Cameroun : une aide d’urgence pour les milliers de réfugiés nigérians


Depuis 2014, la région de l’Extrême-Nord au Cameroun a été, à la fois, le siège d’attaques terroristes et une terre d’accueil pour les victimes des conflits à la frontière avec le Nigéria et dans le bassin du Lac Tchad. En novembre 2023, on y comptait 570 814 personnes déplacées ou réfugiées selon OCHA.

Ali Kachala et quelques membres de sa famille devant leur abri construit par Première Urgence Internationale

 

A la rencontre d’Ali Kachala : récit d’un voyage à pied du Nigéria vers le Cameroun

 

Ali Kachala, âgé de 70 ans, a trouvé refuge dans la localité de Chimtri après être parti du Nigéria, sa terre natale. A la fuite d’incessantes menaces des groupes armés qui l’ont dépouillé de ses biens, Ali a été contraint de se déplacer avec sa femme et ses sept enfants, en bas âge, à pied et dans des conditions d’insécurité.

« Les terroristes nous avaient tout arraché. Nous avons souffert. C’est pour cette raison que nous nous sommes déplacés à Chimtri avec l’accord du Blama, le Chef du village. A notre arrivée, nous n’avions aucun matériel pour le travail ou pour construire des abris, pas de moyens pour nous nourrir. Nous sommes venus à pied à Chimtri avec ma femme. Là d’où nous venons, nous vivons de l’agriculture et sans ma présence, mon épouse ne peut pas nourrir la famille toute seule. Le Blama de Chimtri nous a accordé du terrain pour l’agriculture et cela nous a beaucoup encouragés ».

« Première Urgence Internationale nous a distribué du matériel pour la construction des abris, les seaux, les pagnes, les marmites, les sous-vêtements, les collants, les savons et l’argent pour acheter les nattes, les bidons et la nourriture. Grâce à cette aide, nous avons des abris décents garantissant notre sécurité, nous ne dormons plus sous la pluie et nous sommes à l’abri des intempéries. En plus, nous pouvons actuellement faire l’agriculture, nous arrivons à nous nourrir, nous sommes épargnés des maladies, nous ne partons plus en brousse pour nos besoins car Première Urgence Internationale a construit les latrines pour nous ».

 

Le témoignage d’Asta Ramadan : « Parfois, on passait toute une journée entière sans manger, les enfants aussi »

 

Asta Ramadan et ses enfants devant leur abri à Chimtri au Cameroun

 

Asta Ramadan fait également partie des réfugiés partis du Nigéria pour le Cameroun en 2023 à la suite des exactions répétées de groupes armés. Séparée de son mari lors de son déplacement, elle s’est aussi installée dans le village de Chimtri, où elle vit désormais avec ses enfants dont elle assume entièrement la charge.

« Je suis venue seule sans mon mari, car pendant le déplacement nous avons pris des chemins différents. Nous avons tout perdu dans notre village d’origine : nos animaux, nos biens et nous avons abandonné nos maisons ».

Comme la majorité des personnes dans sa situation, Asta vit dans des conditions de pauvreté extrême. Sans perspective d’emploi décent, sans terre à cultiver, elle vit dans l’inquiétude et la frustration permanentes d’une mère impuissante face à l’état de ses enfants affamés.

« Arrivée à Chimtri, je me débrouillais avec les travaux journaliers dans les champs des habitants d’ici pour nourrir ma famille. Il y avait des moments où je n’avais pas à manger à la maison. Parfois, on passait toute une journée entière sans manger, les enfants aussi, c’était très compliqué avec plusieurs enfants à charge ».

 

Un réponse humanitaire d’urgence pour subvenir aux besoins des réfugiésA gauche : déchargement du camion transportant les kits abris, articles et moyens d’existence.

A droite : conditionnement des kits (août 2023)

 

Au Cameroun, Première Urgence Internationale apporte une aide humanitaire aux populations victimes des différentes crises dans les régions de l’Extrême-Nord. Première Urgence Internationale apporte de l’assistance aux personnes déplacées, retournées, hôtes ou réfugiées, à travers son mécanisme de réponse rapide, une intervention d’urgence multisectorielle basée sur un système de veille des mouvements de populations et d’évaluations des besoins. Comme Asta et Ali, plusieurs autres ménages, ont pu bénéficier d’une assistance alimentaire, en abris, en articles et en moyens d’existence qui leur ont permis de retrouver une stabilité matérielle et psychologique.

« Avec l’intervention de Première Urgence Internationale, nous avons maintenant un moyen pour nous nourrir (…) Les matériaux reçus m’ont permis de construire un abri où je vis avec mes enfants, (…) nous sommes à l’abri du froid et des intempéries, nous avons des couchages, les ustensiles de cuisine mais, toutefois, nous vous demandons de ne pas nous laisser tomber et de continuer à nous tenir la main, » conclut Asta.

 

Abris construits dans la localité de Chimtri par les équipes de Première Urgence Internationale (août 2023)

 

Cette intervention a bénéficié du soutien de l’Union européenne.

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