En RDC, Première Urgence Internationale sensibilise à l’éducation sexuelle


Depuis 2016, nos équipes mettent en œuvre un projet de prévention et de lutte contre le VIH à Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo (RDC). À travers une approche communautaire, plusieurs dispositifs sont menés auprès des jeunes, pour les sensibiliser aux bonnes pratiques en matière de santé sexuelle et reproductive.

Sensibiliser la jeunesse par le biais de pairs éducateurs

L’absence d’information sur la santé sexuelle et reproductive peut s’avérer très problématique en termes de santé publique. En République Démocratique du Congo (RDC), certaines croyances populaires entraînent des comportements dangereux. Depuis 2016, Première Urgence Internationale mène un programme de santé dans la capitale, avec un focus sur la prévention et l’accompagnement des jeunes sur les questions de santé sexuelle et reproductive.

Pour sensibiliser la jeunesse aux bonnes pratiques, Première Urgence Internationale s’appuie sur la mobilisation de pairs éducateurs. Dans la commune de Ngaba, à Kinshasa, l’équipe de l’association a recruté vingt-quatre pairs, sélectionnés à l’aune de plusieurs critères : capacité à transmettre un message sanitaire avec sérieux ; aptitude à mobiliser la jeunesse ; proximité générationnelle avec les bénéficiaires des centres de santé et écoles de la commune. Les futurs pairs ont ensuite été formés pendant plusieurs jours sur une grande variété de sujets : puberté ; maladies infectieuses ; grossesse précoce ; pratiques traditionnelles néfastes…

Ces pairs éducateurs sont devenus des vecteurs de diffusion de bonnes pratiques au sein de leur communauté. Servant de relais entre la population et les équipes de Première Urgence Internationale, ils invitent également les jeunes Kinois à des ateliers de discussion communautaire. Tenus en français et en lingala, ces ateliers rassemblent en moyenne une vingtaine de jeunes.

Les personnels de santé de Première Urgence Internationale encadrent ces ateliers de discussion et proposent plusieurs sujets aux participants. Le français fait figure de langue neutre. Il permet d’exprimer certains mots qui n’existent pas en lingala ou perturbent les jeunes dans leur équivalent en langue locale. Cette sensibilisation offre à la jeunesse kinoise la possibilité d’être mieux prémunie en matière de santé sexuelle et reproductive.

Une présence médicale via les réseaux sociaux

L’affluence aux ateliers communautaires et dans les centres de santé permet aux équipes de Première Urgence Internationale de promouvoir le dispositif Toli (« conseil » en lingala). Disponible sur les réseaux sociaux, Toli est un espace où les jeunes peuvent accéder gratuitement à des informations sur les thématiques de santé sexuelle et reproductive.

Les abonnés sont tenus informés des dates des prochains événements de sensibilisation. Ils peuvent visionner des vidéos ou images en lien avec la prévention et la lutte contre le VIH, mais aussi, et surtout, poser des questions d’ordre médical à un médecin superviseur en toute confidentialité, via des messages privés. Le docteur Lakis, alias « Docteur jeunes », répond aux interrogations de plusieurs dizaines de personnes chaque semaine.

Ce premier contact par écrit, sur une messagerie de réseau social, est moins intimidant pour les jeunes que de rencontrer un médecin en face à face. Cela permet d’instaurer un rapport de confiance et d’établir un premier diagnostic, pour orienter vers des structures de soins. La présence de Première Urgence Internationale sur les réseaux sociaux permet, en ce sens, de proposer une télémédecine gratuite.

« Quand un jeune s’abonne à la page, je lui écris pour lui souhaiter la bienvenue. Parfois, cela suffit pour que le garçon ou la fille m’explique qu’il ou elle ressent des picotements en urinant. C’est un signe qui ne trompe pas : il faut consulter », explique le docteur Lakis.

Les réseaux sociaux étant particulièrement utilisés par les jeunes Kinois, le dispositif Toli tend à gagner en visibilité. Plusieurs milliers de personnes y sont en effet abonnés et leur nombre ne cesse de croître.

Lutter contre le VIH, lutter contre les préjugés

« Au démarrage du projet, les médecins et personnels soignants du centre de santé sexuelle et reproductive appuyé par Première Urgence Internationale avaient eux-mêmes des préjugés sur les jeunes atteints de maladies ou d’infections sexuelles. Il a fallu travailler dessus », raconte le docteur Lakis. Démonter ces préjugés est indispensable pour éviter de détourner les bénéficiaires des centres de santé et assurer une écoute et un suivi respectueux du patient.

Les équipes de Première Urgence Internationale se sont impliquée pour former et accompagner les personnels de santé. Dans le but d’améliorer l’accueil, l’écoute et la prise en charge des jeunes et adolescents. Plus de 7 000 personnes ont ainsi poussé la porte du centre de santé entre juillet 2017 et juillet 2018. « Ils peuvent y obtenir des conseils et bénéficier de soins préventifs ou curatifs en santé sexuelle et reproductive. Les indicateurs de suivi sont encore très positifs en 2019. Pour preuve : les préservatifs et tests de dépistage VIH viennent parfois à manquer ! », analyse le médecin superviseur.

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