Irak – Dans le froid de novembre


Dès novembre, les températures chutent fortement en Irak. Alors que le froid, la pluie et le vent remplacent subitement la chaleur extrême de l’été, les réfugiés et les déplacés se préparent pour un long et pénible hiver. Les équipes de Première Urgence Internationale veillent à ce que les conditions de vie de ces populations vulnérables restent acceptables.

Fin octobre 2015, la population du camp de déplacés de Bajet Kandala, situé dans le Kurdistan irakien, avait les pieds dans la boue. De fortes pluies ont inondé le grand terrain plat entraînant des problèmes d’évacuation. « L’eau est un véritable problème en hiver. S’il pleut beaucoup, il peut y avoir des difficultés pour évacuer les eaux usées et l’eau de pluie », explique Maurizio Peselj, expert en eau, assainissement et hygiène pour Première Urgence Internationale. Les difficultés ont été surmontées à Bajet Kandala. Néanmoins, en cas de fortes pluies, les abris provisoires peuvent être inondés et les accès à certains endroits du camp réduits.

« Les enfants peuvent avoir des difficultés à se rendre à l’école 
et l’accès aux sanitaires est plus compliqué »

Les conditions d’hygiène se dégradent avec l’arrivée du froid et de l’humidité. Dans le nord de l’Irak, où se trouvent 68 % des déplacés*, les températures peuvent baisser jusqu’à -5 degrés et la neige est souvent au rendez-vous. Les équipes craignent la propagation de certaines épidémies. Si la gale est tuée par le soleil pendant l’été, la maladie peut ressurgir à tout moment durant la période hivernale. « Il est recommandé de faire sécher le linge lavé à forte température dehors en été. Le soleil et la chaleur permettent de détruire le parasite. En hiver, sans soleil, il est beaucoup plus compliqué de résoudre ce problème. Nous redoutons également les infections respiratoires sévères, surtout chez les enfants de moins de 5 ans, ainsi que l’aggravation de pathologies chroniques telles que l’asthme, due au fort niveau d’humidité et au faible niveau d’aération des habitations », explique Aude Morille, coordinatrice médicale en Irak pour Première Urgence Internationale. Dans les camps, elle intervient auprès des populations dans les centres de soin de santé primaires ; hors des camps, Aude s’appuie sur trois équipes mobiles qui ont pour mission de faciliter la prise en charge médicale, de sensibiliser aux problèmes d’hygiène et de référencer certains patients vers des centres de soins de santé secondaires.

« Nous expliquons également les risques liés aux incendies domestiques », ajoute Aude. En effet ce danger augmente fortement pendant la période hivernale. Les causes : la promiscuité, l’espace limité et la multiplication des activités dans un même espace. Ce risque concerne les populations de tous les âges mais touche particulièrement les plus jeunes et les personnes à mobilité réduite, souvent les premières victimes des accidents domestiques.

Pour faire fonctionner les petits radiateurs, le fuel est nécessaire à cause des coupures d’électricité fréquentes dues à la surcharge du réseau. « Nous espérons que la distribution de fuel suffira pour les populations les plus vulnérables », s’inquiète Aude. « Autrement, les dépenses liées au fuel risquent d’entrer en compétition avec d’autres dépenses de première nécessité telles que l’alimentation ou la santé.».

* Selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), 23 octobre 2015

 

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