Permettre aux femmes d’accoucher sans risque en Jordanie


Grâce au soutien de l’Union Européenne et du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Première Urgence Internationale vient en aide aux femmes réfugiées et vulnérables en Jordanie. L’ONG assure la mise à disposition d’informations fiables, ainsi qu’une assistance financière pour faciliter l’accès aux services de santé nationaux. Depuis juin 2018, le programme a bénéficié à 1 600 foyers, soit 7 321 personnes, permettant de réduire le taux de mortalité évitable dans le pays.

femmes réfugiées et vulnérables en Jordanie

Les populations vulnérables en Jordanie ont des difficultés à accéder au système de santé national. Le coût des services de santé de base n’est que partiellement couvert par le gouvernement jordanien. Il demeure souvent inabordable pour ces foyers. Pour les réfugiés qui vivent dans le pays, la barrière économique est d’autant plus problématique. Entre février 2018 et avril 2019, ils devaient payer, en plus, 80% de la taxe appliquée aux étrangers. Encore aujourd’hui, les réfugiés (Syriens et non-Syriens) qui n’ont pas suffisamment de pièces justificatives ont un accès limité aux services de santé publiques. De ce fait, ils doivent souvent se tourner vers les hôpitaux privés, où les coûts sont jusqu’à trois fois plus élevés que dans le public.

Face à cette réalité, Première Urgence Internationale a décidé de mettre en place un programme intitulé « Cash for health ». Une intervention rendue possible par le soutien financier de l’Union Européenne et du Ministère français des Affaires Étrangères(1). Le programme est en place dans 6 gouvernorats du pays, depuis juin 2018. Cela consiste en une sélection de femmes enceintes vulnérables, pour leur apporter un soutien individuel, une aide financière en espèces, et des sessions d’information et sensibilisation. L’objectif est d’améliorer leur accès aux services de santé et faciliter les accouchements.

Une assistance financière directe

L’objectif de cette aide financière est d’améliorer l’accès au système de santé public. Et en particulier les soins pré et postnataux, afin de réduire la mortalité maternelle et les stratégies d’adaptation négatives. Par exemple l’accouchement à domicile non-sécurisé, un endettement excessif, ou le travail des enfants pour augmenter les revenus du foyer. En effet, les revenus moyens d’un foyer de réfugiés syriens en Jordanie représentent environ 200 dollars jordaniens (JOD) par mois. Le coût d’un accouchement classique en hôpital est de 70 JOD, et jusqu’à 330 JOD pour une césarienne. Le budget d’un accouchement peut donc représenter de 35% à plus de 150% du revenu mensuel de ces foyers !

La valeur de l’aide financière est calculée sur le coût d’un accouchement dans les hôpitaux (public ou privés) identifiés dans les gouvernorats d’intervention. Cela inclue également les coûts additionnels pour le transport. Les accouchements avec complications engagent des frais supplémentaires. Première Urgence Internationale prend ce remboursement en charge au cas par cas.

Cela a permis, à ce jour, à 864 femmes vulnérables, dont 320 Jordaniennes (37%) et 544 réfugiées (63%), d’accoucher en toute sécurité. Cela leur a aussi évité de devoir emprunter de l’argent, ou d’avoir des complications administratives avec les hôpitaux. « Les conditions de mon accouchement étaient bien meilleures à l’hôpital. J’ai pu bénéficier d’anti-douleur, la salle était propre, et les équipes ont pris soin de moi et de mon bébé », témoigne une bénéficiaire. Cette jeune maman de 27 ans, réfugiée syrienne, avait accouché à domicile pour ses premiers enfants. Grâce à ce programme elle a pu, cette fois, accoucher à l’hôpital en sécurité.

Fournir une information fiable aux femmes réfugiées et vulnérables en Jordanie

En parallèle de cette assistance financière, le programme intègre aussi sensibilisation et partage d’information. Au total, depuis juin 2018, 514 hommes et femmes ont participé à des groupes de sensibilisation. Elles ont bénéficié d’information fiable sur les services de santé existants. Planning familial, contraception, grossesse précoce… 255 femmes enceintes ont également été référées à des structures externes. Elles pourront ainsi avoir accès à des soins spécifiques (chirurgie, traitements), ou à une assistance légale.

Une mère jordanienne de 35 ans fut suivie par les équipes de l’ONG après son accouchement. Les équipes ont découvert qu’elle manquait d’information sur la vaccination. Pensant que les vaccins affectaient la fertilité des hommes, elle n’avait pas vacciné son bébé garçon, ni son premier fils. Après information et sensibilisation, les équipes de l’ONG l’ont contactée régulièrement pour suivre sa famille. La maman a confirmé s’être rendue dans un centre de santé de sa région, pour faire vacciner ses deux fils.

 

(1) Ces activités ont été mises en place grâce au soutien coinjoint de l’Union Européenne, à travers le fonds ECHO (Protection Civile et Opérations d’Aide Humanitaire Européennes), et du Ministère français des Affaires Étrangères, à travers le Centre de Crise et de Soutien (CDCS).

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