Première Urgence Internationale condamne fortement la décision d’interdire aux femmes de travailler pour les ONG en Afghanistan


Kaboul, 27/12/22 : Première Urgence Internationale est consternée par la récente décision des autorités de l’Emirat islamique d’Afghanistan d’interdire aux femmes de travailler pour des organisations humanitaires nationales et internationales.

© Première Urgence Internationale

Au cours des dernières décennies, nous avons assisté à une amélioration considérable de l’état de santé général de la population afghane, en particulier pour les femmes et les enfants. Cette amélioration a été possible grâce à l’engagement des femmes professionnelles de la santé qui ont servi sans relâche les communautés, des générations de mères, d’épouses et de veuves, de filles et de garçons.

Interdire aux femmes de travailler avec les organisations humanitaires met non seulement en péril les progrès réalisés, mais ouvre la voie à un retour rapide à l’époque où une femme mourait toutes les 30 minutes de causes liées à la grossesse. En outre, cette décision intervient dans un contexte d’effondrement des structures économiques et d’aggravation rapide de la pauvreté avec plus de 28 millions d’Afghans ayant besoin d’une aide humanitaire, 64% étant des femmes et des enfants.

Plus de 300 professionnelles de la santé afghanes fournissent l’essentiel des soins médicaux maternels et infantiles à nos côtés aujourd’hui, et des milliers d’autres dans tout le pays. Elles sont les seules à avoir accès aux femmes, et à pouvoir les aider. Leur retirer le droit fondamental à l’éducation et de travailler au service des autres revient à refuser les soins de santé à la moitié de la société afghane, en ignorant que la santé n’a pas de barrières de genre.

De plus, si la décision est appliquée, elle causera encore plus de souffrances à des milliers de familles vulnérables qui dépendent d’une femme comme seule source de revenus dans le foyer.

Pour Première Urgence Internationale, il est impératif que les progrès de l’état de santé des Afghans soient protégés, et que les femmes et les enfants puissent accéder librement aux soins médicaux. Cela ne peut se faire sans le droit à l’éducation et sans que les femmes travaillent dans les communautés et les bureaux. Par égard pour la population afghane, nous demandons aux autorités de suspendre leur décision et d’engager le dialogue afin d’assurer un accès égal aux soins pour tous.

 

Pour toute information supplémentaire et demandes d’interview :

Amal Huart, Chargée de communication et relations presse : [email protected]

 

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