MALI : SAGE-FEMMES ET CLINIQUES MOBILES AU CŒUR DE L’ÉDUCATION EN SANTÉ REPRODUCTIVE ET PRÉVENTION
La crise qui touche le Mali depuis plus de 10 ans a mis à mal le système de santé du pays. L’accès à des soins de santé de qualité est de plus en plus difficile pour les populations maliennes, notamment au nord et au centre du pays, directement concernées par l’insécurité croissante qui impacte l’ensemble du territoire. Dans ces régions, les femmes et les enfants font face à des vulnérabilités particulières dans le secteur de la santé, aggravées par le manque d’infrastructures de santé fonctionnelles et de personnel de santé qualifié.
La sage-femme de la clinique mobile s’éloigne avec trois femmes enceintes pour effectuer les consultations prénatales dans un lieu isolé afin de respecter leur intimité- © studio 360 | Première Urgence Internationale
Première Urgence Internationale intervient dans les régions de Gao, Kidal, Bandiagara et de San afin d’améliorer l’accès des populations affectées par la crise à des soins de santé médicaux et nutritionnels de qualité, notamment pour les femmes et les enfants. Dans la région de San, plus particulièrement dans le cercle de Tominian, Première Urgence Internationale déploie deux cliniques mobiles, afin de répondre aux besoins les plus urgents des populations éloignées des centres de santé et des personnes déplacées internes dans les secteurs de la santé, de la nutrition et du soutien psychosocial.
Les cliniques mobiles sont composées d’un médecin, d’un infirmier, d’une sage-femme et d’un mobilisateur communautaire. Fatoumata Diawara est une sage-femme au Mali pour Première Urgence Internationale depuis avril 2020. Elle raconte qu’elle a toujours voulu devenir sage-femme : « Dès mon plus jeune âge, je voulais faire un métier pour aider mon prochain. J’ai toujours été attirée par la santé. »
TÉMOIGNAGE DE FATOUMATA DIAWARA, SAGE-FEMME AU MALI POUR PREMIÈRE URGENCE INTERNATIONALE
La sage-femme reçoit une femme enceinte en consultation dans le cadre du déploiement de la clinique mobile de Première Urgence Internationale – © studio 360 | Première Urgence Internationale
Après avoir travaillé dans le cercle de Bandiagara, Fatoumata fait désormais partie de l’équipe d’une clinique mobile qui intervient dans les villages du cercle de Tominian situés à plus de 15 kilomètres des centres de santé, ainsi qu’au niveau des sites de personnes déplacées, ayant fui leurs villages à cause de l’insécurité.
« J’aime vraiment mon métier. Dans les villages où nous intervenons, les gens n’ont pas beaucoup de moyens, ou habitent trop loin des centres de santé. Ce qui me fait le plus plaisir, c’est la reconnaissance des gens que nous aidons. Lorsque je descends du véhicule, tout le monde crie « Fatoumata est là ! ». C’est une grande joie pour moi ! »
Les sage-femmes jouent un rôle clé dans la prestation de soins de santé maternelle et infantile de base, en atteignant des populations qui auraient autrement peu accès à ces services. Leur présence et leur expertise contribuent à améliorer la santé reproductive des femmes et à réduire les risques associés à la grossesse et à l’accouchement. Elles sont en charge de surveiller la santé des femmes enceintes, d’assister aux accouchements, et de surveiller la santé des mères et des nouveau-nés dans la période de post-partum. Les sage-femmes sont essentielles à l’éducation des femmes et des familles sur les questions de santé reproductive, d’hygiène, de nutrition et de prévention des maladies, notamment des infections sexuellement transmissibles. Elles travaillent aussi à démystifier certaines pratiques traditionnelles qui pourraient mettre en danger la santé des femmes et des nouveau-nés. Si une patiente présente des complications qui ne peuvent pas être gérées par la clinique mobile, les sage-femmes l’orientent vers des établissements de santé supérieurs pour des soins médicaux spécialisés.
Une femme enceinte reçoit son carnet de santé et une ordonnance suite à sa consultation prénatale effectuée par une sage-femme au Mali de Première Urgence Internationale dans le cadre du déploiement de la clinique mobile – © studio 360 | Première Urgence Internationale
Les conditions dans lesquelles travaillent les équipes des cliniques mobiles sont néanmoins difficiles, comme le raconte Fatoumata : « Nous roulons souvent longtemps pour arriver jusqu’aux villages, et rencontrons parfois des problèmes sur la route à cause de l’insécurité dans la région. Certains jours, après avoir travaillé la journée sur le terrain avec la clinique mobile, les infirmières obstétriciennes ou les matrones des villages où nous dormons nous appellent pour assister des accouchements la nuit, dans les centres de santé communautaires qui n’ont pas de personnel qualifié. »
Malgré les difficultés, Fatoumata reste une sage-femme passionnée. « Deux patientes que j’ai aidé à accoucher ont appelé leurs filles Fatoumata. Cela m’a fait très plaisir, et c’est ce qui me motive à continuer de travailler pour aider à donner la vie ! ».
Ces activités sont soutenues par USAID/BHA et l’Union Européenne.
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