte d’une infection respiratoire et qui a pu bénéficier de soins et de médicaments gratuits.

Maimouna et sa fille dans leur abri du site de Targada (cercle d’Ansongo, région de Gao, Mali) / © Studio 360 – Mali

Au vu de la grande précarité des déplacés réunis sur le site de Targada, et de leurs parcours de vie marqués par des années de conflit et d’insécurité, les équipes de la clinique mobile comptent également des psychologues cliniciens, qui se chargent de proposer des services de soutien psychosocial gratuits.

Grâce à la présence de Première Urgence Internationale à Targada, les familles déplacées n’ont plus besoin de se rendre jusqu’aux centres de santé situés à plusieurs dizaines de kilomètres du site, comme le précise Maimouna : « Je remercie vraiment Première Urgence Internationale, car grâce à la clinique mobile nous avons accès facilement aux soins de santé et n’avons plus besoin de nous déplacer jusqu’aux centres de santé. »

Les activités de Première Urgence Internationale dans le cercle d’Ansongo sont mises en œuvre grâce au soutien de l’Union européenne.

Découvrez toutes nos actions humanitaires au Mali.

Comment sont utilisés vos dons ?

Stats Chaque année, Première Urgence Internationale affecte l’essentiel de ses ressources aux programmes qu’elle déploie sur ses différents terrains d’intervention et seulement 0,2% à la recherche de fonds. Vos dons sont essentiels.

Reprendre en main son destin !

Vos dons sont les garants de notre liberté d’action. Ils nous permettent de venir en aide aux populations affectées par des crises oubliées qui ne retiennent l’attention ni des médias, ni des bailleurs de fonds institutionnels. Les sommes collectées constituent ainsi les fonds propres de l’association, lui donnant une autonomie d’action et une réactivité accrue.
Faire un don