La communauté Tawergha, déplacée depuis 7 ans en Libye


Après le soulèvement de 2011 en Libye, plusieurs centaines de milliers de personnes ont dû fuir leur foyer. Sept ans après avoir fui leurs maisons, les Tawerghas sont toujours déplacés dans de nombreuses régions du pays, notamment dans la ville de Benghazi et ses environs. La plupart d’entre eux vivent dans des baraquements informels regroupés en camps. Première Urgence Internationale intervient dans ces camps pour leur apporter un soutien médical et psychosocial.

Tawerghas en Libye

Benghazi est la région de Libye où la présence de déplacés et de retournés est la plus forte. Il y a environ 26 900 déplacés et 189 000 retournés1. En raison des combats qui ont éclaté récemment, ces chiffres ont augmenté à Benghazi et dans ses environs.

Parmi cette population, près de 5 000 personnes vivent dans des conditions de vie précaires. La communauté Tawergha en Libye fait partie de ces populations les plus vulnérables.

Tawerghas en Libye

Les Tawerghas en Libye, une communauté menacée

À la suite des événements de 2011, la Libye s’est retrouvée extrêmement fragmentée. Les rivalités qui s’étaient développées pendant le soulèvement et les tensions préexistantes entre les tribus ont éclaté, déchirant des communautés. Le camp des vainqueurs a alors exercé des représailles sur leurs adversaires. Ils sont soupçonnés d’avoir commis des crimes graves au cours des combats précédents. Les Tawerghas font partie de ces communautés qui ont subi de lourdes représailles.

En août 2011, après la chute de Mouammar Kadhafi, les combattants armés de la ville voisine de Misrata ont attaqué et détruit Tawergha. Ainsi ils ont ont forcé 40 000 personnes à quitter leur ville. Depuis, les Tawerghas sont déplacés à travers le pays et sont empêchés de rentrer chez eux. Ces derniers sont accusés d’avoir commis des crimes graves avec les forces loyales à Kadhafi lors de la révolution de 2011.

Depuis leur expulsion forcée de leur ville. Plusieurs rapports ont fourni des preuves de violations des droits humains commises contre eux : l’assassinat de civils, et des exécutions sommaires ; des détentions arbitraires ; de la torture et autres mauvais traitements ; etc.
Familles Tawerghas

Un retour qui ne peut être assuré

Depuis janvier 2015, un processus de rapprochement est lancé pour permettre le retour des Tawerghas dans leur ville d’origine. Cependant, malgré des années de négociations, facilitées par la MANUL2, et quelques accords signés, aucune solution durable n’a été trouvée et mise en œuvre.

Début 2018, des familles Tawerghas déplacées à l’est, au sud et à l’ouest de la Libye ont tenté de retourner dans leur ville. Mais des groupes armés s’opposant à leur retour les ont empêchées d’entrer dans la ville. Les familles ont dû s’installer dans de nouveaux camps à quelques dizaines de kilomètres de leur domicile.

Depuis lors, certaines familles ont pu retourner dans la ville de Tawergha. Si leur nombre augmente lentement, des incidents ont été signalés. De nombreuses familles ne sont finalement pas restées. À ce jour, aucun accord clair et aucun retour définitif des Tawerghas chez eux ne peut être assuré.

Des conditions de vie précaires pour les Tawerghas

Dans les camps de personnes déplacées, les familles vivent dans des abris collectifs improvisés, des bâtiments inachevés ou des abris temporaires inoccupés, auparavant utilisés par des entreprises.

Selon les récentes évaluations réalisées dans les camps autour de Benghazi, ces personnes ont besoin de pouvoir accéder à des services de santé, à de la nourriture et à un logement convenable.
abris temporaires pour les FamillesTawerghas

Première Urgence Internationale soutient les familles Tawerghas en Libye

C’est dans ce contexte que Première Urgence Internationale mène des activités dans ces camps. Une clinique mobile se rend dans les camps toutes les semaines pour fournir des services de soins de santé primaire aux personnes qui y vivent.

Les patients peuvent bénéficier de consultations avec un médecin généraliste, ainsi que d’un soutien psychosocial. Première Urgence Internationale fournit également des services de soins aux mères et aux enfants.

Plus récemment, Première Urgence Internationale a organisé une distribution de kits d’hygiène dans des camps ou les conditions de vie sont particulièrement difficiles.

  1. Selon le rapport de l’OIM – DTM Round 20, diffusé le 2 août 2018. Quelque 192 000 personnes déplacées et 372 700 personnes de retour en Libye sont présentes en Libye.
  2. Mission d’Appui des Nations Unies à la Libye

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